“La foi, c’est la communion au corps du Christ, la méditation de la Parole, l’accueil des frères, l’annonce de la bonne nouvelle”, a déclaré Mgr Georges Colomb lors de son homélie le 18 avril 2021 en l’église Saint-Pierre de Gémozac. L’évêque de La Rochelle et Saintes est venu envoyer en mission quatre religieuses vietnamiennes, mais également installer le nouveau curé de la paroisse du bienheureux Jean-Baptiste Souzy et célébrer trois confirmations.
Le chemin qui conduit les disciples à entrer dans le mystère de la résurrection et à en saisir, peu à peu, le sens et la force est un long chemin, celui qui nous fait passer de l’incrédulité à la foi, c’est le nôtre. Jésus ressuscité n’est pas un fantôme, ce n’est pas un esprit. C’est bien son corps de chair qui est revenu à la vie, transformé, transfiguré, mais gardant toute sa nature de corps de chair. Maintenant il est reparti vers le Père faisant entrer toutes les composantes de notre humanité dans la Trinité Sainte. Aujourd’hui, au cœur de notre vie, Dieu veut nous rejoindre. A nous de relire l’histoire de notre salut et de l’accueillir pour qu’elle se poursuive par nous et avec nous.
L’histoire du salut est notre histoire parce que nous sommes des chercheurs de Dieu
L’histoire du salut est une histoire qui nous concerne et nous ne pouvons pas en faire l’économie. Elle éclaire notre intelligence et nourrit notre foi pour nous aider à entrer toujours mieux dans le mystère de l’Incarnation et de la rédemption. Cet enracinement dans l’histoire du Salut était au fondement de la foi de la première communauté des disciples. Ils ne pouvaient lire l’histoire du salut dans le Christ que comme une nouvelle page, l’ultime étape, qui accomplit les promesses de l’ancienne alliance. C’est bien le Dieu “d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, nous dit Pierre, qui a glorifié son serviteur Jésus”. Notre foi s’édifie solidement dans la mesure où elle pousse ses racines loin dans l’histoire, celle du salut, celle de l’Eglise.
Par le don de l’esprit, Dieu a ouvert notre intelligence à la compréhension des écritures, notre foi s’appuie sur le témoignage jamais interrompu de disciples, malgré les persécutions et les aléas de l’histoire, depuis les premiers témoins jusqu’à nous. Si nous sommes rassemblés aujourd’hui c’est parce que nous croyons en la résurrection du Christ, en sa présence réelle dans le pain et le vin consacrés que nous allons partager. Le Seigneur vient demeurer en nous et chez nous.
Au cœur de notre vie de tous les jours
Nous sommes appelés à vivre, ici et maintenant, l’histoire du salut. Les pèlerins d’Emmaüs, c’est nous aujourd’hui, vous et moi et tous les hommes de bonne volonté que nous pouvons rencontrer. A eux, il nous faut annoncer que le Seigneur est avec nous, en nous. C’est une histoire d’amour qui est celle de notre Église et que nous avons à transmettre. C’est une parole qui, de proche en proche, en partant des Apôtres et jusqu’à nous et nos descendants si nous y veillons, veut rejoindre tous les hommes, de tous les temps, de tous les pays. La foi, c’est la communion au corps du Christ, la méditation de la Parole, l’accueil des frères, l’annonce de la bonne nouvelle.
Les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. Pourquoi sommes-nous devenus muets, incapables de témoigner de ce qui nous fait vivre, de témoigner du sens que nous donnons à notre dimanche où le repas familial est comme le prolongement du repas de la messe ? Osons dire qu’en chemin, sur les routes de notre vie, c’est bien le Christ ressuscité qui avance avec nous, qui parfois nous précède et parfois encore nous porte quand le chemin est trop aride. Osons le dire à nos frères. Témoignons que l’œuvre de Dieu se vit aujourd’hui non pas comme une abstraction mais dans l’ordinaire de notre vie.
Chers amis confirmands, si vous êtes parmi nous aujourd’hui, c’est bien parce que vous avez découvert que l’histoire du peuple de Dieu, c’est la vôtre et que la foi s’enracine dans l’histoire de générations qui se succèdent ! Vous avez bénéficié du pardon de Dieu. Vous avez trouvé la paix dans la confiance en Dieu qui vous conduit sur le chemin du bonheur. Vous savez désormais que l’amour prend sa source au pied de la croix, que cet amour permet toutes les audaces et qu’il est plus fort que la mort. Votre mission de baptisé, de confirmé, vous a été rappelée dans l’évangile de ce jour : proclamer la conversion au Christ à toutes les nations en commençant par vos lieux de vie ! Bonne route sur les chemins de la vie, sur les chemins des hommes !