Les prêtres de Charente-Maritime, des semeurs d’espérance en temps de confinement

24 Nov 2020

Avec le retour du confinement, le 2 novembre dernier, la vie paroissiale a été bouleversée. Bon nombre de prêtres du diocèse de La Rochelle ont toutefois cherché des moyens pour rester en contact avec leurs fidèles, en particulier les plus faibles, et continuer à nourrir leur foi.

En ce temps de pandémie et à l’heure du confinement, il n’est pas si évident que cela pour les curés de garder un contact régulier avec la communauté de fidèles qui leur a été confiée. Les messes en public sont interdites, les rendez-vous habituels sont suspendus et bien des événements sont reportés. Pour autant, il est important de garder un lien étroit avec les paroissiens… qui avaient besoin de leur curé, en particulier les plus fragiles d’entre eux.

Comme l’ont souvent rappelé les prêtres de nos paroisses, les églises sont toujours restées ouvertes et il est tout-à-fait légal de s’y rendre : si les célébrations religieuses publiques sont suspendues, les portes des églises sont ouvertes à la prière personnelle et on peut y organiser des adorations eucharistiques, par exemple. C’est ce qu’a largement encouragé Mgr Georges Colomb, évêque de La Rochelle et Saintes, dans un courrier envoyé aux prêtres, aux diacres et aux équipes pastorales au début du mois de novembre.

D’ailleurs, la question du motif à cocher sur l’attestation de déplacement a été abordée lors de l’audience au Conseil d’État le 5 novembre dans le cadre de l’examen des recours déposés contre la suspension des messes publiques. La représentante du ministère de l’Intérieur a assuré que tous les cadres de déplacements dérogatoires permettent de se rendre dans un lieu de culte : déplacement bref dans la limite d’une heure, motif impérieux familial, achat de première nécessite…

Semer l’Espérance

A une période où beaucoup peuvent être touchés par une certaine morosité, un certaine tristesse, l’essentiel est de continuer à nouer des relations, a récemment rappelé le Père Bertrand Monnard, vicaire général du diocèse de La Rochelle et curé de la cathédrale. « Nos vies sont bouleversées dans le rapport au temps, par rapport aux projets… on est chamboulé. Le risque serait de se replier, d’être paralysé, mélancolique, accablé », remarquait-il ainsi au micro de RCF Charente-Maritime. Ce temps du confinement est une « bonne occasion de se renouveler et d’approfondir ces différentes relations ».

Les prêtres du diocèse, que ce soit en ville ou dans les campagnes, ont fait preuve de créativité et de bon sens pour continuer à nourrir spirituellement les fidèles et semer l’Espérance autour d’eux. Avec ou sans moyens techniques extraordinaires, ils ont travaillé à ce que le lien ne s’étiole pas. Grâce à eux, on peut affirmer que même en temps de confinement, la vie continue dans les paroisses.

Ces bonnes idées qu’ont eues les prêtres de Charente-Maritime pendant le confinement

Les permanences

Qu’elles soient téléphoniques ou physiquement dans les presbytères, des permanences ont été assurées pour nouer des conversations avec les personnes les plus isolées et prendre des nouvelles de la santé des paroissiens. Un prêtre de Saintes confiait récemment mettre l’accent encore plus sur la joie dans le quotidien. Les petites choses sont parfois très importantes.

 Les visites aux personnes en détresse

Le confinement a fait remonter beaucoup des détresses psychologiques. Certains, ce fut notamment le cas des aumôniers de prison ou d’hôpitaux, mais pas uniquement, n’ont pas hésité à aller visiter des personnes pour motif de grande détresse, des jeunes, des personnes âgées, ceux qui en exprimait le désir. Parfois, en apportant l’Eucharistie.

Les adorations eucharistiques

Les églises étant restées ouvertes, les fidèles pouvaient parfois y trouver exposé de Saint-Sacrement. Même au plus profond de la solitude, on y retrouve du réconfort : « Dieu est là ! Dieu est là ! », s’exclamait Jean-Marie-Baptiste Vianney, le saint curé d’Ars devant le Saint-Sacrement. Au centre de toute sa vie, il y avait l’Eucharistie, qu’il célébrait et adorait avec grande dévotion et respect.

Le chapelet

Dans certaines églises, on pouvait voir des fidèles et des prêtres égrainer leur chapelet : c’est une prière très puissante. Pour l’anecdote, le 6 août 1945, lors de l’explosion d’Hiroshima au Japon, un groupe de jésuites missionnaires, fervents adeptes de la prière du rosaire, furent épargnés de toute contamination radioactive et de toute destruction alors que leur maison était à 100 mètres du centre de l’explosion. Tous les hommes et femmes moururent dans un rayon d’1,5 km à partir du centre de l’explosion, sauf ces huit jésuites.

Le commentaire des lectures

Publiés sur les pages Facebook, sur les sites paroissiaux, envoyés par mail ou par WhatsApp, les lectures du jour et les commentaires des textes bibliques permettaient aux fidèles de se nourrir de la Parole de Dieu. Dans certaines paroisses, les prédications étaient mêmes retransmises par vidéo.

Les offices télévisés

Même si la messe n’est pas un spectacle, comme aime le rappeler le pape François, mais une rencontre avec le Seigneur. Cependant, quel réconfort pour les reclus que nous étions tous de pouvoir voir de ses propres yeux le curé de la paroisse célébrer le saint sacrifice.

Les colis alimentaires

Le confinement a touché les riches comme les pauvres, mais il a été vécu très différemment selon les conditions de logement, la situation familiale, d’emploi, etc. Il a été plus pénible encore pour les populations modestes. Certains ont été durement touchés par le chômage partiel, les arrêts de travail et les fins de contrats. Le Secours catholique et d’autres associations ont noté une augmentation des demandeurs d’aide et l’arrivée de nouveaux profils.  

Bonus : des idées pour l’Avent

A l’approche de Noël, les idées ne manquent pas non plus. La paroisse de Rochefort lance par exemple sa « Little box » pour l’Avent, avec une bougie achetée au Secours Catholique, quatre prières pour les quatre dimanches de l’Avent, une carte représentant un vitrail de l’église Saint-Louis et une méditation écrite par le curé. Ces petites boites, vendues pour un prix modique, permettront aux paroissiens de vivre des temps de prières chez eux, en famille.

Dans le sud du département, à Montlieu-la-Garde, le curé a lancera une crèche participative : des paroissiens ont reçu une invitation à réaliser un santon de la crèche ou un élément de décors qui sera intégré à dans une « crèche géante » installée dans le chœur de l’église paroissiale. « Sur chaque santon, sur chaque personnage, sur chaque cadeau offert seront inscrites les attentes des uns et des autres à l’occasion de Noël, nos souffrances, mais aussi nos joies », précise le missionnaire de la Plaine.

A Surgères encore, les crèches seront installées dans les églises dès le 1er décembre. Les gens pourront piocher dans des mangeoires de petits papiers sur lesquels sont inscrits des extraits de la Parole de Dieu.

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