Homélie donnée par Mgr Colomb à Saint-Jean-d’Angély pour la Pentecôte 2017
1.La Pentecôte Juive, l’une des trois fêtes de l’Année.
A Jérusalem, la foule est nombreuse pour fêter le don de la loi à Israël. On devine à travers ces lectures l’enthousiasme d’un pèlerinage pour renouveler l’Alliance avec Dieu.
Pour les disciples, 50 jours après Pâques plus rien n’est comme avant, même s’ils ne se doutent de rien !
Les termes choisis par Luc pour présenter cette fête de Pentecôte Chrétienne sont évocateurs :
- les langues de feu
- un bruit pareil à celui d’un coup de vent
Les termes nous rappellent l’évènement fondateur du Sinaï : les tables de la loi.
La Pentecôte, pour les disciples, c’est un nouveau Sinaï
La loi de Dieu n’est pas écrite sur des tables de pierre ou de marbre, mais dans le cœur de l’homme.
Les gens parlent en langues diverses et ils se comprennent ! Nous pensons à l’épisode de la Tour de Babel dans l’Ancien Testament. Dieu a voulu sauver l’humanité d’une voie sans issue : celle de la parole unique, celle de la pensée unique, de la culture unique, du projet unique. Il a indiqué à l’Humanité que l’amour se vit dans la diversité et en cette fête de Pentecôte chrétienne il nous dit clairement que c’est l’unité de l’amour qui se vit dans la diversité !
N’est-ce pas le sens de la fête des Peuples ici à Saint Jean d’Angély ? Nous représentons des nations, des ethnies, des cultures variées, une identité commune française pour beaucoup d’entre nous, une unité, qui pour tous se vit dans la communion à l’esprit de Pentecôte ! Nous sommes tous invités à devenir Fils de Dieu par le don de l’Esprit.
2.C’est pourquoi nous avons tous notre place dans l’Eglise, nul n’est de trop !
Nous sommes tous indispensables à ce grand corps du Christ.
Saint Paul supprime toute considération de hiérarchie ou de supériorité (que nous soyons juifs ou païens), que nous soyons des esclaves ou des hommes libres : seul compte notre baptême.
Il y a beaucoup de différences religieuses dans l’auditoire de Saint Paul, de la difficulté à accepter les nouveaux venus.
Juifs et païens sont sur la même place au niveau religieux, pour un chrétien de culture juive, fils de pharisien, comme Paul, c’était audacieux !
Et nous, aujourd’hui, sommes-nous loin de tout cela ? Vivons-nous facilement la diversité ? Pas si sûr !
Il faut pourtant que chacun trouve sa place dans l’organisation ecclésiale qui s’est instaurée en 20 siècles de vie d’Eglise.
L’Eglise est le lieu où il faut apprendre à ne pas penser en termes de supériorité, de hiérarchie, d‘avancement, d’honneur.
L’ordination elle-même ne confère pas une supériorité, elle donne une mission !
3.L’esprit est donné pour la mission
L’évangile de Saint Jean nous le dit clairement :
- « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. »
- Il répandit sur eux son esprit
- Tout homme à qui vous remettez ses pêchés, ils lui seront remis.
Nous le voyons l’esprit est donné pour la mission et la mission c’est de remettre les pêchés. Nous avons la même mission que celle de Jésus. Quelle responsabilité, quelle confiance ! Et cela concerne tous les baptisés.
Nous sommes les témoins du pardon ! C’est cela la nouvelle création dans l’esprit de la Pentecôte. Le pouvoir de pardonner les pêchés nous est insufflé. Dieu souffle en nous les paroles du pardon !
Quelle belle mission, chers amis, n’ayons pas peur d’en abuser, n’ayons pas peur d’être les témoins du pardon pour ce monde qui en a tant besoin !
+ Georges COLOMB