Dimanche 28 mars : homélie du dimanche des Rameaux et de la Passion

29 Mar 2021

Is 50, 4-7; Ps : 21, 8-9, 17-18a, 19-20, 22c-24a; Ph 2, 6-11;  Mc 14, 1 – 15, 47

C’est un homme libre, absolument libre qui se présente devant ses juges. Il le sait, la machine qui va le conduire à la mort est lancée comme un train fou que rien ne saurait arrêter. Qui conduit cette machine ? Le péché des hommes, ce péché qui blesse notre cœur, ce péché fait de peur, de colère et d’ignorance qui fait naître la haine et la violence, qui amoindrit notre vigilance et nous plonge dans la torpeur du sommeil, dans l’indifférence ou pire dans le reniement. 

Face à cette folie, à ce chaos, Dieu en Jésus dit la vérité de l’amour qui se donne gratuitement au-delà de la peur, de la solitude, vérité dans l’Espérance et la foi. Jésus vit sa passion comme il a vécu toute sa vie, en homme libre et aimant. Il faudra du temps aux disciples, et l’aide de l’Esprit Saint, pour entrer pleinement dans ce qui se joue entre l’entrée à Jérusalem et la mort sur la croix. Sachons le bien, cette foule qui acclame Jésus entrant triomphalement à Jérusalem est la même qui criera « Crucifie le ». Foule d’hier, foule d’aujourd’hui, médias d’aujourd’hui. Cette versatilité est un appel pour nous à la vigilance parce que nous sommes dans la foule, nous sommes la foule, en paroisse, dans notre ville, à l’école, à l’université… Quel type d’hommes et de femmes sommes-nous ?

Seule la conversion du regard et du cœur permet d’entrevoir dans la croix l’accomplissement de notre rédemption et les prémisses du monde nouveau, du monde sauvé, racheté.  Dieu n’a pas pris ses distances avec l’humanité, en Jésus il s’est fait proche, infiniment, de chacun de nous. Comme Pilate, vais-je me laver les mains du drame qui se joue ou comme le centurion vais-je  ouvrir mon cœur et dire, en  voyant le Fils mourir, « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! » ? Vais-je verser à la suite de Pierre les larmes du repentir ? Ce monde a faim et soif de justice, d’amour et de paix.

Les hommes livrés à eux-mêmes sont bien incapables de construire cette paix, de vivre dans l’amour et le respect de la justice. Seul Dieu le peut. Cette semaine sainte qui s’ouvre devant nous va nous conduire, pas à pas, à la perfection de l’amour de Dieu dont le fils donne sa vie pour les hommes. Laissons-nous conduire, laissons-nous convertir, et tant pis si nous ne comprenons pas tout, car le temps de Pâques est proche et avec lui le temps où Dieu fait toutes choses nouvelles. Quand nous touchons la croix, quand nous acceptons de la porter avec le Christ, nous touchons à ce que le pape Benoît XVI appelle « l’unique vérité authentiquement rédemptrice ». Nous touchons aussi à « la loi fondamentale, la norme constitutive de notre vie, c’est-à-dire le fait que sans le « oui » à la croix, sans le cheminement en communion avec le Christ jour après jour, la vie ne peut aboutir. »1 

Acceptons de donner notre vie maintenant, de l’offrir au Père, à la suite du Christ, avec le Christ, dans les plus  petits gestes de notre vie comme dans les grandes décisions, car tout ce qui n’est pas donné est perdu ! Nous pouvons perdre des choses, ne perdons pas notre vie !

1. homélie du pape émérite Benoît XVI pour la célébration des Rameaux 5 avril 2009

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