Homélie de la messe du 13e dimanche du temps ordinaire, le 27 juin, confirmations
Quel admirable échange opère Dieu dans nos vies ! Voilà deux femmes, une encore très jeune, la fille de Jaïre, chef de la synagogue, l’autre adulte dont l’état ne cesse d’empirer. Toutes les deux ont besoin de la force de Jésus, de cette force qui émane de tout son être, de cette force qui est puissance de Dieu agissante en ce monde. Toutes les deux seront guéries par cette force donnée gratuitement car elle vient de Dieu qui ne peut la retenir tant est grand son amour des hommes et sa miséricorde. C’est cette force que Dieu vous donne aujourd’hui, force de l’Esprit-Saint qui guérit, illumine, guide et finalement vous conduira à la joie, joie d’une vie en plénitude, d’une vie riche de sens.
Dieu guérit
Dieu ne veut ni la mort, ni le mal, ni le malheur des hommes. Et si la mort est entrée en ce monde avec son cortège de souffrances, Dieu s’est donné lui-même pour nous restaurer dans notre dignité d’enfants de Dieu. Dans le livre de la Sagesse nous voyons déjà se profiler la question du bonheur des hommes. Sont-ils promis à la mort et à la corruption ? Non “Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité”.
Et c’est cette image là que Jésus est venu restaurer. La fille de Jaïre deviendra femme et elle portera la vie. La femme qui souffrait depuis douze années, c’est-à-dire l’âge de la fille de Jaïre, cette femme sera purifiée et restaurée dans sa dignité. Toutes les deux reprendront leur place dans la société de leur temps pour y vivre. Comme Marie, elles garderont dans leur cœur la révélation que Dieu leur a faite de son amour. Dieu est le Dieu des vivants, il est le Dieu de la jeunesse éternelle et du renouveau et aujourd’hui c’est à chacun de vous qu’il dit “Jeune lève-toi !” car la gloire de Dieu c’est l’homme débout…
Dieu donne sens à la vie
C’est une vie nouvelle qui nous est donnée dans le Christ, et cette vie nouvelle est en vous depuis votre baptême. Depuis votre baptême vous êtes fils et filles de l’Eglise, de cette communauté qui plonge ses racines à la Pentecôte et qui sera vivante jusqu’au retour du Christ dans la gloire. Bien sûr vous demeurez libres car Dieu ne force ni ne contraint personne. Nous sommes libres de nous mettre du côté de ceux qui doutent “Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le maître ?” ou même de ceux, si nombreux parfois, qui se moquent. Nous sommes libres de refuser l’alliance avec Dieu, nous sommes libres d’y entrer sur la pointe des pieds, comme n’y entrant pas tout à fait, consentant à pratiquer de manière épisodique, à ne rejoindre la grande famille des croyants que quand cela nous arrange, nous sommes libres, mais sommes-nous cohérents ?
Notre vie est-elle unifiée ? A-t-elle du sens, le goût de l’évangile ?Rester loin de Dieu, c’est rester loin de la source de toute vie, de toute joie, de cette source qui donne son sens et son parfum d’éternité à chacune de nos joies humaines et qui nous soutient à l’heure de l’épreuve. Dieu vous invite aujourd’hui à entrer dans l’intimité de la trinité sainte. Il se donne totalement à vous, même si le don que vous recevez aura besoin des années à venir pour se déployer pleinement.
Dieu vous appelle par votre nom pour vous révéler le sens de la vie, la force de l’amour, la capacité qui est en vous à poursuivre avec son aide votre croissance humaine et spirituelle. Jésus vous prend aujourd’hui avec lui comme il a pris avec lui Pierre, Jacques, et Jean pour en faire ses témoins. Voyez comme le Seigneur est grand, voyez comme il vous aime, il vous espère et vous attend pour être à votre tour les témoins de son amour et de ses merveilles, pour porter au monde votre joie. Dieu est don de la vie, de la vérité, de la fraternité entre les hommes, du courage jusqu’à la croix, de la vie nouvelle dans l’esprit. À vous jeunes chrétiens, confirmés aujourd’hui, d’être don de Dieu pour vos frères et sœurs. Bonne mission !
+ Georges Colomb
Evêque de La Rochelle et Saintes
Lectures du jour : Sg 1, 13-15 ; 2, 23-24; Ps : 29 (30), 2.4, 5-6ab, 6cd.12, 13; 2 Co 8, 7.9.13-15; Mc 5, 21-43 (ou : 21-24.35b-43)