7 octobre : prions pour la Paix !

7 Oct 2024

Le 7 octobre, une journée de prière, de pénitence et de jeûne pour implorer la paix en Terre Sainte : c’est l’appel lancé par le patriarche latin de Jérusalem, et par toute l’Eglise, un an après le massacre perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël et le début de cette nouvelle guerre.

Le pape François a partagé cette demande de prière au cours d’un chapelet pour la paix récité dans la basilique Sainte-Marie Majeure.

Ô Marie, notre Mère, nous nous tenons à nouveau devant toi. Tu connais les peines et les fatigues qui pèsent sur nos cœurs en cette heure. Nous levons les yeux vers toi, nous nous immergeons dans ton regard et nous nous confions à ton cœur.

Pour toi aussi, ô Mère, la vie a réservé des épreuves difficiles et des peurs humaines, mais tu as été courageuse et audacieuse: tu as tout confié à Dieu, tu lui as répondu avec amour, tu t’es offerte sans compter. En femme intrépide de la charité, tu t’es empressée d’aider Elisabeth, avec empressement tu as saisi le besoin des époux aux noces de Cana; avec force d’âme, sur le Calvaire, tu as illuminé la nuit de la douleur avec l’espérance de Pâques. Enfin, avec la tendresse d’une mère, tu as redonné courage aux disciples apeurés du Cénacle et, avec eux, tu as accueilli le don de l’Esprit.

Et maintenant, nous te supplions: accueille notre cri! Nous avons besoin de ton regard d’amour qui nous invite à avoir confiance en ton Fils Jésus. Toi qui es prête à accueillir nos douleurs, viens à notre aide en ces temps opprimés par l’injustice et dévastés par les guerres, essuie les larmes des visages souffrants de ceux qui pleurent la mort de leurs proches, réveille-nous de la torpeur qui a obscurci notre chemin et désarme nos cœurs des armes de la violence, afin que s’accomplisse immédiatement la prophétie d’Isaïe : « De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée; ils n’apprendront plus la guerre» (Is 2,4).

Tourne ton regard maternel vers la famille humaine, qui a perdu la joie de la paix et égaré le sens de la fraternité. «Intercède pour notre monde en danger, afin qu’il préserve la vie et rejette la guerre, qu’il prenne soin des souffrants, des pauvres, des personnes sans défense, des malades et des affligés, et qu’il protège notre maison commune».

Nous invoquons devant toi la miséricorde de Dieu, ô Reine de la paix! Convertis l’esprit de ceux qui nourrissent la haine, fais taire le bruit des armes qui engendrent la mort, éteins la violence qui couve dans le cœur de l’homme et inspire des projets de paix dans les actions de ceux qui gouvernent les nations. 

Ô Reine du Saint Rosaire, défais les nœuds de l’égoïsme et dissipe les sombres nuages du mal. Remplis-nous de ta tendresse, relève-nous de ta main bienveillante et accorde à nos enfants ta caresse maternelle, qui nous fait espérer l’avènement d’une humanité nouvelle où «…le désert deviendra un verger, et le verger sera pareil à une forêt. Le droit habitera le désert, la justice résidera dans le verger. L’œuvre de la justice sera la paix, et la pratique de la justice…».

Ô Mère, Salus Populi Romani, prie pour nous!

Pape François

Prière pour la paix dans la basilique Sainte-Marie-Majeure

Prier et jeûner pour la paix

«Depuis un an, la Terre sainte est plongée dans un tourbillon de violence et de haine comme nous n’en avons jamais vu ou vécu», écrit le cardinal Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem. « Au cours des douze derniers mois, nous avons vécu des tragédies qui, par leur intensité et leurs conséquences, ont profondément ébranlé notre conscience et notre sens de l’humanité ».

Le 7 octobre est devenu «le symbole du drame que nous vivons. Le mois d’octobre est aussi le mois de Marie, et le 7 octobre, nous célébrons la mémoire de Marie, la reine du rosaire. […] Que chacun, avec le chapelet ou sous les formes qu’il juge appropriées, personnellement, mais mieux encore en communauté, s’arrête un instant pour prier et présenter au ”Père miséricordieux et Dieu de toute consolation”  notre désir de paix et de réconciliation».

Messages à la communauté juive pour le premier anniversaire des attentats du 7 octobre

A quelques jours de Rosh Hashana je voudrais vous souhaiter, chers amis, chers sœurs et frères du peuple Juif, une année douce et féconde. Mais comment oser le faire lorsque plane l’ombre du triste anniversaire de l’attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier ?

L’Église catholique n’a pas vécu ces événements dans sa chair comme vous, mais elle partage, autant qu’elle le peut, votre sentiment de choc, de peur, d’indicible tristesse. Elle ressent la crise existentielle d’Israël et de tout le peuple Juif, la perception d’une menace pour les individus et pour le peuple tout entier, notamment avec la terrifiante montée de l’antisémitisme qui souvent touche le quotidien de vos vies. Pour une grande part de la population française le 7 octobre est malheureusement lointain – mais pour la très grande majorité des juifs, ce jour funeste est tout proche, juste à l’horizon. Tout cela, l’Église cherche à le comprendre et aimerait le faire comprendre à d’autres. Nous tenons à vous dire : vous n’êtes pas seuls. Peut-être n’arrivons nous pas toujours à dire les mots ou poser les gestes qu’il faut, mais nous vous considérons comme nos frères et sœurs aînés, voire nos pères et mères dans la foi – et nous espérons pouvoir être considérés comme des amis.

A Rosh Hashana, Dieu promet, malgré tout ce qui semble sombre et sans avenir, un renouvellement de la création. Prions avec force pour une situation nouvelle : prions pour le retour des otages, prions pour la fin de la guerre, prions pour une paix juste et durable. Le monde a besoin du peuple juif, l’Église a besoin du peuple juif et a besoin de dire tout le bien que ce peuple a apporté et apporte à l’humanité. Les nations du monde ont besoin de l’État d’Israël, un État d’Israël reconnu dans sa pleine légitimité par tous et en particulier par ses voisins. Le monde et l’Église ont également besoin d’un État Palestinien qui ait sa consistance et son entière autonomie et qui permette au peuple Palestinien de vivre dignement.

Que cette nouvelle année nous rapproche de ce rêve, qui est la seule réalité possible pour qu’il y ait la paix, le chalom. C’est avec cette espérance que nous pouvons dire : chana tova, bonne année. Que vous soyez – et, nous osons ajouter, humblement, que nous soyons – inscrits dans le Livre de Vie.

Mgr Étienne Vetö
évêque auxiliaire de Reims, évêque accompagnateur des relations avec le judaïsme

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