Interrogeons-nous sur la nouveauté qu’apporte cette présence de Jésus au Saint-Sacrement.
Le Credo affirme que le Christ est assis à la droite du Père. Mais l’Écriture nous affirme aussi qu’Il ne nous a pas quittés pour autant. Jésus est présent spirituellement dans le cœur des baptisés : « Le Christ habite en vos cœurs par la foi » (Ep 3, 17). Il est aussi présent lorsque deux ou trois sont réunis en son nom (Mt 25, 40).
Il est encore présent dans le Magistère de son Église : « Qui vous écoute m’écoute, qui vous rejette me rejette » (Lc 10, 6). Il est enfin présent dans le visage de nos frères et sœurs : « Tout ce que vous ferez à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 18, 6).
La présence corporelle du Verbe fait chair au Saint-Sacrement
« Cette présence corporelle va ajouter quelque chose qui sera comme un choc », disait le cardinal Journet. « Cette présence, on la nomme “réelle”, non à titre exclusif, comme si les autres présences n’étaient pas “réelles” mais, par excellence, parce qu’elle est substantielle, et que par elle, le Christ, Homme-Dieu, se rend présent tout entier » (Paul VI).
Paul VI soulignait de façon enthousiaste la nouveauté qu’apporte cette présence de Jésus au Saint-Sacrement : « On reste émerveillé devant ces divers modes de présence du Christ. Pourtant bien autre est le mode, vraiment sublime, selon lequel le Christ est présent dans le sacrement de l’eucharistie… Oui, ce sacrement renferme le Christ Lui-même et il est “comme la perfection de la vie spirituelle”… »
La scène des disciples d’Emmaüs peut nous aider à comprendre le cadeau de cette présence. « Demeure avec nous, car le soir approche » (Lc 24,29), disent les disciples. Jésus entra donc dans l’auberge. « Quand il fut à table avec eux, Jésus prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna », et Il disparut à leurs yeux (cf. Lc 24,30). La réponse est claire. C’est par sa présence eucharistique que Jésus demeure avec les disciples. Et c’est Lui qui l’a voulu ainsi ! Voilà pour la première raison !