En ce troisième jour de notre pèlerinage diocésain à Lourdes, voici que nous sommes invités à entrer dans le mystère d’amour et de pardon révélé par la rencontre de Marie et d’Elisabeth.
Luc 1/39–56. Évangile de la visitation.
La rencontre de Marie à Élisabeth nous invite, très chers frères et sœurs pèlerins, à se laisser chacun visiter par la miséricorde. Recevoir le sacrement de la réconciliation est l’occasion de se laisser effectivement visiter par Dieu, Père miséricordieux.
Ce voyage de Marie, enceinte de Jésus, est mémorable. Voilà, un départ si rapide de Nazareth pour Ein Karem chez la cousine Élisabeth.
Une rencontre heureuse entre deux futures mamans. Un enfant qui bondit dans le sein maternel. Dieu qui se dévoile fécond dans une rencontre si intense. Dieu qui se montre si attentif. Les femmes sont à la joie de l’enfantement. Mais Dieu ne promet pas que la vie de ces deux mamans sera facile. Il promet d’être fidèle à leurs côtés, de leur donner la force d’être mère, mère du précurseur pour Élisabeth ; mère du Christ pour Marie.
Dieu, Père aimant, sera toujours à leurs côtés à toutes les étapes de la vie. Père fidèle.
Mais à l’heure de cette visitation laissons-nous saisir par cette rencontre si pleine d’émotions. Il y a à la fois la tendresse de Dieu pour l’humanité, la fécondité d’un Dieu, Père qui ne laissera aucun orphelin, le tressaillement de Jean-Baptiste dans le ventre de sa mère.
Jean-Baptiste imagine déjà sa mission en désignant le Messie par la bouche de sa mère et en bondissant dans le sein maternel.
Durant ce pèlerinage, soyons attentifs à toutes les visitations : Marie prend dans nos vies le visage du pauvre, du malade, de l’hospitalier, du prisonnier libéré, de la maman désemparée, de l’auxiliaire de vie, du couple en difficulté, du prêtre à nos côtés, de notre prochain, de notre tout proche.
Mes frères et sœurs,
Nous allons vivre ensemble ce beau temps du pardon, de la réconciliation. Prenons quelques minutes pour revisiter notre vie et accorder notre cœur au diapason du Père.
- À l’image de Marie, enceinte de Jésus, donne-nous la grâce de nous mettre en route en toute hâte et de répondre rapidement à ton appel Seigneur. Pardonne nos lenteurs.
- À l’image d’Élisabeth, donne-nous de recevoir nos amis et nos familles dans tous les instants de la vie, de les accueillir, de les entourer. Pardonne nos replis sur soi.
- Jean-Baptiste bondit dans le sein maternel et se fait, par la voix de sa mère, précurseur. Donne-nous Seigneur d’être attentif et fidèle chacun à notre vocation. Pardonne nos infidélités.
- « Bienheureux, celle qui a cru ». Seigneur, regarde mes doutes, mes replis, mes rejets, mes difficultés à croire, mes inquiétudes inutiles, mes angoisses. Seigneur, apprends-moi la confiance et l’abandon à Ta providence. Pardonne mes égoïsmes et mes atermoiements.
- Tu portes Seigneur, ton regard sur chacun de nous et nous invite au bonheur. Celui des Béatitudes. Apprends-nous à redécouvrir humblement ton regard aimant et tendre à travers celui de mes proches, de mes amis, de mes compagnons de bureau, de villages, de vies…Pardonne mes fanfaronnades, Seigneur.
- Combien de visitations dans nos vies nous permettraient à la lumière de Ta parole de ressentir en nous le verbe de Dieu qui germe, Ta parole qui vit, Ta parole qui se fait chair. Rends nous attentifs Seigneur. Pardonne nos absences de prières et de méditations.
Nous sommes le pauvre, l’humble, Seigneur, nous implorons Ta bonté et Ton pardon. Nous nous réjouissons d’être visités par ta miséricorde.
- Ouvre nos cœurs seigneur à ton amour.
- Ouvre nos mains. O seigneur guéris nous.
Et comme Charles de Foucauld nous Te redisons,
« Mon père,
Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur,
parce que je T’aime,
Et que ce m’est un besoin d’amour de me donner,
de me remettre entre tes mains, sans mesure, avec une infinie confiance,
Car tu es mon Père. »
Amen
Sébastien Beau
Diacre