Grand moment de la vie des croyants de Charente-Maritime, le pèlerinage diocésain à Lourdes se déroule cette année du 1er au 5 août. Placé sous le signe de la Miséricorde, il rassemble dans un grand élan de foi et d’espérance toutes les générations et tous les états de vie. Le prédicateur est M. Sébastien Beau, diacre. Chaque jour, durant le temps du pèlerinage, nous vous offrirons les textes proposés à la méditation des pèlerins.
En ce lundi 1er août, nous sommes invités à “IMPLORER LA MISÉRICORDE” à l’image de l’aveugle Bartimée.
Mc 10/46-52
Chers amis,
Chers frères et sœurs pèlerins.
Tout d’abord, laissez-moi vous dire ma joie d’être pèlerin avec vous à Lourdes. C’est une belle responsabilité et un beau service que de passer ces cinq jours ensemble, en nous instruisant les uns, les autres.
Lourdes a toujours été pour moi un pôle de vie, une belle image d’église. Là où le pauvre, le malade, les personnes handicapées ont la première place. Là même ou à l’exclu, Jésus par Marie vient dire : « tu es le béni de mon Père ».
Je suis venu ici pour la première fois en avril 1974 pour un rassemblement de jeunes. Ici même, les jeunes enfants handicapés dont nous nous occupions m’ont appris à aimer, accompagner, espérer, me réjouir, partager les peines et les espoirs des uns et des autres. Ce fut une belle découverte.
Ce pèlerinage cette année nous le vivons à l’occasion de ce jubilé de la miséricorde.
Chaque jour, un thème marquera notre réflexion et notre prière.
Aujourd’hui, je vous invite à « IMPLORER LA MISERICORDE » à l’image de l’aveugle Bartimée.
Bartimée est notre compagnon pèlerin de ce soir. Il est l’image de l’humanité défigurée, il est le mendiant, aveugle, passif, marginalisé, dépendant des autres pour subsister.
Bartimée implore. Il crie.
« Jésus, fils de David, aie pitié de moi. »
Bartimée, tout dans le désir d’être sauvé, de croiser le regard de Jésus, apostrophe Jésus, plus fort encore.
« Jésus fils de David, aie pitié de moi. »
Qu’il est beau ce cri de l’homme rejeté. Cri de confiance, cri d’espérance. Cri plein de vaillance et de générosité.
Bartimée, c’est notre histoire. Notre histoire de pèlerin aujourd’hui. Nous arrivons à Lourdes, chargé du grabat de nos imperfections et de nos paralysies, de nos peurs… l’aveugle sur le chemin, c’est moi, c’est nous.
Nous sommes là implorant la miséricorde de Dieu.
Parfois nous avons le sentiment d’être rabroué par la foule, par la société, par les fidèles bien intentionnés qui entourent le prêtre, par les gens qui savent et ceux qui brillent.
Jésus est là pour écarter, ouvrir les cercles, balayer tout ce qui fait obstacle à sa rencontre.
Cette même foule qui fait obstacle, va s’avancer ensuite vers Bartimée :
« Confiance, il t’appelle. »
Et Bartimée rejette le manteau de ses craintes, le manteau de ses handicaps, de sa pauvreté.
Bartimée rejette cette vie de dépendance et d’exclusion.
Il se lève.
C’est un homme debout, réconcilié dans l’Amour de Dieu, relevé par l’appel du Christ; un homme debout, aimé, présent, en confiance.
En ce début de pèlerinage implorons la miséricorde de Dieu, laissons la foule s’écarter, écartons la foule qui empêche et qui gêne la rencontre, levons-nous pour aller à la rencontre du Christ.
Pèlerin avec Marie, le Christ est sur notre chemin. Il m’appelle, je me relève, je rejette le manteau de mes angoisses et de mes peurs.
Jésus m’appelle. Il m’attend. Telle est ma joie en ce premier jour de pèlerinage.
Sébastien Beau
Lundi 1er août 2016