Chaque jour à 6h52, dans La Matinale RCF, la parole est donnée à un évêque ou un pasteur de l’Église chrétienne. Ce 6 novembre 2020, Mgr Colomb est intervenu sur l’importance de cesser de “cloisonner la société, les hommes, de ranger la foi dans la sphère privée”.
L’intervention de Mgr Colomb est à retrouver ici : https://rcf.fr/la-matinale/mgr-colomb-eveque-de-la-rochelle-l-homme-ne-se-nourrit-pas-seulement-de-pain
« Le Seigneur ne nous demande pas de choisir entre la Table de la Parole, la Table de l’Eucharistie et la Table des Pauvres, mais de le recevoir et de le servir dans les trois. ». C’est cette phrase glanée sur les réseaux sociaux que je souhaite partager aujourd’hui avec vous, chers auditeurs de RCF.
Revenons sur le contexte que nous vivons, si vous le voulez bien. Depuis bientôt un an, notre société vit avec un double virus : celui du covid-19 et celui de la peur, dans une société sécularisée qui n’est pas rassurée par les dieux de la cité qu’on appelle valeurs de la République.
Tout prête à la peur : peur de l’autre, potentiellement vecteur du virus, peur de soi-même, d’être contagieux, peur de l’avenir incertain que nous préparons pour les générations à venir, peur de manquer et que les pauvres deviennent plus pauvres encore, peur d’un autre virus : celui de l’islamisme qui sème la terreur dans nos villes européennes.
Même la science qui, rappelons-nous de cela, il y a encore un an, nous faisait miroiter la possibilité d’augmenter l’homme, grâce à l’intelligence artificielle, ne rassure plus !
Quelle réponse les chrétiens, l’Eglise, apportent-ils à ces peurs ? Saint-Paul nous la donne dans la deuxième lettre à Timothée (1.7) : ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse.
Le gouvernement a établi une liste de biens de première nécessité, appelés essentiels, qui satisfont les besoins élémentaires, c’est juste, mais apaisent-ils l’angoisse de nos compatriotes ? Non ! L’homme ne se nourrit pas uniquement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu
Considérons l’être humain dans son ensemble, il est corps et âme. Notre société ignore l’être spirituel qui sommeille en tout homme. Elle ne satisfait pas les besoins essentiels, la quête de sens.
Si je devais formuler un vœu auprès des auditeurs de RCF, ce serait celui-ci : cessons de cloisonner la société, les hommes, de ranger la foi dans la sphère privée, privilégions à la fois l’action sociale, le sens des responsabilités économiques, le civisme des citoyens, le respect de la création et retrouvons-nous en communauté autour de la table de la Parole et celle de l’eucharistie. Encourageons les vocations au service dont notre pays a besoin ; faisons de chacun un contemplatif en action.
Comme l’écrit le pape François dans Laudato Si‘ (244) : « Que nos luttes et nos préoccupations pour la planète ne nous enlèvent pas l’espérance ! ».
