La presse en parle : l'église de Saint-Étienne d’Ars-en-Ré

8 Août 2020

Sur l’Île de Ré, tous se mobilisent pour restaurer l’église Saint-Étienne

[Article paru dans La Croix, le 05 août 2020]

Connue pour son emblématique clocher noir et blanc, l’église d’Ars-en-Ré bénéficie de coûteux travaux depuis 2016, en partie financés par des artistes amoureux de l’île, catholiques, protestants ou juifs. Cet été encore, ils exposent au profit de la rénovation de l’église.

Visible à plus de vingt kilomètres à la ronde, avec sa pointe noire et blanche, le clocher de Saint-Étienne d’Ars-en-Ré (Charente-Maritime) est l’un des emblèmes de l’île. Au point qu’il servait – et sert encore – d’amer (un repère) pour les navigateurs.

« Cette église correspond au centre du village ; elle est donc fédératrice et provoque un élan des habitants et des touristes », s’enthousiasme Valérie Solvit, directrice d’un cabinet de stratégie à Paris et habituée d’Ars-en-Ré depuis son enfance. L’histoire de cette église est singulière, puisqu’elle a été plusieurs fois remaniée et agrandie depuis le Vsiècle, notamment au XIIsiècle et à la fin du XVIsiècle.

Entre 2016 et 2019, elle a fait l’objet d’importants travaux de rénovation à l’extérieur et à l’intérieur : les façades ont été badigeonnées à la chaux ; les voûtes ont été refaites ; les murs ont été décapés puis repeints dans une jolie teinte rosée ; les sols ont été déposés puis remontés avec des carreaux identiques à ceux du passé…

Trois ans de fermeture

Après trois années de fermeture au public, elle a rouvert officiellement le 2 juillet dernier, avec une messe de bénédiction célébrée par Mgr Georges Colomb, évêque de La Rochelle.

Pour financer ces travaux, Valérie Solvit a eu l’idée, l’été dernier, d’organiser une exposition d’œuvres données par des artistes amoureux de l’Île de Ré. La vente de ces œuvres – qui exaltaient la flèche noire et blanche de Saint-Étienne – a permis de rassembler « une somme importante qui est allée abonder le compte de la Fondation du Patrimoine dédié à notre église », selon la maire d’Ars-en-Ré, Danièle Pétiniaud-Gros. Car ces travaux de rénovation ne sont qu’en partie seulement pris en charge par les collectivités locales et l’État.

Cette année, malgré le Covid-19, une semblable exposition a été inaugurée mardi 4 août et se tient jusqu’au 14 août, autour du thème « Ex-voto » (1). « Il s’agit non seulement de peintures, de dessins et de sculptures, mais aussi de photographies et de manuscrits donnés par une soixantaine d’artistes et de personnalités dont certains sont très connus », poursuit Valérie Solvit, commissaire de l’exposition, en citant tour à tour la philosophe Sylviane Agacinski, le chef d’orchestre Claude Casadesus, l’actrice Nicole Garcia, Eva Jospin (fille de l’ancien premier ministre Lionel Jospin), la psychanalyste Julia Kristeva, Monique Lévi-Strauss (veuve de Claude Lévi-Strauss) ou encore l’avocat et écrivain François Sureau.

« Ça marche très bien ; déjà 40 % des œuvres sont vendues ; on vend les brochures et les affiches à partir de 10 €, l’idée étant de gagner le plus d’argent possible pour poursuivre la rénovation de Saint-Étienne », se réjouit Valérie Solvit, avant d’ajouter qu’il reste encore « beaucoup » à faire, notamment le narthex « qui reflète la transition du roman au gothique », la sacristie et son mobilier classé et les boiseries des retables. Sans parler de l’achat d’une centaine de bancs à l’ancienne pour remplacer progressivement les anciens bancs qui détonnent. « On aimerait aussi installer un orgue », sourit-elle.

Mais ce qui plaît surtout à Valérie Sovit, c’est que les membres de la jeune Association des amis de l’église d’Ars-en-Ré sont de différentes confessions ou religions. « Moi-même je suis athée d’origine juive, explique cette femme dynamique et entreprenante, tandis que plusieurs membres sont protestants et que le président de l’association, Jérôme Vignon (ancien président des Semaines sociales de France, NDLR), est catholiqueEt c’est tous ensemble, croyant ou non croyant, que nous allons permettre à Saint-Étienne de rayonner encore pour les siècles à venir. »

D’ores et déjà, la peintre Camille Chanoine, qui participait à la soirée d’inauguration de l’exposition mardi 4 août, a lancé l’idée de « faire la même chose » pour la restauration de l’église Notre-Dame du Cap Lihou qu’elle fréquente près de Granville (Manche).

(1) Ces œuvres sont exposées dans deux lieux d’Ars-en-Ré : le CNAR sur le port et le presbytère, en face de la salle des fêtes.

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