Le Jeudi Saint, nous faisons mémoire du jour où Jésus prit son dernier repas avec les douze Apôtres. C’est le premier jour du Triduum pascal, mot latin signifiant « trois jours », le moment central de l’année liturgique.
Pendant la messe du soir, nous nous souvenons de tout ce qui s’est passé le soir du dernier repas du Christ : c’était la fête juive de la Pâque, nous lisons donc le récit de l’institution de cette fête qui rappelle que les Hébreux mangèrent l’agneau pascal et des pains sans levain avant de fuire l’Egypte et l’esclavage.
Vous prendrez un agneau ou un chevreau. […] On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères. Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur. (Ex 12, 1-8.11-14)
On lit ensuite le récit de l’institution de l’Eucharistie par Jésus lors de son dernier repas, rapporté par saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens :
« Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » […]
« Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. » (1 Co 11, 23-26)
Enfin, on lit l’évangile du lavement des pieds.
Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. (Jn 13, 1-15)
Obéissant à la demande de Jésus, on répète donc ce geste du lavement des pieds : le prêtre lave les pieds d’une douzaine de fidèles.

Nous faisons ensuite mémoire de l’institution par le Christ des sacrements de l’ordre et de l’eucharistie. En effet, à la veille de mourir, Jésus a transformé le repas pascal juif pour y donner son corps livré et son sang versé, et donner à ses Apôtres de pouvoir refaire ce qu’il venait de faire. C’était la première messe et les premières ordinations de l’histoire du monde ! Ce soir-là, la liturgie eucharistique est particulièrement déployée, en particulier la présentation des offrandes, pain et vin, qui sont portées en procession.

Après ce repas de la Cène, l’heure de l’épreuve approchant, le Christ se rend au jardin des Oliviers avec les apôtres pour veiller et prier. Nous aussi, à la fin de la messe, nous entrons gravement dans la nuit au cours de laquelle le Christ à ressenti l’angoisse mortelle, à été livré et condamné. Pour ce fait, on porte le Saint Sacrement en procession jusqu’à un reposoir où il sera adoré une partie de la nuit, en relisant silencieusement le récit évangélique de cette nuit tragique. Les cloches se taisent jusqu’à la Résurrection.