Dimanche 16 janvier 2022 – 2eme Dimanche du temps ordinaire
Chers Frères et Sœurs,
« Tel fut le premier des signes de Jésus, il l’accomplit à Cana de Galilée » (Jn. 2, 11).
Laissons-nous surprendre par la grande simplicité de la scène dont témoigne saint Jean. Il nous dit qu’elle fut à la fois un commencement dans la vie de Jésus: «… il manifesta sa gloire», et un commencement dans la vie des disciples: «… et ses disciples crurent en lui» (Jn. 2, 11). Le signe de Cana est un commencement et dans le commencement nous savons qu’en germe existent déjà tous les éléments qui conduiront à l’aboutissement, à l’accomplissement.
Soyons attentifs, «… celui qui agit en tout cela, c’est le même et unique esprit», nous dit saint Paul. Ne craignons rien, «… il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté» (seconde lecture: 1 Cor., 12, 11). Soyons attentifs à la voix de l’Esprit, à la Parole, comme Marie, et ainsi qu’elle nous y invite, faisons tout ce que Jésus nous dira. Avec Marie, soyons dociles à la simplicité d’un commencement.
Jésus se manifeste au cœur de nos vies, de nos amours. Il nous fait signe !
Le verbe de Dieu qui était au commencement et par qui tout fut créé, le verbe fait chair que ses disciples contemplent (cf. Prologue de S. Jean), le Seigneur Jésus manifeste sa gloire au cours d’un mariage, mariage d’amis sans doute, auquel lui, sa mère et ses disciples sont conviés. Jésus vient célébrer la douceur intime de l’amour d’un homme et d’une femme. Il vient aussi se réjouir de la joie que cet amour procure aux amis des époux. Jésus se fait convive de la fête de l’amour des hommes. Tout comme l’amour conjugal, l’amour tout court est intime, il se manifeste néanmoins au-dehors, Dieu a voulu lui donner une fécondité unique, vitale et spirituelle ; Jésus est là, tout près des époux, avec leurs amis qui célèbrent leur amour, la vie. La fête commence, l’amour commence, Dieu est là.
Cependant quelque chose vient à manquer. Si effectivement l’amour nous réjouit, combien de fois n’avons-nous pas fait l’expérience de limites troublantes, elles sont inscrites douloureusement en nos cœurs.
Ce vin qui manque à la fête, grâce à Jésus peut rafraîchir les gosiers et réjouir le cœur des convives, mais c’est bien plus que le vin qui est apporté par Jésus. Dans la suite du livre d’Isaïe, ce sont des épousailles avec un peuple, une terre et bien plus qu’une terre, qu’une ethnie, c’est toute l’humanité qui entre dans une alliance d’amour éternel avec Dieu le père par Jésus. Les noces de Cana sont la fête de la Fraternité et chacun est invité à déployer ses charismes pour que la rencontre soit belle, qu’elle ne soit pas un feu de paille, mais qu’elle soit durable et qu’elle ait du sens ! N’est-ce pas ce que nous faisons, chers frères et sœurs, venus de tous les horizons au cours de cette année synodale ?
Chers amis, nous sommes invités à la fête, non pas pour nous perdre dans l’ivresse, la consommation effrénée, les mondanités et bavardages superficiels. Nous sommes invités à la fête parce que Dieu nous a visités, il nous a envoyé son fils Jésus, il nous a donné son esprit !
Alors, interrogeons-nous, quels sont les talents qui m’ont été donnés, quel est mon charisme ? Comment vais-je vivre l’Alliance avec le Seigneur ? Le jour de mon baptême, j’ai revêtu le Christ, je suis devenu un homme nouveau ! Je suis membre du corps du Christ et avec d’autres, nous préparons la venue du Royaume ! C’est tout simplement merveilleux. Cela change tout !
Confions notre prière à l’intercession de Marie, qui, à Cana, intercède pour les mariés et leurs invités, demandons lui de donner la sagesse à tous ceux qui ont un pouvoir de décision dans l’intérêt de notre pays. Demandons à la Sainte Vierge qu’elle nous donne ce sens du service concret qui met en mouvement. Seigneur, ils n’ont plus de vin, Seigneur, ils n’ont pas de toit pour ce soir, Seigneur, ils ne sont pas scolarisés ! L’heure de Jésus sonne et s’arrête sur le Golgotha, l’heure du Christ, du Ressucité ne cesse de sonner dans nos vies et de nous rappeler que c’est toujours le temps pour lui de nous faire signe. Le signe qui nous est donné est celui de la vraie vie offerte à ceux qui veulent bien le suivre sur le chemin de la joie partagée, de la paix et de l’amour !