Homélie de Mgr Georges Colomb – messe du 6e dimanche de Pâques à Archiac

9 Mai 2021

Ac 10, 25-26.34-35.44-48; Ps : 97, 1, 2-3ab, 3cd-4; 1 Jn 4, 7-10; Jn 15, 9-17

Dieu est amour et saint Jean nous dit en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés et a envoyé son fils qui a donné sa vie pour nous. Le Seigneur nous appelle ses amis et Pierre découvre que cette amitié est donnée par Dieu aux hommes qui sont justes.

L’amour de Dieu et la joie de Dieu sont pour tous les hommes, car l’esprit saint est pour tous. Il faudra du temps à Pierre, et toute l’œuvre de l’Esprit-Saint, pour comprendre que le Dieu qui s’est livré en Jésus-Christ ne fait pas de différence entre les hommes. Tous sont également appelés et sauvés. Dieu, dans sa souveraine liberté, prend même les devants, il donne au centurion Corneille et aux siens d’aller à la rencontre de Pierre.

A tous ceux qui sont prêts à l’accueillir, Dieu se livre et donne la plénitude de son amour et de sa joie. Les jeunes communautés nées de la prédication des apôtres expérimentaient au quotidien, et sans doute dans la difficulté, l’amour fraternel en répondant à l’injonction du Christ ressuscité de garder ses commandements, de demeurer dans son amour et de vivre en frères.

Comment vivons-nous aujourd’hui ce commandement ? Que faisons-nous de l’amour du Christ et de la joie qu’il nous donne et veut qu’elle soit parfaite ?

Le pape François se réfère souvent au saint d’Assise dont il a choisi de porter le nom car le jeune homme riche d’Assise a épousé Dame pauvreté et à vécu toute sa vie dans l’amour de Dieu pour les hommes. Il l’a partagé avec ses frères au-delà des frontières et a fait jaillir la joie qui vient de Dieu. Dans sa dernière encyclique sur l’amitié et la fraternité sociale le pape ne nous invite pas à faire de grandes théories sur l’amour mais à le vivre au quotidien : “Les pages qui suivent n’entendent pas résumer la doctrine sur l’amour fraternel, mais se focaliser sur sa dimension universelle, sur son ouverture à toutes les personnes” (FT n°6).

Nos familles, nos communautés de vie, de travail, nos communautés paroissiales, nos frères et sœurs des pays lointains, tous ceux qui sont différents de nous, ne pensent pas, ne votent pas comme nous ..Voilà les aréopages et les lieux que Dieu nous donne pour le rencontrer et goûter une vie qui aura la saveur de l’Evangile, une vie de fraternité et de joie, une vie où l’amiité sociale est vécue.

Pape François – Evangelii Gaudium : «La joie de l’évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus». La réponse de Dieu à notre vie bien imparfaite de chercheurs de l’amour, c’est la joie qu’il nous donne, joie de la nativité et du matin de Pâques, que personne ne peut nous ravir. C’est la joie de l’évangile vécu, elle prend sa source dans la rencontre personnelle avec le Christ. Les amoureux, habités de la présence de l’être aimé, n’ont pas de joie plus grande que celle de parler de leur amour, de ce qui les unit, de leur projet de vie, de la fécondité de leur vie, de leur rencontre qui a transformé leur vie.

L’une des conséquences de la pandémie, c’est l’épreuve que constitue le fait d’être tenu éloigné les uns des autres et d’étre privé de contact. Retrouvons l’audace des jeunes amoureux ! Comme eux, il nous appartient de porter au monde notre découverte de l’amour et de la joie du Christ ; aucune pandémie ne doit retenir notre élan.

Dans son message pour les JMJ 2012 le pape émérite Benoit XVI s’exprimait ainsi : “L’Église a pour vocation d’apporter au monde la joie, une joie authentique qui demeure, celle que les anges ont annoncé aux bergers de Bethléem la nuit de la naissance de Jésus… Dieu n’a pas seulement parlé, il n’a pas seulement accompli des signes prodigieux dans l’histoire de l’humanité, Dieu s’est fait tellement proche qu’il s’est fait l’un de nous.

C’est en Jésus Christ que se manifeste le plus clairement l’amour infini de Dieu pour chacun”.
C’est donc en lui que se trouve cette joie que nous cherchons et devons porter à nos frères. C’est difficile, c’est exigeant, cela implique que notre vie soit donnée aux autres.

Le monde a besoin de témoins accueillants qui vivent en frères et partagent la joie de l’amitié avec le Christ, c’est notre mission de baptisé parce que Jésus nous appelle ses amis.

Ne soyons pas de faux amis ! Il y a une condition pour demeurer les amis de Jésus, c’est de faire ce que le Seigneur nous commande ! Il nous appartient de discerner ses appels à relever les défis du temps présent pour que notre joie ne soit pas une joie béate, mais qu’elle soit le fruit de l’amour donné aux autres, de la croix portée, de la mission accomplie, de l’idéal vécu.

Cet idéal est la recherche de la volonté de Dieu pour nous. La mission accomplie, c’est la volonté de l’homme qui répond à celle de Dieu pour lui et pour le monde !

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