Baptême du Seigneur
Is 40, 1-5.9-11 / Ps 103 / Tt 2, 11-14;3, 4-7 / Lc 3, 15-16.21-22
Chers frères et sœurs,
Le Seigneur trouvera-t-il sa joie en nous ? Entre la période du recouvrement de Jésus au temple alors qu’il avait 12 ans et le baptême de Jésus, l’évangéliste Saint-Luc ne parle pas de lui ! Ce temps invite chacun de nous à la prière, à la méditation de l’écriture, à demeurer avec le père, comme le dit Jésus à Marie et Joseph lorsqu’ils le retrouvèrent au temple en train d’échanger avec les docteurs de la loi. Il faut ce temps de préparation sérieuse au témoignage de notre foi pour entendre le Seigneur nous dire que nous sommes source de joie pour lui (Tu es mon fils bien-aimé, en toi je trouve ma joie – Lc 3,22), comme cela lui fut dit. Pour cela, il convient d’être toujours en attente du Seigneur, comme le suggère Jean-Baptiste aux foules car c’est lui qui baptiste dans l’esprit. Le dernier prophète de l’ancien testament nous invite à trouver notre juste place dans nos relations avec nos frères. Saint Paul, dans sa lettre à Tite, nous invite à ne pas nous laisser séduire par le monde, par la facilité… ; il nous invite à vivre de manière raisonnable. Cette injonction de l’apôtre Paul ne trouve t-elle pas son illustration dans l’enseignement du Saint Père à vivre sobrement et à annoncer l’évangile aux périphéries ?
Baptême dans l’Esprit, baptême de miséricorde avec d’autres, Jésus prend sur lui le péché du monde.
La bienheureuse espérance annoncée par Paul, c’est-à-dire la manifestation de la gloire de Dieu dont Saint Irénée nous dit que c’est l’homme vivant, se réalise dans l’Eglise et en chacun de nous lorsque nous sommes fidèles aux promesses de notre baptême, lorsque nous prenons conscience de la grâce qui nous est faite, de l’amour que Dieu nous porte, de sa miséricorde, qui nous permet de demeurer chaque jour, dans une démarche de conversion, les hommes nouveaux que nous sommes devenus le jour de notre baptême.Cette miséricorde nous fait prendre conscience du fait que nos mérites, nos actions, nos succès ne seraient rien sans la grâce de Dieu. Elle. nous permet de parler au cœur des foules éprouvées, de les consoler pour reprendre l’expression du prophète Isaïe et c‘est de cette manière que nous préparerons les cœurs et les esprits à l’accueil de la bonne nouvelle, c’est ainsi que nous travaillerons à la communion dans l’Eglise.Laissons-nous habiter par l’esprit et notre témoignage sera beau. Laissons le Seigneur faire sa demeure en nous, et nous, soyons chez lui. Pour cela, écoutons les conseils du prophète Isaïe et ceux de Saint Paul. Faisons les bons choix, ne vous satisfaisons pas d’une vie médiocre, sans ambition, vivons de la parole de Dieu.
Le baptême dans les eaux du Jourdain : un seul Dieu en trois personnes !
Après son baptême dans le Jourdain, la vie de Jésus prend résolument une tout autre tournure. Il sort de l’anonymat. Il vivait inconnu au milieu des hommes, il devient un personnage public. Il se met à proclamer publiquement le royaume de son père, en paroles et en actes. Lui, l’inconnu, devient le témoin de Dieu par excellence. N’est-ce pas notre mission ? Ne nous contentons pas d’une vie banale, quelles que soient nos légitimes satisfactions au plan scolaire, sportif, professionnel…Dans notre vie quotidienne, donnons rendez-vous au Seigneur, proclamons publiquement et continuellement le royaume de Dieu ! Soyez des gens heureux avec le Christ, vivons abondamment le bonheur d’être chrétien et nous serons de vrais témoins !Le changement radical de mode de vie de notre Seigneur après son baptême est le signe que l’évènement du baptême est un mystère capital pour notre compréhension du ministère public de Jésus. Le baptême est pour le Christ le passage obligé avant de pouvoir prononcer la moindre parole publique. Pour pouvoir prêcher la bonne nouvelle du salut, Jésus doit au préalable recevoir une consécration spéciale, c’est-à-dire être manifesté à la face du monde comme le témoin véridique de Dieu. En faisant entendre sa voix sur les eaux du Jourdain, le Père révèle que celui qui se tient au milieu du peuple et qui va maintenant œuvrer publiquement en son nom est son Fils. Dieu rend ainsi témoignage à son Fils pour que le Fils en retour rende témoignage au Père.Au baptême, tout comme au jour de la transfiguration, le Père nous invite à écouter Jésus en le désignant comme étant son Fils (Tu es mon fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie). Dieu nous montre Jésus comme étant le véritable et unique chemin vers lui. Il faut noter que non seulement le Père atteste que Jésus est la parole de vérité, mais que l’Esprit Saint, l’esprit de vérité, se joint aussi au Père pour rendre témoignage au Christ devant les hommes.Jésus est plus qu’un simple homme, il est plus qu’un prophète. Il dépasse en puissance Jean-Baptiste lui-même qui est pourtant le plus grand des prophètes, car Jésus nous révèle d’avantage. «Je possède un témoignage qui est plus grand que celui de Jean, dit Jésus, ce sont les œuvres que le Père m’a donné à accomplir. (Jn 5, 36)».
Chers frères et sœurs, c’est votre tour d’accomplir les œuvres que l’Eglise vous confiera.
Le mystère du baptême du Christ nous rappelle que, afin d’accueillir l’évangile pour ce qu’il est (Parole de Dieu sur Dieu et non parole d’homme à propos de Dieu), il nous faut d’abord confesser que Jésus est le Fils de Dieu. Jésus n’est pas simplement un homme par lequel Dieu nous parlerait. Jésus est Parole de Dieu. Et cette Parole de Dieu qui s’est tue pendant trente années a été comme libérée au baptême. Depuis lors, elle s’élance, comme les eaux d’un fleuve à la conquête des cœurs. C’est cette même parole libérée au baptême qui est à l’œuvre même dans vos vies. Voilà notre belle mission chers amis ! A la suite du Christ, chaque jour, auprès de toutes les personnes rencontrées, soyons des serviteurs de la Parole, portons l’Evangile en nous, soyons des pages d’Evangile !