Prions pour que le droit à l’éducation des migrants, des réfugiés et des personnes touchées par la guerre soit toujours respecté et garantisse ainsi la construction d’un monde meilleur.
Parler de « droit », de « droit à l’éducation des migrants », cela veut dire que cette intention nous conduit vers la principale source formelle du droit : la loi.
Il nous est alors bien profitable de réentendre la définition ramassée qu’en donne Saint Thomas d’Aquin dans sa somme : « Une ordonnance de raison en vue du bien commun, promulguée par celui qui a la charge de la communauté. » (Somme Théologique Ia Il ae question 90)
La loi vise toujours le bien commun, celui de de toute la société.
Et quelle est donc la première dimension du bien commun d’une société si ce n’est la vie, la vie en elle, la vie de tous ses membres, la vie entre ses membres, la vie avec les autres, les étrangers. Cette vie qui ne cesse de se donner, de se recevoir, de se transmettre et de se diffuser…
Aussi avons-nous à mesurer combien cette intention n’est pas que pour le bien des migrants mais pour le bien de chacun de nous et de la société tout entière, pour notre bien commun à tous.
Alors redécouvrons que le dynamisme de la vie requiert en toute situation de donner, de demander, de rendre, de recevoir comme l’a théorisé Marcel Mauss ainsi que le mouvement anti-utilitariste des sciences sociales, le Mauss d’Alain Caillé par la suite.
Alors répondons généreusement : offrons et nous recevrons au centuple… Semons pour les migrants, pour nous-mêmes en retour, les signes de l’espérance en cette année nouvelle.
Et merveilles des merveilles, dès que nous entrons dans cette logique du don, déjà nous recevons. Dans la rencontre entre celui qui enseigne et celui qui apprend, un monde nouveau se tisse plein de réciprocités… Le témoignage partagé par tous les bénévoles impliqués dans la formation des migrants ne cesse de l’attester.
En conclusion laissons-nous toucher par la scène bien connue1 où s’exprime la différence entre paradis et enfer. Des personnes tentent de se nourrir avec de longues baguettes. Ils essaient par eux-mêmes sans succès et la vie s’épuise. Quand l’échange se produit, dans le don et le don en retour, tout prend couleur…
Jean Luc Fabre sj.
directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape France
Prier avec la Parole de Dieu
« Pratiquez la circoncision du cœur, n’ayez plus la nuque raide, car le Seigneur votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, vaillant et redoutable, qui est impartial et ne se laisse pas acheter. C’est lui qui rend justice à l’orphelin et à la veuve, qui aime l’immigré, et qui lui donne nourriture et vêtement. Aimez donc l’immigré, car au pays d’Égypte vous étiez des immigrés. Tu craindras le Seigneur ton Dieu, tu le serviras, c’est à lui que tu resteras attaché, c’est par son nom que tu prêteras serment. Il est ton Dieu, c’est lui que tu dois louer : il a fait pour toi ces choses grandes et redoutables que tu as vues de tes yeux. »
Deutéronome 10, 16-21
1 – Accueillir celui qui vient de loin, et qui est si différent de moi, cela ne va pas de soi et cela se prépare… Pour cela, je suis invité à convertir mon cœur et assouplir ma nuque : Pratiquez la circoncision du cœur, n’ayez plus la nuque raide…
C’est tout mon être qui est sollicité pour se laisser travailler, afin de pouvoir vivre un accueil fraternel.
Est-ce que je sais me tourner vers mon Dieu pour Le contempler, et agir à mon tour avec son aide ?
2 – Au pays d’Egypte vous étiez des immigrés…
Je peux me souvenir d’où je viens moi-même, et de quel esclavage le Seigneur m’a libéré.
Je fais mémoire des grandes choses qu’il a faites, et fait encore, pour moi… je les nomme.
Tout m’a été donné… Quels sentiments dans mon cœur à cette pensée ?
Comment cela m’engage-t-il vis à vis de mes frères migrants ?
3 – Aimez donc l’immigré…
Aimer l’autre, c’est lui donner la possibilité d’être pleinement lui-même – en profitant d’une éducation en particulier.
Savoir, connaître, apprendre est une opportunité pour chaque migrant, mais aussi pour la société à laquelle il peut apporter sa richesse.
Je demande la grâce de m’en préoccuper concrètement et de pouvoir le mettre en œuvre.
Cœur à cœur
Je parle au Seigneur de cette mission qu’il me confie, de ses joies et de ses difficultés… Je lui demande conseil et soutien, Je lui rends grâce pour les avancées.
Je termine mon temps de prière en disant le Notre Père