Prions afin que les personnes en situation de handicap bénéficient de l’attention de la société et que les institutions promeuvent des programmes d’inclusion pour leur participation active.
Nous sommes tous différents, et nous avons besoin les uns des autres. Nos différences, certes sources de peur et difficiles à vivre, sont la richesse de notre humanité lorsqu’elles sont accueillies. Une société uniforme serait invivable. Le défi est immense et le restera. En effet, la tentation est grande de construire un monde basé sur la loi du plus fort. Elle porte en elle sa condamnation, car le fort rencontrera un jour son maître.
Rêver à l’achèvement de ce travail d’accueil mutuel risque de faire perdre la patience nécessaire, et passer à côté des signes positifs qui donnent la force de poursuivre la tâche. Si la société civile, en bien des pays, a fait des progrès en termes d’inclusion et s’en félicite, de nombreux témoignages constatent des réalités fort éloignées des déclarations de principe, à l’école, dans les entreprises et dans la vie publique.
Les personnes handicapées, leurs familles et celles et ceux qui travaillent avec elles, ont un rôle difficile et précieux à jouer dans la société pour qu’elle ne perde pas de vue l’objectif d’un bien vivre ensemble qui transcende les différences.
Le pape est ferme pour dire que les personnes handicapées ne doivent pas seulement être assistées, mais participer activement à la société civile et ecclésiale. C’est le chemin pour reconnaître chaque individu comme une personne unique et irremplaçable*. La vraie richesse est humaine.
Son intention interpelle les sociétés et les institutions. Il leur revient en premier d’en prendre les moyens. Le pape pointe trois étapes : l’attention aux personnes, des programmes d’inclusion dont le résultat doit être enfin une participation active à la vie commune. Pourquoi une telle interpellation ? Parce que les sociétés sont le maillon faible de cette construction.
Le Christ dans l’Évangile se fait proche des petits, des pauvres, des malades. Il guérit. Ces guérisons sont le fruit de son abaissement dans son incarnation et sa Passion. En sa présence, ils découvrent en eux une force divine et se relèvent. Le Christ ouvre ainsi une voie qui montre la fécondité de cette relation humble. Nous pouvons croire qu’une vraie rencontre avec les personnes handicapées est source d’épanouissement personnel et de bien vivre ensemble. Puissions-nous ne pas passer à côté de cette chance et nous encourager mutuellement à la saisir.
Daniel Régent sj,
directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France
* Encyclique Fratelli Tutti n°98