Conférence donnée au groupe des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens par Mgr Colomb à Saintes le 26 octobre 2017
La fondation des EDC s’inscrit dans la longue histoire du questionnement du patronat chrétien confronté à la double exigence de la prise en compte des lois du capitalisme et de la mise en pratique des valeurs évangéliques.
Ce questionnement est au départ l’initiative de quelques-uns. Le christianisme s’est en effet longtemps tenu éloigné de la sphère marchande. Le Christ lui-même n’affirmait-il pas : ” Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu” (Mc 10, 17-30) ou en Matthieu ” On ne peut servir deux maîtres, Dieu et Mammon” (Mt 6,24) ?
Pour l’Eglise, le capitalisme libéral qui s’est développé avec l’appropriation des biens de production recèle une profonde ambiguïté. D’un côté il est la mise en valeur de l’initiative et de la créativité humaine voulue par Dieu (cf la parabole des talents), d’un autre côté, à cause de la primauté donnée à la recherche du profit, il est devenu synonyme de renversement des valeurs morales – sacrifiant l’humain à l’argent.
Après la chute du mur de Berlin et la fin programmée du communisme le saint pape Jean-Paul II dans l’encyclique Centesimus Annus (1991) publiée pour le centenaire de l’encyclique Rerum Novarum (1891) de Léon XIII s’exprimait ainsi :” L’Eglise n’a pas de modèle à proposer. Les modèles véritables et réellement efficaces ne peuvent être conçus que dans le cadre des différentes situations historiques, par l’effort de tous les responsables qui font face aux problèmes concrets sous tous leurs aspects sociaux, économiques, politiques et culturels imbriqués les uns avec les autres . Face à ces responsabilités, l’Eglise présente, comme orientation intellectuelle indispensable, sa doctrine sociale qui … reconnaît le caractère positif du marché et de l’entreprise, mais qui souligne en même temps la nécessité de leur orientation vers le bien commun. Cette doctrine reconnaît aussi la légitimité des efforts des travailleurs pour obtenir le plein respect de leur dignité et une participation plus large à la vie de l’entreprise, de manière que, tout en travaillant avec d’autres et sous la direction d’autres personnes, ils puissent en un sens travailler « à leur compte» en exerçant leur intelligence et leur liberté.” (Centesimus Annus 43)
Jean-Paul II redonnait ainsi les fondamentaux : il n’appartient pas à l’Eglise de définir un modèle économique. Elle reconnait le caractère positif du marché et de l’entreprise à la condition du respect du bien commun, du respect de la dignité des hommes et de leur implication dans la marche de l”entreprise en exerçant “leur intelligence et leur liberté”.
Si le pape François utilise souvent un vocabulaire plus rude, sans doute plus adapté à la dureté de notre époque, il ne dit pas autre chose. Il n’appelle pas à un renversement de l’ordre économique ou à une quelconque révolution. Il met en cause la relation de soumission à l’argent, le règne absolu de la finance et du marché sur les êtres humains, la prédominance et la perversité de la finance mondiale. Il écrit: “La crise financière que nous traversons nous fait oublier qu’elle a, à son origine, une crise anthropologique profonde: la négation du primat de l’être humain! Nous avons créé de nouvelles idoles. L’adoration de l’antique veau d’or a trouvé une nouvelle et impitoyable version dans le fétichisme de l’argent et dans la dictature de l’économie sans visage.” (La joie de l’Evangile, 55)
Pour le Pape François, le “non” à une économie qui tue ” doit se transformer en “un “oui à une économie qui fait qui fait vivre parce qu’elle partage, inclut les pauvres et utilise les profits pour créer la communion”.
Patrons, que vous soyez à la tête de PME ou de multinationales, vous êtes avant tout des entrepreneurs et des dirigeants chrétiens. Vous cherchez à répondre à l’appel de l’Evangile au cœur même de l’exercice de vos responsabilités, confiants dans cette certitude que le Christ nous précède sur nos chemins de vie. Plus, vous êtes prêt à rendre compte de votre foi et à témoigner de la source de votre joie, de votre énergie, manifestant l’Esprit en vue du bien de tous (1 Co 12,7). Vous vous interrogez : comment, au cœur de l’entreprise, devenir des témoins missionnaires?
Souvent les patrons chrétiens hésitent à exprimer leurs valeurs dans l’entreprise craignant de prêter le flanc à des attaques. Pour les cadres, trop s’afficher comme chrétien peut nuire à la carrière. Le travail apparaît comme un lieu où l’on se doit d’accueillir la diversité humaine dans le respect de chacun, ce qui exige une certaine neutralité. Cependant il n’y a pas de lieu qui ne soit appelé à recevoir la lumière de l’Évangile.
C’est souvent par des réponses modestes mais concrètes aux défis de notre temps que le patron chrétien va manifester ses convictions et sa foi. En m’appuyant sur les grands principes posés par le Doctrine sociale de l’Eglise, en retenant particulièrement 3 : le souci du bien commun couplé au respect de la dignité humaine; l’application de la subsidiarité ; la recherche de nouvelles solidarités que je veux ouvrir ici des pistes de réflexion pour découvrir avec vous comment le milieu de l’entreprise est aussi un lieu propice au témoignage missionnaire.
Les grands principes de la Doctrine sociale de l’Eglise
Le souci du bien commun et le respect de la dignité humaine dans l’entreprise
La notion de bien commun est un élément central de l’enseignement social de l’Eglise. Le Pape Benoit XVI définit ainsi le bien commun “A côté du bien individuel, il y a un bien lié à la vie en société: le bien commun. C’est le bien du « nous tous », constitué d’individus, de familles et de groupes intermédiaires qui forment une communauté sociale. Ce n’est pas un bien recherché pour lui-même, mais pour les personnes qui font partie de la communauté sociale et qui, en elle seule, peuvent arriver réellement et plus efficacement à leur bien. C’est une exigence de la justice et de la charité que de vouloir le bien commun et de le rechercher. ” (Caritas in veritate, n°7).
Comment concilier ce souci du bien commun avec le monde de l’entreprise, particulièrement avec l’exigence de générer des profits ?
Le profit est le premier indicateur du bon fonctionnement de l’entreprise. Il est indispensable à la survie des entreprises et plus personne ne pourrait songer sérieusement à en remettre en cause le principe. Si questionnement il y a, celui-ci doit porter sur la masse extraordinaire des profits générés aujourd’hui et sur leur réaffectation.
Les 40 plus grandes entreprises françaises auront dégagé ensemble environ 75,5 milliards d’euros de bénéfice net en 2016. Un montant en hausse de 32 % par rapport à celui de 2015. (Le Monde du 2 mars 2017)
Les grandes entreprises américaines fabriquent tellement de profit qu’elles ne savent plus quoi en faire. Les 500 premières entreprises américaines ont reversé 80% de leur profit en dividendes aux actionnaires et en rachat de leurs propres actions pour servir plus de dividendes. Nous avons là l’origine des “bulles spéculatives” qui, fatalement, finissent par exploser.
La financiarisation a porté à son paroxysme la quête du « gain en capital» et celle de l’option de sortie immédiate, réalisés instantanément dans la transaction.
Ce triomphe a un prix : la disparition des valeurs de patience, loyauté, inscription dans la durée, confiance. La méfiance est partout.
La recherche d’une plus grande efficacité a par ailleurs poussé à une répartition rigide des tâches et des responsabilités qui fait perdre aux collaborateurs le sens de leurs tâches.
Se basant sur 17 pays comptant parmi les économies les plus importantes du monde le spécialiste des fournitures de bureau Steelcase a tiré la conclusion suivante: les Français sont les moins heureux au travail (17e sur 17). Plus précisément, les travailleurs français sont globalement insatisfaits de leur environnement de travail mais également les moins impliqués dans l’exécution de leurs missions (Le Figaro, 4 mars 2016).
Ce mauvais classement s’expliquerait par le fait que les «employés français ressentent un manque de contrôle sur les aspects clés de leur travail et un niveau de stress élevé»
Les collaborateurs ne pouvant plus comprendre le sens de leur travail ni maîtriser leurs actions, cessent de s’y intéresser.
La recherche bien commun dans et par l’entreprise n’est ni donnée, ni acquise définitivement. Les contextes générés par la modernité sont évolutifs. Le bien commun se construit dans et par un projet, dans et par un collectif d’acteurs: patron, cadres, ouvriers, salariés, actionnaires.
Rechercher le bien commun, ce n’est pas fédérer des égoïsmes ou faire converger des luttes et des revendications.
Le bien commun c’est fondamentalement le projet d’une entreprise porté par un collectif qui se trouve confronté à de multiples défis :
Comment redonner confiance, remotiver ?
Comment relever les défis qui s’annoncent déjà comme ceux de la nouvelle économie du XXIe siècle: la disparition de l’homme supplanté par la robotique?
Comment vous, chefs d’entreprises allez-vous continuer à être créateurs d’emplois et d’emplois de qualité au XXIe siècle?
Sommes-nous condamnés à voir se multiplier les populations qui vivront d’un revenu minimum de solidarité, faute de travail ?
Si la valeur travail disparaît, autour de quelles valeurs nos sociétés déjà privées de la référence au religieux et à la famille vont-elles se structurer ?
Si nous ne possédons pas toutes les clefs de cet avenir incertain, nous pouvons cependant, appuyés sur le roc de notre foi en Dieu et en l’homme racheté, poser des jalons, fixer un horizon.
Il est de notre responsabilité de construire un monde dans lequel le travail restera une valeur et sera proposé au plus grand nombre comme chemin d’humanisation.
Cela commence par l’adoption de positionnements clairs:
– A l’heure de la mise en place des nouvelles lois sur le travail, quelles valeurs vont présider aux accords d’entreprise qui seront signés là où s’exerce ma responsabilité ?
– Qu’en sera-t-il dans mon entreprise du travail du dimanche quand il sera rendu possible par la législation ?
– Mon entreprise sera-t-elle accueillante aux jeunes demandeurs de stages ou de formation? Saura t elle entendre les intuitions des jeunes collaborateurs ? (“Employeurs de bonne volonté, employez des jeunes !”, disait votre manifeste pour une première embauche, lancé en octobre 2011)
– Quelle place pour la formation permanente qui motive et fait grandir la confiance des salariés dans leurs capacités à évoluer ?
– Dans les critères de choix de mes fournisseurs, de mes partenaires financiers, vais-je faire entrer un paramètre de bonne conduite, la considération du respect des enjeux écologiques, de la santé des consommateurs, de la juste rémunération des salariés ici et au-delà des frontières?
J’ai été interpellé par le témoignage d’Éric Boël gérant des Tissages de Charlieu auquel la Fondation des EDC a décerné le Prix Philibert Vrau en 2016.
Dans le secteur du textile “broyé par la mondialisation” selon ses propres termes, il a mis au point une stratégie basée sur la créativité et la réactivité. 700 nouveaux tissus sont mis au point chaque mois par 14 créateurs dans son entreprise. Une place est laissée à l’intuition, à la créativité, aux paris sur l’avenir dans cette société pourtant rigoureusement gérée et en pleine croissance.
S’interrogeant sur sa vocation de chef d’entreprise, Éric Boël a été amené à discerner ses priorités. Ce n’est pas d’bord le profit. Il situe sa mission dans le fait de permettre à des familles de vivre dignement de leur travail tout en s’épanouissant dans l’entreprise. Ensuite il y a l’objectif de maintenir et de développer des savoirs faire qui trouvent leur origine dans la Corporation des Tisserands vieille de 500 ans. Comment pérenniser cette tradition au XXIe siècle avec la fabrication de tissus dits “intelligents” qui intègrent l’informatique ? Voilà le nouveau défi d’Eric Boël.
Une des clefs de la gestion des Tissages de Charlieu est l’application du principe de subsidiarité.
Ce principe est propre à remettre l’humain au centre du monde de l’entreprise, à restaurer la confiance, à faire qu’enfin les salariés français ne soient plus malheureux au travail et s’impliquent davantage dans un monde économique qui les concerne au premier chef, dans une relation apaisée entre “patron” et “salarié”.
La subsidiarité
Pour Éric Boël il s’agit de mettre en place “un cercle vertueux extrêmement puissant” par lequel le salarié, par son épanouissement, va contribuer au développement de l’entreprise. Ainsi le vrai sens du travail est retrouvé.
Le principe de subsidiarité appartient au socle fondamental de la pensée sociale chrétienne. Son énoncé est simple : « Donner la responsabilité de ce qui peut être fait au plus petit niveau d’autorité compétent pour résoudre le problème. »
Comme pour toute la pensée sociale chrétienne, le principe de subsidiarité n’indique aucune recette ou solution toute faite. Il donne « des principes de réflexion, des critères de jugement, des orientations pour l’action » (Encyclique de Jean-Paul II, Sollicitudo rei socialis, 3) des orientations sur la façon dont les pouvoirs et les responsabilités peuvent être répartis dans une entreprise comme dans notre société : comment mettre en œuvre le bien-commun dans une entreprise ? Comment en repenser l’organisation ?
La subsidiarité que vous, patrons chrétiens, allez mettre en application dans votre entreprise n’est pas la délégation même si la seconde peut être une manifestation de la première.
La délégation, c’est la hiérarchie qui donne pouvoir et responsabilité à une personne dont les compétences sont reconnues. La subsidiarité part de la personne humaine. La subsidiarité est attentive et patiente. Elle détecte les talents et leur donne les moyens de s’épanouir. Elle sait aussi, en dialogue avec le salarié concerné, reconnaître ses erreurs et trouver des solutions.
L’application de ce principe induit un véritable renversement des modèles. La hiérarchie accepte de se mettre au service de tous pour veiller à donner à chacun les moyens de l’action. Ces moyens vont des besoins en matériel à l’organisation du travail, en incluant la formation, pièce essentielle au bon fonctionnement de cette stratégie de réussite et de justice – pièce essentielle aussi de la réforme du droit du travail en cours.
Ecoutons encore Eric Boël :” Cette recherche de l’épanouissement de l’individu dans l’entreprise, [ en tenant compte des contraintes sociales et environnementales et des coûts salariaux plus élevés en France que dans d’autres pays ] est une recherche permanente….on n’arrivera jamais à être parfaits, c’est la quête du Graal, mais c’est bien dans cette direction que nous souhaitons avancer et c’est clairement ce qui permet à notre entreprise d’être performante et, dans le cadre de la mondialisation, de trouver sa place.”
La solidarité
Intimement lié au principe de subsidiarité, la Doctrine sociale de l’Eglise pose le principe de la solidarité.
” La solidarité nous aide à voir l’autre – personne, peuple ou nation – non comme un instrument dont on exploite les capacités mais comme notre semblable” disait Jean-Paul II dans l’encyclique Sollicitudo rei socialis de 1987.
Cette encyclique fut donnée dans un contexte international de crise du tiers monde miné par une dette extérieure de plus en plus lourde et par une incapacité à résoudre crises politiques et conflits sociaux.
Aujourd’hui nous pourrions ajouter à ce contexte international un nouveau paramètre: la crise climatique.
Nous pourrions aussi ajouter le fait que la mondialisation a renforcé l’interdépendance.
Des milliers de migrants sont jetés sur les routes, chassés par les guerres, la misère, le réchauffement climatique.
Déjà Jean-Paul II nous invitait à une réflexion globale sur le développement : dans les pays riches comme dans les pays pauvres, il existe des zones de mal-développement caractérisées par les problèmes de logement et de chômage, mais il existe aussi des zones de surdéveloppement, où l’on observe une disponibilité excessive de biens, source d’un esclavage de la possession et de la jouissance immédiate (, SRS 28).
L’exigence de la solidarité (autre nom de la charité) oblige le patron chrétien à ouvrir largement son horizon. Par son action sur le territoire national ou à l’étranger, il peut infléchir, modifier, initier de nouveaux chemins.
Un exemple : les rencontres Africa 2017 qui se sont déroulées d’abord en Tunisie puis en Côte d’Ivoire et au Kenya au début du mois d’octobre.
Crées en 2016, les rencontres Africa ont vocation à devenir le grand rendez-vous d’affaires des entreprises Africaines et Françaises. 300 entreprises françaises (de la PME à la multinationale) ont pu rencontrer plusieurs centaines d’entreprises africaines dans les trois capitales : Abidjan, Nairobi et Tunis. Tous les acteurs importants, publics comme privés qui interviennent en Afrique étaient présents pour donner une nouvelle image de la France et aller vers les entrepreneurs africains afin de créer de nouvelles opportunités de business.
Le but de ces rencontres est d’instaurer, de donner vie aux échanges économiques, humains et culturels, puis de structurer des partenariats tout en prenant en compte les défis majeurs auxquels les pays africains sont confrontés et notamment le déficit d’infrastructure et la pauvreté.
Ces nouveaux modèles de partenariat économique sont peut-être la meilleure réponse aux défis migratoires de notre temps.
Ils créent de la richesse et peuvent garantir aux populations locales une vie digne dans des pays enfin pacifiés.
Les patrons chrétiens ont quelque chose à dire, quelque chose à faire dans la conception et la mise en œuvre de ces nouveaux modèles.
Imprégnés de la pensée sociale de l’Eglise, ils peuvent initier des partenariats, faire fructifier leur savoir-faire en France et au-delà.
En guise de conclusion
Si l’entreprise est bien un lieu de mission, ce n’est peut-être pas ou très rarement dans l’annonce directe de la Parole de Dieu qui fonde notre être et notre agir.
Rarement des collaborateurs entreront directement dans un chemin de conversion parce que leur patron est chrétien.
En revanche, c’est une certitude, au travers de vos décisions, de vos orientations, vous dites quelque chose de Dieu que vos collaborateurs, vos clients, vos fournisseurs perçoivent nécessairement.
Souvenez-vous de la parole de Pierre :” Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes œuvres, et glorifient Dieu, au jour où il les visitera.” (1 Pierre 2.12).
Par la façon dont vous appliquerez dans votre entreprise la réforme du droit du travail, par la façon dont vous aurez à cœur de préserver vos salariés les plus fragiles, par les réponses que vous apporterez aux défis de la mondialisation, vous serez des patrons hors normes, dérangeants sans doute, inspirants aussi.
Souvenez-vous de l’enthousiasme du président Macron lors de sa visite de l’atelier de confection textile HandySoie d’Hélène Tricard .
Hélène Tricard est lauréate du Prix de l’entrepreneur social et solidaire, elle est aussi membre des EDC. Loin de l’image, parfois négative de l’atelier protégé, cette ancienne du groupe Hermès a recruté ses salariés grâce à une méthode permettant d’évaluer les aptitudes des candidats aux postes à pouvoir sans tenir compte des habituels critères d’âge, de sexe, d’origine, de formation initiale, ou d’expériences professionnelles. Elle cherchait des personnes habiles et minutieuses qu’elle a ensuite formées pour faire de son atelier l’incontournable partenaire des grandes maisons de couture pour les accessoires. Les débuts ont été difficiles. (17 salariés, dont la moitié ne savait pas coudre !) Hélène Dabbadie a été guidée par la recherche du bien commun et s’est employée à aller chercher le meilleur de chacune de ses employées. « Celles qui avaient une formation en couture ont été des leaders, elles ont montré aux autres que c’était possible, et les ont aidées à acquérir les bons gestes. (…) » témoigne-t- elle aujourd’hui. Cinq ans après sa création, l’entreprise part à la conquête de nouveaux marchés dans le domaine médical et celui des travaux publics.
“Je rêve d’un nouvel humanisme européen” déclarait le pape François en recevant le prix Charlemagne. Pour fonder ce nouvel humanisme , le pape François prônait entre autre la “recherche de nouveaux modèles économiques plus inclusifs et équitables”. Qui mieux que vous peut participer à l’élaboration de ces modèles ?
+ Georges Colomb