C’était il y a un peu plus d’un mois. 85 jeunes du diocèse ont pris part aux Journées mondiales de la jeunesse à Cracovie avec… 2,5 millions d’autres jeunes venus du monde entier. Une expérience forte que nous font partager Cynthia, Thibaut, Anna, Laurent et Constantin.
Cynthia Schiffer, étudiante de 18 ans, de La Jarrie.
« C’était si riche en émotion ! »
Avant ce départ très organisé de toutes parts pour la Pologne, je me voyais un peu déprimée et seule face à ma foi. L’impression d’être incomprise par mon entourage, notamment par mes amis de l’époque complètement athées qui n’essayaient même pas de s’intéresser à mon engagement au sein de ma paroisse et qui disaient que cela ne servait à rien puisque je n’étais pas rémunérée et que les religions avaient été créées pour les gens puissent croire en quelque chose afin d’avoir moins peur en l’avenir. Je cherchais donc par ce voyage un moyen d’échapper à leur fatalité pour me reconcentrer sur mes croyances dans un endroit différent de mon quotidien.
Ce que je retiens en premier lieu de ce pèlerinage, c’est la convivialité au sein de notre groupe. Nous nous connaissions pour la plupart que depuis quelques heures mais cela ne nous a pas empêché de prier ensemble, de vivre ensemble, et de chanter notre foi à cœur ouvert notre foi dans les transports en commun. N’est-il pas merveilleux de suivre les traductions des messes par écouteurs avec des gens qu’on connait à peine ? Étonnamment, c’est un lien très fort qui nous rassemblait : « L’amour pour le Seigneur » que partageait chacun avec son parcours de vie et son vécu. L’accueil qui nous a été offert par les Polonais était également loin d’être négligeable puisqu’ils ont été présents tout au long du voyage dans leur jardin pour nous dire bonjour ou aux fenêtres pour nous faire coucou, sans oublier l’eau qui nous a été distribuée de bon cœur pendant notre marche jusqu’à la prairie. Ce qui a été pour le plus émouvant le moi, c’était de voir la chaleur d’un rassemblement avec autant de chrétiens : c’était si riche en émotion ! Sans omettre les spécialités locales qui nous ont permis des échanges avec les différentes nationalités.
La veillée du Pape fut un moment très important dans notre pèlerinage. Il est touchant de voir la force qui se dégage d’un moment de silence ordonné par le Pape où plus de 2 millions de jeunes s’exécutent pour le plus grand bonheur des oreilles. Un spectacle magnifique s’offre aussi à nous lorsque chacun allume sa bougie et que l’on aperçoit au loin la lumière de l’espoir, du renouveau et du souvenir s’étaler sur tout le campus misericordiae.
A mon retour des JMJ, je me suis fait de nouveaux amis en laissant complètement tomber les autres. Je ressens plus que jamais le besoin et l’envie d’assumer pleinement ma religion ainsi que de m’entourer de gens en adéquation avec ma foi. Il est primordial désormais pour moi de montrer ma joie de vivre et ma joie d’être ami du seigneur. Une fraternité avec les prêtres présents à cet événement nous permet de casser les codes qui font croire que l’Eglise est vieille et ennuyeuse. Je remercie aussi notre évêque qui s’occupe très bien de tous nos jeunes et qui met tout en œuvre pour construire avec nous l’Eglise d’aujourd’hui et surtout de demain.
Le témoignage de Cynthia sur RCF 17 :
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Thibaut Landré, 24 ans, de Surgères. Chargé de clientèle pour une filiale du Crédit Agricole à Périgny.
« J’ai d’autant plus envie de servir l’Eglise »
C’étaient mes premières JMJ. Avant de m’inscrire, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Je faisais partie des référents JMJ dans ma paroisse à Surgères pour renseigner les jeunes qui voulaient des informations pour partir avec la délégation du diocèse ; j’ai donc assisté aux réunions de préparation durant toute l’année. Tous ceux qui avaient déjà participé à des JMJ m’avaient dit que c’est une expérience inoubliable. Et effectivement, ça a vraiment été une expérience inoubliable pour moi. En Pologne, l’accueil qu’on a reçu par les familles d’accueil a été extraordinaire. C’était comme si on les connaissait depuis toujours.
J’ai vécu cette expérience un peu comme un pèlerinage. Elle m’a fait oublier tous les petits tracas du quotidien. Aux JMJ, on se détache du confort matériel que l’on a habituellement. On part avec 2 shorts et un pantalon, 2 chemises, et ça suffit. Sur place il y avait 4 douches pour environ 50 personnes… Mais tout cela nous a aussi permis de vivre des moments vrais.
Je garderai beaucoup de bons souvenirs. Les meilleurs pour moi ? Il y a évidemment le fait d’avoir vu le Pape. C’est quelque chose d’extraordinaire car il est vraiment comme on le voit dans les journaux ou à la télévision, souriant, et il était heureux de nous voir. A côté de ça, il y a eu toutes les rencontres que j’ai pu faire avec d’autres jeunes venus de tous les pays. Il y a eu des Italiens avec nous durant la première semaine à Skierniewice (dans le diocèse de Lowicz). Et c’est toujours sympa aussi de rencontrer des Français à des centaines de kilomètres de notre pays.
Il y eu de bon moments de cohésion avec les jeunes de notre délégation : les chants dans les bus, dans les trains. Il y a eu une vraie joie de se retrouver. C’était une joie profonde et communicative. La messe avec le Pape a été un moment très fort même si le temps était soit pluvieux, soit très chaud. Le message que François nous a adressés était piquant. Il nous a poussés à sortir de notre confort, de nos canapés, et à « chausser nos baskets ». Mais c’est motivant, ça nous bouscule et c’est très bien.
Son appel, je l’ai reçu comme un appel à m’ouvrir au monde, à montrer au monde la beauté de croire, la beauté de notre foi. C’est une invitation à aller aux périphéries. Pas seulement aux périphéries géographiques. L’idée, c’est aussi de parler de Dieu aux collègues de travail, aux amis qui ne sont pas chrétiens, etc. Il ne faut pas avoir peur de parler de notre foi. Je ne sais pas si le fait d’avoir vécu cette expérience aux JMJ va changer quelque chose dans ma vie. Mais cela me conforte dans mes choix et mes projets pour l’avenir. J’ai d’autant plus envie de servir l’Eglise. Je suis déjà engagé au sein de ma paroisse à Surgères notamment dans ce qui concerne les projets paroissiaux, mais j’aimerais bien m’engager beaucoup plus dans l’Eglise, dans le diocèse.
Anna Guittard, coiffeuse, de Saintes.
« Ces JMJ m’ont apporté une grande joie et de l’espérance »
Ces JMJ ont été pour moi un temps fort aussi bien humainement que spirituellement. Lors des journées en diocèse, j’ai rencontré des jeunes très sympathiques qui, par leurs actions et témoignages de leur foi, m’ont touché.
J’ai beaucoup apprécié la marche vers le sanctuaire de Maximilien Kolbe et la veillée de prières : moments où j’ai pris le temps de me poser la question : « Quelle est la place de Jésus Miséricordieux dans ma vie ? »
À Cracovie, l’accueil du Pape a été très émouvant : ça m’a rappelé les JMJ précédentes où j’ai vu Jean Paul II. Le Pape François a une grande espérance envers les jeunes et nous demande de sortir, d’aller vers les autres…
Ces JMJ m’ont apporté une grande joie et de l’espérance : la joie d’être chrétienne, la joie d’aimer Jésus et une grande espérance à Le suivre. Dès aujourd’hui je veux faire une plus grande place à Jésus dans mon cœur et ma vie.
Laurent Armand Mendy, concepteur multimédia, chargé de la communication et webmaster au Comité régional de solidarité des femmes pour la paix en Casamance au Sénégal.
« Découvrir un visage impressionnant et rayonnant de l’Eglise universelle »
J’ai vécu ces JMJ en compagnie des jeunes du diocèse de La Rochelle et Saintes. Cette expérience fut pour moi unique en son genre et très riche en émotion et spiritualité.
Pendant 15 jours j’ai pu découvrir un visage impressionnant et rayonnant de l’Eglise universelle. Le fait d’avoir rencontré tous ces milliers de jeunes en un seul lieu m’a permis de découvrir une autre dimension de l’Église universelle. Nous les jeunes de tous les continents, nous n’avions qu’un seul désir : celui de rencontrer le Christ Jésus à travers les autres, nous avons exprimé toute notre joie pendant ces JMJ.
Ma rencontre avec le Pape constitue un temps fort et est très importante dans ma vie de foi et de jeune engagé. Car à travers ses messages tout au long de ces JMJ, je me suis senti renforcé d’une part et interpellé d’autre part. Renforcé parce que je pense que j’avais déjà trouvé ma place dans et au service de mon Eglise. Personnellement, j’ai toujours su que mon devoir était de servir l’Église. De ce point de vue, je me suis toujours efforcé de lui rendre service.
Cependant, je me sens directement interpellé par le Pape lui-même. Le constat qu’il fait sur les jeunes quand il parle de la “jeunesse canapé” est tout à fait vrai. Aujourd’hui, on voit de plus en plus de jeunes passifs, non engagés et oisifs, qui parfois passent tout leur temps à se lamenter sur leur sort. En tant que jeune, je me dois de rester fidèle et constant à mon engagement, mais aussi d’aider ceux qui se cherchent, qui sont dans le doute, à redécouvrir la joie de la vie, l’amour de Dieu, etc.
Du point de vu spirituel, ces JMJ ont été pour moi un pèlerinage riche en découvertes en terre polonaise. Le fait d’avoir été en contact direct avec des lieux où ont vécu plusieurs saints comme sainte Faustine, saint Jean Paul II, saint Maximilien Kolbe et le bienheureux père Jerzy Popiełuszko et d’avoir revisité leur histoire m’a profondément marqué. J’ai toujours entendu parler de ces saints, mais une fois en Pologne, j’ai eu comme une impression de les avoir rencontrés personnellement au fond de moi. Ceci va certainement changer ma façon d’invoquer ces saints.
En résumé ces JMJ vont beaucoup impacter positivement dans ma vie d’aujourd’hui et de toujours.
Constantin Lebreton, 21 ans, de La Réole, en Gironde, où il est gendarme adjoint volontaire.
« Le Pape François sait nous interpeller et nous faire réagir »
C’était la 1ere fois que je participais à des JMJ, en tant que participant mais aussi organisateur au niveau du diocèse puisque j’étais chargé de la communication. C’est une expérience qui m’a vraiment marquée. Durant la première semaine, notre délégation a été accueillie par des familles chrétiennes en Pologne (« les Journées en diocèse »). Nous avons vraiment été très bien reçus ! J’avais l’impression d’être un membre de notre famille d’accueil. La langue était différente mais nous nous comprenions car nous avons en commun le fait d’être catholiques. Ça, c’est une impression très forte. J’étais dans la même famille que notre évêque, Mgr Colomb, mais aussi avec le père Bertrand Monnard, curé de Saintes rive droite et responsable des 18 – 30 ans du diocèse, ainsi que deux jeunes : Paul et Mickaël.
J’ai aussi découvert un pays différent avec des modes de vie différents des nôtres. Par exemple, le petit déjeuner le matin était très copieux (charcuterie, légumes, café, pain, gâteaux, etc.) car il n’y a pas de déjeuner à midi. L’après-midi, nous faisons des visites ou nous avions des temps de partage. Nous avons fait de belles visites comme le sanctuaire de Notre-Dame Immaculée et de Saint- Maximilien Kolbe, la ville de Częstochowa.
La 2e semaine, nous avons vécu à Cracovie. Le QG de notre délégation était un collège, où il y avait aussi des délégations de jeunes d’autres diocèses dont celui d’Haïti. Nous avons eu trois temps de catéchèse avec nos amis Haïtiens, avec des évêques qui nous ont parlé de la miséricorde à partir d’exemples concrets. Et une messe très chaleureuse et vivante animée par des jeunes Haïtiens. Puis nous sommes allés à Cracovie. Les 2 derniers jours ont été très forts. Nous étions 2,5 millions de jeunes dans un grand champ, nous avons dormi dehors à la belle étoile.
La messe avec le Pape François a été un grand moment. Il a beau avoir plus de 80 ans, il est en forme, il sait parler aux jeunes, il sait nous interpeller et nous faire réagir. J’ai bien vu qu’il est vraiment aimé de tous. Pour moi, c’est un grand homme, humble, respectueux, qui dégage une sainteté incroyable. Il nous a invités à agir plutôt que de rester assis dans un canapé à regarder des écrans toute la journée. Il y avait beau avoir autant de monde, la minute de recueillement a été totalement silencieuse. Ça, ça m’a fait tout drôle.
Egalement, c’est qu’il répétait le mot « nous » pour parler de la communauté chrétienne. J’ai découvert et appris beaucoup de choses sur place, j’ai rencontré plein de jeunes d’autres nationalités. Ma mission de chargé de communication m’a aidé à comprendre que j’étais fait pour évoluer dans la communication et le relationnel. J’ai aussi envie de m’engager davantage au sein de l’Eglise catholique, avec un engagement plus profond même si je ne sais pas encore précisément dans quoi. Mais j’ai plusieurs pistes.
Photo en tête d’article : Le groupe Français, avec des Italiens et Polonais lors de la visite du sanctuaire à Szymanow.