Comme chaque année, dans la nuit de Pâques, de nombreux adultes recevront le baptême. Ils sont plus de 10 000 en France, dont près de 80 pour notre diocèse, un nombre en forte augmentation depuis quelques années.



Qu’est-ce que le catéchuménat ?
Quand un adolescent ou un adulte demande à être baptisé, il vit un temps de “catéchuménat” d’environ deux ans : ce temps permet de découvrir l’enseignement de Jésus, la relation à Dieu, la prière et la vie en Église. Pendant ces 2 ans, le futur baptisé, appelé catéchumène, est accompagné dans sa paroisse.
La dernière ligne droite avant leur baptême a lieu pendant les 40 jours du carême. Les catéchumènes vivent une démarche de conversion avec une intensité particulière, et les autres chrétiens sont invités à vivre eux aussi un temps de conversion par la prière, le partage et la pénitence.
Au début du carême, les catéchumènes participent à l’appel décisif. Lors de cette célébration, l’évêque les exhorte à vivre pleinement le temps du carême. Chacun d’eux est appelé par son nom et reçoit une écharpe violette qu’ils sont invités à porter comme un témoignage de leur désir de conversion. Leurs noms sont inscrits sur des registres.
Pendant les dimanches de carême, les catéchumènes sont invités à entrer précisément dans la prière et à proclamer la foi reçue des apôtres. Ils vont dire le « Notre Père » et le « Je crois en Dieu » à la messe avec les autres fidèles de leur paroisse. Au cours de la messe, le prêtre imposera les mains sur eux en signe d’appel de l’Esprit Saint et on priera pour la conversion de leur cœur.
Pourquoi être baptisés à Pâques ?
« Nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême. Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts. Car, si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne. »
Lettre de saint Paul aux Romains, 6, 3-5
La nuit de Pâques, l’Église célèbre la mort et la résurrection du Christ. Puisque le baptême est une plongée dans cette mort pour participer à cette Résurrection de Jésus, la fête de Pâques a été choisie depuis les premiers siècles pour y célébrer les baptêmes d’adultes.
Mais les catéchumènes ne sont pas les seuls concernés : dans la nuit de Pâques, tous les croyants accueillent la lumière du cierge pascal, professent de nouveau la foi de leur baptême et sont aspergés de l’eau bénie avec les paroles : « Que cette eau nous rappelle
notre baptême, et nous fasse participer à la joie de nos frères les baptisés de Pâques. »



Plus de 10 000 adultes et 7000 jeunes baptisés cette année
Plus de 10 000 adultes seront baptisés dans la nuit ou le jour de Pâques en France. En dix ans, les catéchumènes, en France, sont passés de 3 900 en 2015 à 10 384 en 2025.
En 2025, on compte aussi plus de 7400 catéchumènes adolescents, soit une hausse d’un tiers en un an.
Dans notre diocèse, 80 adultes seront baptisés à Pâques. Prions pour eux !
L’enquête annuelle du catéchuménat montre que l’afflux de catéchumènes – adultes et jeunes – n’est pas un épiphénomène. Au-delà des chiffres, déjà signifiants en eux-mêmes, il s’agit d’interpréter ce signe venu du Ciel.
Nous manquons certainement de recul pour cela mais, d’ores et déjà, nous pouvons y voir un encouragement de la part du Seigneur nous rappelant que c’est lui le Maître de la mission, c’est lui qui attire à lui, touche les cœurs et se révèle.
Ne pensons pas trop vite cependant que tout cela s’est fait sans nous. Les lettres des catéchumènes montrent bien la diversité des médiations par lesquelles le Seigneur est passé.
Une chose est sûre en tout cas : le grand défi qui se présente désormais à nous est d’en faire des disciples. Il ne s’agit pas simplement d’imaginer à quelques-uns des recettes pour les « garder » après le baptême. Ce sont nos communautés paroissiales tout entières qui doivent prendre conscience de cette mission collective et mettre en place des processus d’incorporation, avant comme après le baptême.
Dans cette dynamique, nous constatons que de « vieux baptisés », découvrant des espaces insoupçonnés de la foi, sont bousculés et renouvelés par le témoignage des nouveaux venus, tandis que ceux-ci sont peu à peu initiés aux différentes dimensions de la vie chrétienne. Et ainsi, tout le monde en sort enrichi.
Mgr de Germay
Archevêque de Lyon