“Nous sommes invités à faire de ce temps de confinement, que nous subissons dans l’intérêt général, une période de préparation à la paix et à la joie de Noël”, encourage Mgr Georges Colomb, dans une lettre adressée aux fidèles du diocèse de La Rochelle au début de l’Avent. “Que tous ceux qui cherchent le sens de leur vie contemplent le verbe de Dieu devenu homme, appelle encore l’évêque de La Rochelle et Saintes, qu’ils unissent leur voix à celle des anges pour chanter la gloire de Dieu”.
Noël ! Un événement joyeux au bout d’un long chemin pour obéir à l’administration impériale… Noël au terme d’une période de confinement imposée par l’administration de notre pays…
Obligés de quitter Nazareth pour un recensement imposé, Joseph et Marie firent le voyage à dos d’âne pendant plus de 150 km, de Nazareth à Bethléem, alors que Marie était enceinte. Le long voyage imposé se termina par la joie d’une naissance.
Parce qu’il n’y avait pas de place à l’hôtellerie, Marie mit au monde son fils dans un lieu inattendu, une mangeoire, et selon la tradition, dans une grotte. L’humilité, la pauvreté du lieu laissèrent la place à l’affection de Marie et de Joseph, à la visite des bergers, à la contemplation du mystère divin offert à tous. La plus grande humilité donna naissance au plus grand Amour et, du silence de la nuit, jaillit le chant des anges qui proclamaient la gloire de Dieu.
Nous sommes invités à faire de ce temps de confinement, que nous subissons dans l’intérêt général, une période de préparation à la paix et à la joie de Noël.
Que le confinement imposé devienne un pèlerinage vers la nuit étoilée de Bethléem, que le lieu de notre confinement devienne une famille, une église domestique, pour accueillir l’enfant Jésus, que notre silence, notre solitude nous permettent d’entendre et de voir la gloire de Dieu ; que la « distanciation sociale » nous donne l’occasion de nous laisser toucher par Dieu. Que cette fête de Noël, message de paix pour l’humanité entière, soit une nouvelle naissance dans la grâce pour chacun d’entre nous, pour toutes les nations qui découvriront qu’elles sont solidaires dans l’épreuve, dans les efforts à fournir et dans la paix à partager.
Comme le dit le pape François, « Jésus est venu révéler le visage de Dieu à tous ceux qui le cherchent ». Le saint père relève ainsi explicitement « les liens de fraternité qui nous unissent en tant qu’êtres humains et lient tous les peuples ». Le pape émérite Benoît écrivait : « le verbe s’est fait chair, le sens éternel du monde est venu si près de nous en cet événement que nous pouvons le toucher de nos mains et le voir de nos yeux. Ce que saint Jean appelle la « Parole » est après tout, beaucoup plus que cela. Dans la pensée grecque de l’époque, le mot désignait aussi le « sens ». Il ne serait pas faux en conséquence de traduire la phrase ainsi : « Le Sens est devenu chair. ».
Dieu s’est fait chair, il a donné sens à notre condition et à ce que nous vivons, il nous appelle à la même fraternité dans le Christ en ce jour de Noël. Accueillons la Bonne Nouvelle qui nous est donnée à vivre. Que tous ceux qui cherchent le sens de leur vie contemplent le verbe de Dieu devenu homme, qu’ils unissent leur voix à celle des anges pour chanter la gloire de Dieu !
Bon voyage à Bethléem !
+ Georges Colomb
Evêque de La Rochelle et Saintes