Prions pour que tous les parents qui pleurent la mort d’un fils ou d’une fille trouvent un soutien au sein de la communauté et obtiennent de l’Esprit consolateur la paix du cœur.
Cette intention vient certainement rejoindre chacun de nous dans sa propre existence. Qui d’entre nous, en effet, n’a pas été confronté à être le proche de celui ou de celle qui vient de perdre ou a perdu un enfant, son enfant ? Bien souvent, reconnaissons-le, nous ne savons pas comment nous comporter et risquons de nous retirer dans un silence apparemment respectueux… mais peut-être bien poltron, alors que l’autre attend certainement autre chose que ce silence.
Découvrons que la situation que nous accueillons en acceptant d’être le prochain de celui qui souffre de la perte de son enfant nous appelle à maintenir le fil de l’espérance. Malgré toutes les maladresses de mon expression, par ma parole, par de simples gestes attentionnés, je puis l’aider à redécouvrir la vie et la vie en abondance… n’en doutons pas !
Sachons que celui qui a perdu un enfant, son enfant, porte en lui cette présence. Il a le désir profond, en son cœur, que son nom puisse être prononcé, qu’il puisse l’entendre proféré par la bouche d’un autre. Cette mort aura été, bien souvent, le soleil secret de la vie des parents. Comme ainsi de mon oncle et de ma tante, qui ont perdu leur ainé à l’âge de trois ans. Le ressort secret de leur générosité de vie, je l’ai appris lors des sépultures de mon oncle, aura été Bruno. Bruno a été le phare secret des investissements pour le bien commun de la cité de la part de ses parents. Ils faisaient le bien en son nom, portés par l’énergie de cette douleur transformée. Mais cela était tu, alors qu’il aurait été si bon que cela puisse être parlé, partagé ; encore aurait-il fallu que nous en parlions, que nous évoquions Bruno…
Alors n’ayons pas peur d’évoquer, auprès de l’endeuillé, le nom du disparu ; manifestons au parent que l’enfant continue à exister pour nous aussi. Cette porte ouverte peut permettre à la lumière de la vie d’entrer dans son cœur et le réchauffer. Cette porte ouverte peut porter la paix du cœur, une capacité renouvelée à dire oui à la vie toujours plus grande.
Et bien évidemment, ce que je puis tenter de faire dans le concret de mon existence, je puis, au sein du Réseau Mondial de Prière du Pape, le demander dans ma prière au Père, à Notre Père, uni au Cœur de Jésus. Je le demande pour moi et pour tous mes frères et sœurs du monde entier, confrontés comme moi à l’appel à se rendre présents auprès de la personne endeuillée de son enfant. Dans cette prière intime, je puis aussi demander au Saint Esprit, le Maître de notre Vie intérieure, de redonner par Lui-même sa paix à celui qui souffre.
Jean Luc Fabre sj., directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape France