Ce dimanche 23 mai, jour de la solennité de la Pentecôte, de nombreux jeunes et adultes du diocèse ont reçu le sacrement de la confirmation à la cathédrale Saint-Pierre de Saintes. Ce même jour a été officiellement lancée la démarche synodale missionnaire ‘En Christ vers le frère’ en présence des prêtres, des diacres, des équipes pastorales et conseils pastoraux et des laïcs en mission dans le diocèse. Ci-dessous, retrouvez l’homélie de Mgr Georges Colomb :
A la demande de Jésus ressuscité les disciples sont demeurés dans la prière et la foi attendant que se réalise la promesse : “Je vous enverrai d’auprès du Père l’Esprit de vérité” (Jn 15,26). L’Esprit de vérité a été répandu sur cette terre et il ne cesse de se répandre dans l’Eglise et dans le cœur des hommes. L’Esprit de vérité c’est l’esprit de vie qui fait grandir en nous et entre nous l’amour, la liberté, la joie. L’Esprit de vérité va se donner à vous aujourd’hui pour vous confirmer dans la foi et vous envoyer pour être des témoins. Il va nous conduire sur les routes de Charente Maritime tout au long de cette année synodale.
Le temps de l’Eglise et le temps de la mission
Avec la Pentecôte un temps nouveau s’inaugure, celui de l’Eglise grâce à laquelle se poursuit l’action du Christ en ce monde. Il fallait une force extraordinaire pour faire céder la peur des disciples et les envoyer sur les routes du monde. Cette force, c’est l’Esprit Saint. A partir de la Pentecôte, rien, ni les persécutions, ni la prison, ni la mort, n’arrêteront la fulgurante diffusion de la Parole de Dieu.
A partir de la Pentecôte l’Eglise devient une réalité visible, une réalité évangélisatrice. Les disciples n’étaient pourtant pas des surhommes. Comme Pierre ils ont été saisis par la peur au moment de la condamnation de Jésus, comme Thomas ils ont douté, comme les disciples d’Emmaüs il leur a fallu beaucoup de temps pour se laisser saisir par la grâce du voyageur venu marcher avec eux… Oui, ces hommes ordinaires, très semblables à nous, sont devenus des témoins. Alors cela est possible pour nous !
La force qui s’est répandue sur eux nous a été donnée au baptême et plus encore à la confirmation. C’est un grand vent de liberté, de joie, de confiance et d’inspiration qui vient à nous, peut-être pas dans le fracas d’un tremblement de terre ou sous la forme de langues de feu visibles par tous, mais qui, sûrement, nous donne de tenir ensemble, de rester ou de devenir une communauté unie, l’Eglise du Christ et fait de nous ses témoins. Chers amis confirmands, goûtez les fruits de l’esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi. Saint Paul nous précise, dans la lettre aux Galates que, dans ces domaines, la loi n’intervient pas car ceux qui sont en Christ n’ont plus besoin de normes pour leur montrer le droit chemin et éviter le non-droit.
La filiation en Christ par le baptême, l’esprit saint de la confirmation, ne nous dispensent pas d’être attentifs à la vie sociale, à la vie communautaire, mais la loi d’amour est plus forte que la loi des hommes, elle oriente notre vie sur celui qui est le chemin, la vérité et la vie. C’est la beauté et la nouveauté radicale de la vie chrétienne. Ceux qui sont en Christ doivent découvrir l’esprit de Dieu qu’ils ont reçu car sa beauté, sa force son efficacité sont sans commune mesure avec la loi, les règlements qui sont nécessaires et faits pour des individus et non pour des enfants de Dieu qui vivent de l’esprit !
Témoigner de la Bonne nouvelle
Comment témoigner de le Bonne nouvelle autrement qu’en laissant notre vie se transformer pour qu’elle devienne plus fraternelle, plus charitable, patiente, fidèle et douce sous la mouvance de l’Esprit ? Quand Paul oppose la chair à l’Esprit c’est pour nous dire que cette autre vie est possible, qu’elle n’est pas une utopie inaccessible. A Nicodème Jésus a enseigné qu’il nous faut renaître de l’eau et de l’Esprit (Jn 3,5.). Toute notre manière de vivre, de penser, notre manière d’aller vers les autres, tout doit témoigner que désormais nous ne sommes plus mus seulement par notre instinct, notre intérêt, notre désir égoïste, mais par le souci de l’autre, du frère et par l’espérance du Royaume.
C’est ce que le pape François inlassablement essaie de nous dire. L’imposture du “tout va mal”, lit-on dans sa dernière encyclique sur la fraternité a une réponse dans la solidarité et la générosité, la recherche du bien commun, l’ouverture aux autres et le dialogue (FT 75, 112 et 203). Bien sûr ceci est un combat mais dans ce combat nous ne sommes pas seuls. L’Esprit est répandu sur l’Eglise, l’Esprit est répandu sur chacun de nous pour que nous sortions de nos zones de confort, pour que nous soyons des témoins ici et maintenant, pour que pas un homme à notre porte où à l’autre bout du monde ne soit privé de l’annonce de Jésus-Christ.
Aujourd’hui vivons pleinement la grâce de notre baptême, recevons l’Esprit Saint qui fait toutes choses nouvelles et fait de nous un peuple de témoins ! C’est dans cette dynamique spirituelle que nous commençons l’année synodale. Nous sommes au Christ et en Christ, nous irons vers nos frères. Il nous faudra d’abord devenir de vrais frères et pour cela, chasser ces convoitises qui, nous dit saint Paul, conduisent à la jalousie, aux divisions, aux intrigues, aux emportements, à la jalousie, sans parler des beuveries et autres choses du même genre. Seigneur, donne nous de voir, de goûter et d’apprécier la profusion de tes œuvres que chante le psalmiste, donne nous de voir la beauté de la terre remplie de tes biens !