50 martyrs français du nazisme bientôt proclamés bienheureux

Ce vendredi 20 juin, le pape Léon XIV a reconnu le martyre de cinquante catholiques français victimes du régime nazi pendant la seconde guerre mondiale : des prêtres diocésains, des franciscains, un jésuite, des séminaristes, des membres de la JOC et des scouts de France.
Parmi ces cinquante martyrs figurent Claude-Colbert Lebeau, du diocèse de Poitiers, et l’abbé René Giraudet, prêtre vendéen.

Colbert Lebau, photo de l’Association des amis de la Fondation de la Résistance

Claude-Colbert Lebeau

Né à Paizay-le-Sec (Vienne) en 1922, il suit des études à Châtelleraultet devient banquier. Il est Scout de France, adhère à la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne),  devient responsable fédéral d’un groupe clandestin en zone occupée.

Appelé en  mars 1943 pour partir en Allemagne dans le cadre du STOSTO (Service du Travail Obligatoire), il choisit de répondre à l’appel de l’archevêque de Paris qui encourage prêtres et JOCistes à partir rejoindre les jeunes catholiques déjà en Allemagne.  Il le dit lui-même «il faut que je parte. Des jeunes travailleurs auront besoin de moi. Là-bas, ils vont subir toutes les pressions nazies, ils auront besoin de moi ». Dans une usine de charbon près de Leipzig, il soutient par sa foi les jeunes travailleurs dont les conditions de travail et de vie sont difficiles. Il organise même des réunions clandestines.

En décembre 1943, les autorités allemandes menacent de punir les activités religieuses, en surveillant et contrôlant le courrier. C’est alors qu’il est arrêté par la Gestapo le 13 septembre 1944, emprisonné et déporté au centre de travaux forcés de Zöschen où il continue à aider les autres jusqu’au dernier jour. Il meurt d’épuisement le 3 janvier 1945 à 26 ans.

L’abbé René Giraudet, photo du diocèse de Luçon

Abbé René Giraudet

Né en 1907 à Luçon (Vendée), il est ordonné prêtre pour les Missions Etrangères en 1930. Il aurait voulu partir en Extrême-Orient, mais sa santé l’oblige à revenir dans le diocèse de Luçon. Curé à St Hilaire du Bois, il choisit de partir en Allemagne comme aumônier des Travailleurs Forcés, se faisant passer pour un ouvrier volontaire. Employé à Berlin, il mène des activités interdites  : confessions, communions, récollections, baptêmes…

Reconnu comme prêtre, il est arrêté par la Gestapo le 12 juin 1944 chez les sœurs qui l’abritent, les Filles de la Charité. Il est inculpé pour ses pratiques religieuses. Déporté le 23 septembre 1944 au camp de concentration d’Oranienbourg-Sachsenhausen (n°104467), puis à celui de Bergen-Belsen, il contracte le typhus. Le 15 avril 1945, le camp est libéré par les troupes américaines. Il est rapatrié par avion sanitaire en France, mais il décède le 12 juin 1945 à l’hôpital de Kremlin-Bicêtre.