Ecurat

Ecurat, église Saint-Pierre.
Cette église de la seconde moitié du XIIe siècle se distingue par sa remarquable homogénéité. Ses élévations en pierre de taille sont d’une grande qualité. Seuls quelques gros contreforts sont du XVe siècle. Plusieurs traits méritent d’être soulignés. D’une part l’ampleur du volume intérieur, dont la verticalité est accentuée par un surcreusement du sol de la nef que l’on atteint en descendant un escalier. D’autre part, le clocher, aux dimensions réduites, occupe une travée très étroite exceptionnellement voûtée en berceau et non pas d’une coupole comme c’est généralement le cas. Si les sculptures végétales des chapiteaux du chœur sont des copies récentes, celles de la façade sont d’une très belle facture. On reconnaît l’influence de la sculpture d’Aulnay au milieu du XIIe siècle.
Sous des tailloirs ornés d’une belle frise de rinceaux et à côté de chimères et autres animaux fabuleux, des masques sortants de gaines échancrées enserrent les corbeilles de certains chapiteaux. On reconnaît des têtes humaines et d’autres plus diaboliques qui ont été pour la plupart mutilées. Certains modillons de la corniche, tels ceux ornés d’une tête d’aigle ou d’un soleil, pourraient être modernes. À noter la présence de graffitis et de cadrans solaires sur le flanc sud de la nef.
Classée Monument historique en 1910.
Un jour de décembre1644, en ouvrant, dans l’église de Pibrac, la tombe de la famille Cousin, pour y enterrer une parente, on découvrit un corps de jeune fille parfaitement conservé. Son cou était marqué de cicatrices et sa main était déformée. Dans l’étonnement, quelques habitants reconnurent en cette jeune fille: Germaine Cousin, morte quelque quarante ans plutôt. Nous savons que Germaine a vécu à la métairie de maître Laurent Cousin. N’était elle que fille de ferme ou bien, comme le laisse à penser certains indices, petite-fille d’Hugues Cousin ! On pourrait répondre: «peu importe», car en fait, c’est la vie d’une pauvre fille de ferme qu’elle mena. Sa marâtre, Armande de Rajols seconde épouse de Hugues Cousin, la maltraitait fort et ne pouvait la souffrir dans sa maison à cause de ses infirmités. Elle la faisait coucher seule dans l’étable ou la soupente de l’escalier. Germaine gardait ses moutons en bordure de la forêt de Bouconne; elle aimait participer à la messe chaque jour et partageait son pain à plus pauvre qu’elle. Malgré les trois faits merveilleux que la tradition rapporte: miracle des fleurs, de la quenouille et du passage du courbet, Sa Sainteté resta surtout cachée dans sa vie quotidienne. Faible, mal aimée, mais bonne et rayonnante de l’amour de Dieu, elle mourut à un peu plus de vingt ans, vers 1601.
Depuis 1644, le Seigneur n’a cessé d’opérer des guérisons et de donner sa grâce autour de ce corps miraculeux; entre autres, en 1845, la maison du bon pasteur de Bourges, au bord de la famine, doit à Germaine deux multiplications miraculeuses de pain et de farine. En 1828, une petite fille de 7 ans, Jacqueline Cathala, est instantanément guérie d’un rachitisme incurable. En 1858, Françoise Huot est guérie, à 20 ans d’un ramollissement de la moelle épinière…
L’église a béatifié Germaine Cousin en 1854 et l’a déclarée sainte en 1867.
Pibrac, en Gascogne, proche de Toulouse, c’est d’abord le pèlerinage des pauvres, des petits, des gens de condition modeste, de tous ceux, qui de la ville ou de la campagne, se reconnaissent en Germaine, et viennent trouver en elle l’exemple et l’aide d’une vie toute simple.
C’est le 15 juin que se célèbre la fête de cette Sainte de «chez nous», comme aimait l’appeler le cardinal Saliége.
On trouve le vitrail de Sainte Germaine de Pibrac dans l’église.