Etablie sur la rive droite de la Charente, l’Abbaye-aux-Dames fut fondée en 1047 à l’initiative de Geoffroy Martel, Comte d’Anjou, et de son épouse Agnès de Bourgogne.
L’Abbaye aux Dames fut le premier monastère de femmes de Saintonge. Dès sa fondation, l’abbaye fut très prospère. Sa richesse demeura intacte jusqu’au XVIIIe siècle malgré les aléas de l’histoire et elle rayonna sur la Saintonge pendant les 745 années de présence des moniales. Pôle touristique et patrimonial au Cœur de la ville, l’abbaye doit sa réhabilitation exemplaire au festival de musique, qui, dès 1973, a fait de Saintes et de son abbaye un lieu culturel de référence. Elle accueille désormais une vie culturelle intense: Festival de Saintes, Saison musicale, Jeune Orchestre atlantique, Conservatoire…Au XVIIe siècle, deux incendies successifs causent de grands dommages et les bâtiments conventuels sont entièrement reconstruits sous la conduite de l’abbesse Françoise de Foix.
Au XVIIIe siècle, un certain relâchement se fait sentir au sein du monastère et l’abbaye doit vendre une partie de ses biens.
Premier monastère bénédictin de Saintonge confié à une communauté de femmes, son influence fut considérable jusqu’au XVIIIe siècle.
A la Révolution, l’abbaye fut transformée en prison puis, par un décret impérial de 1808, en caserne. En 1924, la ville racheta l’église au ministère de la Guerre et fit entreprendre les premières restaurations. Elle fut rendue au culte en 1939. Les bâtiments monastiques, abandonnés après la guerre, furent entièrement restaurés dans les années 1970-1980.
L’abbaye aux Dames, dès sa création, est richement dotée. La plupart de ses possessions (dont les prieurés de Corme-Royal et de Pont-l’Abbé- d’Arnoult) sont établies à l’ouest de Saintes, le long des chemins qui desservent les zones de marais salants situés autour de Marennes. Elles sont, au fil du temps, préservées et enrichies par de nouveaux dons.
Les bâtiments conventuels: Ce long bâtiment imposant fut reconstruit au XVIIe siècle. Agrémenté d’échauguettes, celui-ci n’est pas sans évoquer les architectures militaires de l’époque.
La salle capitulaire: Outre des magnifiques voûtes d’arêtes du XVIIe siècle, elle conserve dans ses murs les traces du voûtement gothique et une très belle fenêtre du XIIIe siècle qui sert aujourd’hui de porte.
L’église primitive, de plan basilical, proposait une nef plus courte qu’aujourd’hui, flanquée de collatéraux. L’un des plus beaux fleurons de l’art religieux du XIe siècle en Saintonge. Les sculptures des quatre voussures du portail et des chapiteaux du clocher illustrent la pleine maturité de l’art roman saintongeais Depuis le clocher de l’abbatiale, vous découvrirez un panorama unique sur la ville et son patrimoine.
Le cloître: mis au jour lors des fouilles archéologiques de 1986. Les bases d’une porte et le promenoir du XVe siècle sont encore visibles.
Les murs étaient moins hauts et peu épais et l’ensemble était couvert d’une charpente en bois. L’édifice connaît d’importantes transformations entre la fin du XIe siècle et le milieu du XIIe siècle.
Un clocher est édifié et une nouvelle façade est reconstruite avant celle du XIe siècle. Le plan d’origine ne devant plus convenir aux exigences liturgiques, le vaisseau principal est unifié et couvert de coupoles. Ces dernières sont ruinées par l’incendie de 1648. Des plafonds en bois ont aujourd’hui remplacé la couverture de pierre romane.