Pâques est le moment crucial de l’année liturgique. Pour nous chrétiens, c’est un temps fort parce que, petit à petit dans les jours saints, nous entrons dans le mystère chrétien dans ce qu’il a de plus fondamental et de plus scandaleux, comme l’ont dit les juifs, de plus curieux, de plus étrange pour les autres : le mystère de la mort et de la résurrection du Seigneur.
Ainsi, nous passons du Dimanche des Rameaux, où une foule acclame Jésus en chantant « Hozanna, ô fil de David! » dans les rues de Jérusalem, en agitant des palmes. C’est cette même foule qui va crier dans quelques jours « crucifix-le ! ». Ainsi ces jours nous interrogent sur nous-mêmes. Puisque nous sommes aussi cette foule d’aujourd’hui. Qui sommes-nous ? Quels types d’hommes et de femmes sommes-nous ? Pâques nous renvoie à nous-mêmes dans un mystère de mort appelée à la résurrection.
Le soir du Jeudi Saint, nous célébrons la Cène du Seigneur, ce moment magnifique où le Seigneur prit du pain, le bénit, le rompit et le donna à ses disciples, prit du vin, le bénit, le leur donna et dit « vous ferez cela en mémoire de moi ». Depuis 2000 ans, nous célébrons ce sacrement de l’Eucharistie à la suite du Seigneur. Nous sommes rassemblés avec lui pour partager ce pain et ce vin. Et ainsi, nous disons par là que la vie est plus forte que la mort.
Quelles que soient les situations de détresse personnelles, communautaires ou de notre humanité, le chrétien est invité à avoir un regard d’éternité sur l’actualité, sur lui-même. En sachant que notre Seigneur est mort pour nous. Il est mort pour dire que la mort était un état temporaire et qu’on peut lui donenr du sens avec le signe de la croix.
C’est ainsi que notre vie est quotidiennement donnée entre les époux, entre les parents et les enfants, les enfants et les parents, dans divers lieux où se vit la fraternité, dans notre société, dans notre Eglise. Alors le signe de la croix est là. Parce que la vie est donnée. Et c’est ce don qui fait que la mort a une fin. Au matin de Pâques, nous pouvons alors chanter en vérité : « Alléluia, il est ressuscité ! » Ce don nous permet chaque jour d’avoir des projets, des idées, de vouloir donner la vie ici ou là, de vouloir la soutenir.
C’est ce don du Seigneur qui fait de nous aussi des personnes données mais des personnes aussi qui savent recevoir, qui savent recevoir de lui sa grâce, avec humilité. Ainsi, si nos cœurs et nos intelligences sont ouverts, et si le silence nous permet d’entrer dans la prière, nous pourrons vivre ces jours saints d’une manière magnifique et entrer dans ce mystère de résurrection qui nous permet d’être des chrétiens mais aussi des citoyens qui ont leur part à apporter dans l monde d’aujourd’hui.
Rendons grâce à Dieu de nous avoir envoyé son fils. Rendons grâce au Seigneur Jésus d’avoir, pendant ces trois années avec ses disciples, parcouru les chemins de la Galilée et d’ailleurs pour nous délivrer son message. Nous avons besoin de sa pédagogie, de ses questions, de son exemple et de son enseignement pour devenir à notre tour des disciples missionnaires dont nous parle le pape François.
Bonne et sainte fête de Pâques !