L’année liturgique

Qu’est-ce que l’année liturgique ? Une année qualifiée

            Nous vivons dans le temps ; nous sommes nés tel jour de tel mois, de telle année … et nous allons mourir aussi un jour. Puis  l’humanité a organisé ce temps : elle a divisé le temps en millénaire, en siècles, en années, en mois, en jours…

            Nous, chrétiens, nous croyons que Dieu est venu -et vient- nous visiter dans notre histoire. Le cantique de Zacharie (le Benedictus) s’exclame : «Bénis soit le Seigneur, qui visite et rachète son peuple». En son Fils, Dieu s’est incarné : Il est né un jour du temps –c’est ce que nous célébrons à Noël– Il a grandi. Il a vécu une trentaine d’années à Nazareth. Il a annoncé l’Évangile pendant trois ans. Il a vécu sa passion sous Ponce Pilate, Il est mort et il est ressuscité. Il est à jamais victorieux de la mort. Il est à jamais vivant. Nous croyons que par Lui, avec Lui, et en Lui, nous pouvons participer à cette victoire. Il est venu nous sauver et Il reviendra glorieux à la fin des temps.

            L’année liturgique est une année qui commence fin novembre–début décembre, avec le 1er dimanche de l’Avent. Et elle se termine un an plus tard. Pendant cette année, par la Liturgie, l’Église célèbre les grands moments de l’histoire du salut, en commençant par les grands moments de l’histoire de Jésus Christ venu habiter chez nous. Quels moments ? Nous pouvons penser, par exemple à Noël ; mais Noël n’est pas l’événement le plus important de notre foi. L’événement le plus important est Pâques, c’est-à-dire la passion, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Car, comme le dit l’apôtre St Paul, si le Christ n’est pas ressuscité d’entre les morts, vaine est notre foi (1 Co 15, 17): nous ne serions pas délivrés, libérés de la mort.

            Le Christ est ressuscité le 3e jour après le vendredi saint, c’est-à-dire le dimanche. Les premiers chrétiens se réunissaient tous les dimanches en faisant mémoire de Pâques. Ils actualisaient la passion, la mort et la résurrection de Jésus Christ. C’est pour cela que le cœur de l’année liturgique est le dimanche de Pâques.

Les différents “temps” de l’année liturgique

            L’année liturgique, dont le cœur est la célébration de la Pâque, la Résurrection du Christ, commence le premier dimanche de l’avent et finit chaque année avec la fête du Christ-Roi (un des derniers dimanches du mois de novembre).

            Elle se divise en plusieurs périodes que l’on appelle des “temps”. Chaque temps a sa tonalité propre selon ce que l’on y célèbre. Cette “tonalité” transparaît concrètement et visuellement dans la liturgie par la couleur des ornements liturgiques (étole/chasuble du prêtre par exemple).

  • Le temps de l’avent, ou de l’attente et du désir, conduit à Noël, célébration de la naissance de Jésus, Fils de Dieu, vrai Dieu et vrai homme.

Avent signifie “avènement”. Il y a 4 dimanches de l’avent (mais pas forcément 4 semaines entières). C’est un temps orienté vers la venue du Seigneur en se souvenant de sa venue à Bethléem dans la crèche. La liturgie utilise la couleur violette.

  • Le temps de Noël, prolongement de la fête de Noël.

Il s’ouvre au moment de Noël et va jusqu’à la fête du Baptême de Jésus (une semaine après l’Epiphanie). On y découvre particulièrement l’enfance de Jésus. La Liturgie utilise la couleur blanche.

  • Le temps ordinaire (1ère période), jusqu’au mercredi des Cendres (célébration de l’entrée en Carême).

On nomme aussi le temps ordinaire parfois “temps de l’Eglise”. Il se déploie aussi de la Pentecôte à la fin de l’année liturgique (Celui-ci dure en tout 34 semaines et se divise en deux périodes). Ce temps liturgique très long est une sorte de retour au quotidien. Attention toutefois ! Non pas un quotidien rendu à sa banalité, mais un quotidien redécouvert et renouvelé. Durant cette période, l’Eglise continue à célébrer, dimanche après dimanche, le mystère de la mort et de la Résurrection du Christ. Tout au long de ces périodes, la Liturgie utilise la couleur verte.

  • Le temps du carême, temps de pénitence et de conversion sur le chemin de Pâques.

Période de 40 jours –comme Jésus a prié 40 jours dans le désert– qui prépare Pâques. C’est une invitation à la conversion qui commence le mercredi des Cendres. La Liturgie utilise la couleur violette.

La Semaine sainte (du dimanche des Rameaux au dimanche de Pâques). C’est le cœur de l’année liturgique. Ce n’est pas un temps liturgique à proprement parler mais c’est la plus importante semaine de l’année liturgique où l’on revit auprès de Jésus les différents moments de sa Passion, de sa Mort et de sa Résurrection.

  • Le temps de Pâques ou temps pascal, temps de fête qui prolonge la fête de Pâques durant 6 dimanches. Ce sont 50 jours jusqu’à la Pentecôte où l’on célèbre la venue de l’Esprit-Saint, qui, annoncé par Jésus (Jn, 14-16), continue à œuvrer dans l’Eglise et en chacun des croyants. La Liturgie utilise la couleur blanche.
  • Le temps ordinaire (2ème période)

De dimanche en dimanche est revécu le mystère de la Pâques… jusqu’au nouveau cycle liturgique commençant par le premier dimanche de l’avent.

Trois “années liturgiques”

            Depuis le concile Vatican II, nous avons un cycle de trois années liturgiques : l’année A ; l’année B ; l’année C. Pourquoi ? Parce que l’Eglise souhaite que les chrétiens entendent le plus possible la Parole de Dieu. La foi nait de l’écoute de la Parole.

            Les lectures de l’Evangile du dimanche sont centrées ainsi sur :

La lecture de l’Evangile de St Matthieu : année A

La lecture de l’Evangile de St Marc : année B

La lecture de l’Evangile de St Luc : année C

            Quant à l’Evangile de St Jean, il structure le temps pascal chaque année, et aussi pendant l’année B, car l’évangile selon Saint Marc est plus court.

En 2022-2023, nous serons l’année A : nous écouterons l’Évangile selon Saint Mattieu.