Homélie du 19 novembre 2023 – 33ème dimanche du temps ordinaire A

Aujourd’hui, la parole du Seigneur nous rejoint à travers cette parabole si connue des « talents »
Que sont donc ces talents ? C’est peut-être tout simplement la 1ère question à nous poser.
Qu’est ce que représentent ces biens que la parabole appelle talents ?
Ils symbolisent, je crois, le vrai trésor dont Jésus nous parle quand il dit : » Là où est votre trésor, là aussi sera votre coeur. » (Luc 12, 34)
Ce trésor nous rappelle cette parabole, le Christ nous l’a véritablement confiée comme de vraies richesses.
Je veux parler d’abord de la foi, de l‘amour, de la charité et de l’espérance dans l’Esprit Saint qui nous donne de les vivre et encore l’évangile du Christ, le sel de sa parole, la lumière de son visage, le don de l’unité et de la communion, le don de la prière.
Bien plus qu’une somme d’argent, le Christ nous donne tout cela. Ce sont nos talents dont peut-être nous n’avons encore jamais fait l’inventaire. Les biens les plus précieux qui ne passent pas, nous les avons tous reçus lors de notre baptême.
Alors évidemment cette parabole ne peut que nous questionner personnellement. Disciples et amis du Christ, qu’avons nous fait de tous ces dons reçus ?
Qu’avons nous fait des un, deux, trois, dix talents que le Seigneur nous a confiés personnellement dans l’attente de son retour ?
Ici, l’important n’est plus de savoir pourquoi les uns ont reçu dix, d’autres cinq, d’autre un seul.
A partir du moment où le Seigneur nous crée multiples, il nous fait nécessairement différents. Ayant tous part à sa grâce, aucun n’a reçu la même part de cette grâce.
Qu’avons nous fait de tous ces dons reçus du Seigneur ?
La source de la réponse à cette question se trouve dans notre capacité de nous émerveiller, de nous étonner encore devant le don de Dieu et les merveilles que le Seigneur réalise. « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te demande à boire » dit le Christ à la samaritaine.
Si nous savions ce don de Dieu…
Etre saisis intérieurement par cet Amour du Christ, ne cesser de nous émerveiller,
cela ne peut que balayer nos plaintes et nos lamentations sur bien des choses qui nous manquent, en nous, dans le monde et dans l’Eglise.
Cela nous préserve d’être des chrétiens habitués, blasés, comme figés y compris dans leur conviction.
Cela ne nous emporte pas dans une petite bulle où tout est rose, en dehors du monde, mais nous donne, au contraire, dans la réalité de notre vie comme celle du monde ,de repérer ces dons de Dieu à l’oeuvre.
C’est cet émerveillement qui maintient notre foi, comme notre témoignage de chrétien, dans la vitalité et la fraîcheur évangélique.
Qu’avons nous fait de tous ces dons reçus du Seigneur ?
Avec cette question, la parabole de ce jour, nous rappelle aussi, (pour reprendre une phrase de l‘évangile de Jean) que la gloire du Père c’est que nous portions beaucoup de fruits et des fruits qui demeurent (Jean 15, 8).
Le Seigneur veut voir fructifier les dons qu’il nous a faits.
Et pour lever toutes équivoques, cette parabole nous parle d’une mise en banque par intérêt.
Même si c’est une image, nous ne pouvons pas la laisser de côté.
Quelle est cette banque où nous devons placer nos avoirs pour qu’ils produisent des intérêts ?
C’est Ste Thérèse de Lisieux qui nous met sur la voie quand elle confie à une soeur de son carmel qu’elle « joue à la banque de l’Amour ».
« Il y a des âmes, dit-elle, qui gagnent leur vie à petite échelle, comme des marchants des 4 saisons sou par sou, moi je joue à « la banque de l’Amour », A ce jeu, on risque gros, on risque tout.
On perd sa vie, comme dit l’Evangile, mais aussi en cela, on gagne tout et pour toujours, jusqu’à la vie éternelle.
C ‘est sur l’Amour que nous devons miser notre vie car l’Amour seul ne passera jamais ( cf St Paul.)
L’Amour qui répond au don premier, au don le plus précieux : Le Christ envoyé dans le monde, ce Christ qui donne tout.
Que ferons-nous de ce don de l’Eucharistie que nous recevons ce matin ? Amen
Père B. Monnard
Cathédrale St Pierre
Le 19 Novembre 2023