Au milieu de tous les bouleversements du monde

 

Au milieu de tous les bouleversements du monde, devant cette violence qui se manifeste de bien des manières devant cette confrontation de puissance et de domination, ces rapports de force et de pouvoir devant cette menace de guerre.

 

S’approche de nous ce matin, un Roi tout autre et la Parole du christ nous est adressée :

 

« Ma royauté n’est pas de ce monde, je suis venu dans ce monde pour rendre témoignage à la vérité »

Jésus n’a pas de gardes, pour le défendre. Il ne fait pas usage de la force.

 

Il ne vient pas déclencher le feu qui tombe du ciel pour consumer ceux qui refusent de l’accueillir.

Il vient, non pour être servi, mais pour servir.

Il nous laisse la paix, non pas à la manière du monde. C’est sa paix qu’il nous donne, pour que nous ne soyons pas bouleversés, effrayés.

Alors ce matin, regardons le Christ, notre roi, prenons le temps de tourner notre cœur vers le Seigneur
(selon la belle expression du dialogue de la préface de la messe, que nous disons, chaque dimanche)

Tournons notre cœur vers le Seigneur.

Qui donc est ce roi dont la gloire se révèle sur un chemin d’humilité ?

Je vous propose 3 aspects à méditer :


Sa vie est une vie pour les autres jusque dans la mort

Sa vie est toute unifiée et ces actes sont ceux du verbe fait chair

Sa mort est déjà une victoire sur la mort

 

1 : Sa vie est une vie pour les autres jusque dans la mort

 

 

 

Tel est le ressort de l’existence du Christ : Un service inconditionnel des autres. Jamais il n’a utilisé l’autorité de sa parole ou de ses dons à des fins de domination.

Il peut dire en vérité : « Si quelqu’un veut être le premier parmi vous qu’il soit le serviteur de tous. »

Oui il est le premier, le Maître, lui le serviteur à genoux devant ses disciples dont il lave les pieds.

Voici la grandeur de Jésus, dans le don total de lui même.

 

 

 

 

Et c’est ainsi qu’il vivra sa propre mort sur la croix, comme l’accomplissement ultime du service

et de la mission, qui lui avaient été confié.

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».


Ainsi, Jésus est mort pour nous.

    
Il est mort pour nous servir.

     
Pour que la réalité et le témoignage de sa mort soient au service de notre vie en plénitude.

 2 : Le 2ème aspect de cette vie et de cette personne du Christ, notre roi, c’est l’unité inséparable, indéchirable de sa parole et de son action, au service du Royaume, au service d’un monde nouveau.

Parole et guérisons pour le salut de tout l’homme

Parole et partage du pain marquent sa prédication du royaume Et plus sa mission/ son ministère avance, plus cette unité de vie se vérifie.

La parole est action, sa parole est salut qui libère

 

Sa parole est pain qui nourrit

Et Jésus est tout entier donné dans sa Parole, sa Parole est son corps c’est-à-dire sa personne correctement offerte.

Avec sa mort, tous ces aspects sont scellés définitivement dans cette unité.

Et son dernier repas manifeste de manière résumée/ concentrée et le sens donné à sa vie comme à sa mort et
l’unité de sa parole et de ces gestes, manifesté dans ce dernier repas : dans le don le plus total de lui même

 

Se révèlent ici de manière si profonde et le mystère de Dieu lui même et le chemin d’accomplissement de l’homme.

 

3 : Enfin, le 3ème aspect que nous découvrons en regardant le Christ, notre roi, c’est le fait que sa mort en croix est une victoire sur la mort. Jésus a vécu tout le poids de l’épreuve du juste tombé aux mains des méchants. Rien ne lui ai épargné, l’abandon des siens, la trahison, le reniement, l’injustice, la violence, la dérision, la solitude de l’agonie, l‘affreuse souffrance physique du crucifié.

Face à cette épreuve, il n’y a de la part du Christ, aucune tentative de s’échapper ou de se défendre, nulle plainte sur lui même, aucune violence verbale.

Il y a soit la dignité du silence, soit la parole brève pour témoigner de la vérité, comme le rappelle cet évangile.

Ce que Jésus oppose à ses adversaires : c’est la détermination sereine d’aller jusqu’au bout de sa mission.

C’est une liberté intérieure qui ne se dément pas au cœur même de l’épreuve.

C’est une dignité dont l’humilité fut l’unique grandeur.

C’est une attitude filiale à l’égard du père et fraternelle à l’égard des hommes, jusqu’au pardon demandé pour les bourreaux.

Elle est déjà la victoire de Jésus sur ses ennemis et finalement sur la mort. Au sommet de son amour offert plus fort que la haine.

Victoire qui se révèlera pleinement au moment de Pâques. Alors le faible, écrasé par la violence et soumis à la force de l’homme pêcheur, devant le fort celui qui l’emporte, parce qu’il exprime la véritable valeur de l’homme.

 

Seigneur Jésus, toi le vivant, oui ce matin, nous voulons tourner notre cœur vers toi notre Roi.

Nous voulons que tu règnes de plus en plus sur notre vie. Alors Seigneur, augmente notre foi, maintiens notre espérance, inspire notre charité.

Amen

Père Bertrand Monnard – 24 novembre 2024