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Bien-aimés,
Pendant plus de quatre dimanches déjà, le Seigneur Jésus nous parle en parabole pour apporter une réponse à la fâcheuse question que lui ont posé les Juifs, à savoir « de quel droit il pose certains actes » ?
En effet, pour avoir chassé les marchands du Temple et desséché un figuier sans fruits, les chefs des prêtres et d’autres Juifs lui demandèrent de quel droit il le faisait. Aussi la parabole des invités au repas nuptial met-elle aussi en exergue, comme toutes les précédentes, le rejet qui lui sera servi pas les siens, pourtant peuple choisi ! La parabole de ce dimanche nous enseigne par ailleurs l’ouverture messianique et eschatologique.
Ainsi, le refus du peuple d’Israël d’accueillir le Messie est comparable à celui des invités au repas des noces. Ce refus ouvre les portes à d’autres invités. C’est ainsi que les Apôtres furent par exemple envoyés à la Pentecôte porter la Bonne Nouvelle du salut jusqu’aux extrémités de la terre, et comme nous continuons de l’être encore aujourd’hui et particulièrement en cette semaine missionnaire qui commence. Cette parabole des invités aux noces nous met devant nos différents refus à prendre part au repas des noces. Le repas qu’organisera le Père à la fin, festin de viandes grasses et succulentes et de vin capiteux et décanté comme nous l’a dit le prophète Isaïe dans la 1ère lecture, se réalise d’ores-et-déjà dans l’Eucharistie, (hic et nunc), où nous sommes tous conviés parce qu’il y donne son Corps à manger, et son Sang à boire. Ce repas institué le Jeudi Saint n’a pas été fait pour dormir dans nos tabernacles, mais pour que nous nous en nourrissions après y avoir participé. Mais que de refus ! Nous trouvons toujours, tout comme ces légitimes invités, de bonnes excuses. Nous préférons parfois vaquer à nos occupations. Nous allons alors qui à la piscine, qui au sport, qui au salon, qui au marché, qui au champ, qui au deux-zéro, qui au bouillon de chèvre, de chat ou de chien, qui au bar ou au matango, ou même rester simplement rester à la maison. Or le Seigneur nous veut présent à sa table. Avec les technologies modernes, notamment le téléphone avec ses multiples usages, nous pouvons voir le jour et l’heure de notre dernière connexion. Et si nous faisons le parallèle avec notre présence réelle à la messe dominicale, notre dernière connexion avec le Seigneur pour être pour certains un mois, deux mois, trois, peut-être un an, et pourquoi pas aussi un dimanche, deux et certainement aussi que certains afficheraient « connexion tous les dimanches avec le Seigneur ».(Exercice ?). Ce repas, mieux ce don sacrificiel a certes d’abord été proposé au peuple choisi, mais c’est à nous qu’il est aujourd’hui proposé, nous qui partageons la même communion de foi, nous le nouveau peuple en Eglise. Voilà pourquoi, face à nos refus d’y prendre part, d’autres invités seront conviés. C’est d’ailleurs pourquoi le Seigneur n’a de cesse de nous rappeler à chaque occasion que les prostitués et les pécheurs nous précèderont dans le Royaume des cieux.
Bien-aimés, quelle que soit la situation, la nôtre comme celle des invités appelés sur le tard à des carrefours suite à notre de notre indifférence, nous devons être en habit ou vêtement de noces de peur d’être jetés dehors dans les ténèbres. Et le vêtement de noces, c’est d’être en état de grâce en venant au repas de noces. Et cet état, n’est rien d’autre que faire la volonté de Dieu en écoutant la Parole du Seigneur et en la mettant en pratique c’est-à-dire, en vivre. C’est être rassasié au quotidien du Christ, notre vraie richesse et notre nourriture inépuisable comme nous l’a dit saint Paul dans la 2ème lecture, dans la lettre aux Philippiens.
Prions pour l’Eglise et ses ministres, dispensateurs des saints mystères notamment le mystère de l’Eucharistie, afin que cette nourriture spirituelle dont vit et se nourrit l’Eglise, continue d’être au cœur et au centre de toute la vie chrétienne. Que l’Eglise continue de jeter les filets en eau profonde pour convier sans cesse les invités au repas du Seigneur.
Prions tous les invités ici présents, et de par le monde, que le Seigneur nous donne la grâce de tisser et de coudre nos vêtements de noces avec les fils blancs, ni rouge ou bleu ou même noir, mais avec des fils d’amour, de justice, de partage, de tolérance, de pardon, d’acceptation de l’autre, et surtout de paix, cette paix que nous appelons de tous nos vœux dans le monde, et particulièrement en cette terre qui a vu naître le Messie, le Sauveur du monde, Jésus le Christ notre Seigneur, là où l’industrie de la mort a élu domicile entre Israël et la Palestine. Frères et sœurs Israéliens et Palestiniens, enfants d’un même Père, le Seigneur vous dit aujourd’hui : « Heureux les invités au repas de la paix et du pardon ». Amen !
P. Joël ENAMA
PAROISSE DE SAINTES RIVE DROITE-ABBAYE-AUX-D.
28ème DIMANCHE TOA 23 (Chaniers/Abbaye)