Origine: la première cathédrale aurait été fondée au Ve siècle par l’évêque St-Vivien, peut-être ici. Elle fut plusieurs fois détruite, à l’occasion des invasions normandes et de la guerre de Cent Ans notamment, et à chaque fois rebâtie.
Aujourd’hui,sur un terrain marécageux et inondable, s’élève une cathédrale gothique flamboyante de 100 mètres de long, dont le chevet repose sur des pieux de chêne et au clocher-porche remarquable. Elle porte aussi le titre de basilique mineure, ce qui en fait la seconde basilique St-Pierre du monde, après celle de Rome.
La nef, au XVe siècle,fut construite une nef plus haute que l’actuelle, en style gothique flamboyant,dans le cadre d’un projet très ambitieux qui fut financé au moyen de ces fameuses indulgences qui furent une des causes de la réforme. En 1568, les huguenots ont sapé les piliers, ce qui a fait écrouler voûte et toiture. Il reste les chapelles latérales à baies flamboyantes, les plus belles étant sur votre droite.
Le transept sud, datant du XIIIe siècle, il est couvert d’une coupole posée sur des arcs à doubles rouleaux, qui eux-mêmes s’appuient sur des colonnes carrées jumelées à chapiteaux nus, comme à l’abbaye de Sablonceaux. Derrière une croix monumentale, une voussure est ornée de 4 anges.
La vaste baie flamboyante fut percée au XVe siècle, ainsi que la chapelle,aujourd’hui dédiée à St-Joseph. Celle-ci et ornée d’un tableau du XIXe siècle qui représente la naissance de la Vierge Marie.
Au mur opposé à cette chapelle, un autre tableau montre St-Pierre ressuscitant une femme à Juppé.
Le déambulatoire, a l’entrée sud du déambulatoire, on peut voir une plaque rappelant l’histoire de l’Angélus, intimement liée à celle de notre cathédrale.
La chapelle Notre Dame des Victoires, où l’on conserve actuellement le Saint Sacrement, date du XVe siècle. On remarquera la voûte en étoile aux multiples clés pendantes. La chapelle a été agrandie vers l’ouest, mais cette partie est plus simple, ornée de vitraux imitant ceux du Moyen Age.
Les trois autres chapelles, de style gothique renaissance, sont du XVe siècle également.
On peut voir quatre tableaux de facture locale qui représentent, en ordre: la résurrection de la fille de Jaïre par Jésus, une rencontre entre Jean-Baptiste enfant et Jésus enfant, St Roch soigné par l’ange et Jésus en agonie au Jardin des Oliviers.
Le transept sud fut restauré au XVIIIe siècle et s’ouvre sur un portail de style classique (extérieur). La fenêtre ogivale a reçu un vitrail, inauguré en 1996, offert par la ville de Xanten (Allemagne) qui est jumelée avec Saintes. Ce transept, dédié au Sacré-Cœur de Jésus, est utilisé pour les messes de semaine.
Le chœur date du XVIIIe siècle et il est aussi grand que la nef. Le maître-autel est recouvert de marqueterie de marbres polychromes. Le cymborium, porté par 4 colonnes de marbre rouge, a été amené de l’Abbaye aux Dames et offert par Napoléon.
A droite, 2 piliers plus bas, à la croisée du transept côté sud, on peut voir la statue (de 1954) de Notre-Dame des Miracles. A une période indéterminée,pendant la nuit de la Purification, les cloches ont sonné et des témoins ont vu Sainte-Marie en procession avec d’autres Saints. Les saintais ont alors développé une grande dévotion à Notre-Dame des Miracles, dont le vocable a légèrement évolué.
Le fond, Les orgues, situées au dessus du portail ouest, furent commandées au XVIIe siècle à Jean Oury (Poitiers). Le buffet est en partie du XVIIIe siècle. Il est orné de bouquets, de flammes, d’un ange à la trompette, et, au sommet,du roi David avec sa lyre.
Au sud du portail, une petite porte joliment ornée ouvre sur un escalier, la vis torte, qui mène aux combles.
Au nord, on remarquera une grande statue de Saint-Pierre, réplique en plâtre peint de la statue de st Pierre à Rome, sous la liste de tous les évêques de Saintes,parmi lesquels on ne compte pas moins de 11 saints! Cette liste est close,puisque en 1801, le siège de l’évêché a été transféré à La Rochelle.
La chapelle la plus proche abrite les fonds baptismaux, placés sous un cymboriurn qui rappelle celui du chœur.
A noter aussi de chaque côté du portail, les deux bénitiers.
Le clocher-porche, au XVe siècle, les assises romanes, dont on peut voir les restes creusés de profondes rainures horizontales (à l’intérieur), ont été fortement renforcées, donnant un ensemble très massif, l’un des plus gros d’Europe. Dans les étages, le clocher est affiné par des baies ajourées, des pinacles, puis une coursière qui devait servir de base à une flèche qui culminerait à presque 100 mètre de hauteur totale.
Mais elle ne fut jamais achevée et fut remplacée par un dôme métallique, à environ 65 m. de haut, ce qui donne au clocher sa silhouette très reconnaissable.
Le portail constitue l’un des plus beaux ensembles de sculpture flamboyante de France de l’Ouest, restauré au printemps 2002. Les 4 voussures sont ornées de 44 statues qui représentent 8 anges musiciens (à l’intérieur), des saints et des prophètes de l’Ancien Testament (sur la voussure extérieure).
Les 14 niches des pieds-droits sont restées vides depuis les destructions du XVIe siècle (Guerres de Religion).
Le Cloître, accolé au mur sud de la cathédrale, il est longé par une galerie couverte de style ogival à l’ ouest et au sud. A l’est, la salle capitulaire est en cours de reconstruction.
En levant les yeux vers le toit de la cathédrale, on voit les arcs-boutants du XVe siècle qui s’élancent dans le vide: ils témoignent de la hauteur qu’atteignait la nef à cette époque.