Catéchèse du 8 avril – Pourquoi et comment se confesser après le confinement ?

LAISSEZ-VOUS RECONCILIER AVEC DIEU” (II Cor 5,20)

Pourquoi et comment se confesser après le confinement

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Un danger guette la confession fréquente : la routine. Il arrive alors qu’on se décourage parce qu’on ne sait plus quoi dire. On a l’impression de toujours répéter les mêmes choses et que ça ne change rien. Et pourtant, la confession fréquente est indispensable au chrétien qui veut suivre le Christ de près, approfondir sa vie en Dieu et son amour fraternel. Pour qu’elle soit profitable au maximum, permettez-nous de vous suggérer quelques conseils pratiques pour un renouveau de ce sacrement d’amour divin.

On ne vous indique pas une méthode, mais un esprit qui vous permette de vous ouvrir au maximum au don de Dieu.  

  1. Avant de vous mettre à examiner votre conscience, commencez par prier l’Esprit Saint et contemplez longuement l’Amour du Père. Se confesser ne consiste pas d’abord à apporter des péchés à Dieu, mais c’est, avant toute chose, aller à la rencontre d’un Père qui nous aime et qui nous attend. C’est Lui apporter toute notre vie, ce qu’il y a de bon et ce qu’il y a de mauvais. Regardons Marie-Madeleine : «Parce qu’elle a montré beaucoup d’amour, ses nombreux péchés lui sont remis». (Lc 7, 47). Elle est pardonnée, non parce qu’elle a fait une accusation parfaite de tous ses péchés, mais parce qu’elle a beaucoup aimé. Avant de faire la comptabilité de nos péchés, prenons donc le temps de nous laisser aimer par Dieu et laissons notre cœur se remplir de confiance et d’amour envers Lui.  

2. Quand cela est fait, examinez simplement votre conscience, soit en vous servant d’un examen de conscience, soit en prenant l’un des textes bibliques. Confrontez votre vie aux exigences de l’Evangile. Lisez ce texte, réfléchissez, priez et vous découvrirez petit à petit ce qu’il y a à changer dans votre vie et dans votre comportement. Et quand vous irez vous réconcilier, si le prêtre en a la possibilité, lisez ensemble le texte biblique que vous avez choisi comme base d’examen de conscience. Partagez cet évangile avec lui, faites votre confession et continuez votre action de grâce après la Réconciliation, en vous servant de ce texte.  

3.  Voici encore une suggestion qui semble très utile à plusieurs. Comme on ne vit pas avec ses péchés, il arrive souvent qu’au moment où on désire s’en confesser, on ne s’en rappelle plus. Pour pallier cette difficulté, beaucoup de chrétiens ont pris l’habitude de mettre par écrit, jour après jour, les fautes principales qu’ils découvrent dans leur vie. C’est là un excellent moyen. Quand vous irez vous confesser, il ne vous restera plus qu’à prendre votre papier et à partager simplement votre vie pour la mettre tout entière dans la miséricorde du Père.  

4. Il faut faire confiance à Dieu. Nos péchés sont l’occasion pour Le rencontrer. Ce qui compte pour Lui, c’est l’amour qu’il y a dans notre cœur. Il est plus important de croire à sa Miséricorde qui pardonne et qui va même jusqu’à payer nos dettes, que d’avoir la certitude que nous avons tout dit. Tout ce qu’on a désiré mettre dans son pardon est pardonné, même si on a oublié quelque chose. Quand Dieu pardonne et qu’on a voulu tout Lui dire, tout est pardonné. Ce que Dieu ne pardonne pas, c’est ce qu’on lui cache volontairement ou ce dont nous n’avons pas de repentir. Alors rien n’est pardonné.

5. Il est bon de prier pour le prêtre qui sera l’intermédiaire de votre réconciliation et demandez-lui aussi de prier avec vous. Le prêtre, au moment où il pardonne, participe à la paternité de Dieu. N’ayez pas peur de faire appel à cette paternité et il sera sans aucun doute pour vous un instrument merveilleux au service de l’Esprit Saint.

6. Quand on se confesse fréquemment, pour éviter que toutes nos confessions soient identiques et pour que notre conversion soit réelle et efficace, il est nécessaire de prendre une résolution, un point précis sur lequel on va porter son effort de conversion. Dans la confession suivante, on demandera d’abord pardon pour les manquements que l’on a constatés sur ce point précis et ensuite pour toutes les autres fautes volontaires dont on est conscient au moment où l’on se confesse. Si l’on ne prend pas un point précis, on reste dans le vague et on ne progresse pas. Ce point paraît très important. C’est souvent l’occasion de réparer et de croître dans une vie chrétienne plus authentique.

7. Pour bien se confesser, choisissez le moment où le prêtre est le plus disponible. N’allez pas forcément les veilles de fêtes ! Il vaut la peine de se confesser dans un dialogue fraternel avec le prêtre afin qu’il puisse non seulement écouter vos péchés, mais vous aider à prendre conscience des vraies racines, des causes réelles de vos fautes. Étant donné que les prêtres sont de moins en moins nombreux et de plus en plus occupés, préparez soigneusement vos rencontres de Réconciliation afin de ne pas accaparer inutilement le prêtre qui vous accueille. Cela fait, n’hésitez pas à demander aux prêtres de vous donner ce temps. Ils ont le devoir de vous l’accorder.

8. On vous conseille aussi de participer aux Liturgies pénitentielles (dans le temps de l’Avent et du Carême) où sont développés des examens de conscience collectifs.  Cela évite la routine et aide à découvrir la dimension sociale du péché, ainsi que la nécessité de se réconcilier en Église. Préparer son examen de conscience ensemble, sur la base d’un texte évangélique, est un excellent moyen de se laisser interpeller par la Parole de Dieu.  

9. Rappelons-nous encore que la confession peut être difficile et qu’on ne sent pas toujours cette joie de la libération, surtout quand la réconciliation est le point de départ d’une conversion exigeante et parfois douloureuse : une rupture à opérer, une liaison à rompre, une décision lourde de conséquences à prendre, la peur de sa faiblesse, etc. Dieu ne demande pas de ‘pleurer’ ses péchés, mais de ‘changer’ notre cœur. Dieu pardonne même si nous ne ‘sentons’ rien, même si nous avons l’impression de ne pas arriver à regretter notre péché ; il suffit de reconnaître qu’on a mal agit. Demandons humblement au Seigneur d’être toujours vrais et clairs dans nos réconciliations. Nous n’avons pas à avoir honte de nos péchés. Dieu n’a pas honte de nous. Il nous aime, même dans notre péché. Ne laissons pas Satan nous enfermer dans le silence et la honte.

10.    Il semble enfin que, quelle que soit la forme ou la manière de nous confesser, chacune sera bonne dans la mesure où on prend la chose au sérieux. Tous ces conseils ne sont pas exhaustifs, et il ne faut pas croire qu’une confession n’est pas «réussie» s’il manque tel ou tel point.  Dieu seul sait si une confession est bonne ou non. Ce qui est important c’est la foi et l’amour avec lesquels on s’approche de la miséricorde du Père et le désir sincère de conversion qui nous anime. Alors, la confession fréquente ne sera jamais une routine, mais un moyen, sans doute toujours difficile mais efficace, de nous faire grandir dans la sainteté de vie. 

Une suggestion.

                Il est bon, dans la mesure du possible, de rencontrer toujours le même prêtre. Nous connaissant mieux, il pourra mieux nous aider à avancer. Il faut pour cela que nous soyons très ouverts avec lui. Si à chaque consultation, pour la même maladie, nous changeons de médecin, nous risquons bien de ne jamais guérir. Il en est de même pour la confession. Il est clair que si nous allons nous confesser uniquement pour nous ‘débarrasser de notre misère’ comme on jette les déchets dans une poubelle, on peut bien changer chaque fois de confesseur. Mais, si nous envisageons ce sacrement comme une rencontre avec Jésus et un approfondissement de notre vie chrétienne, il est préférable de rencontrer toujours le même prêtre.

                A ce sujet, il n’est pas inutile de souligner la possibilité et la valeur, dans le cadre de la réconciliation individuelle, de l’accompagnement ou direction spirituel.

Cet accompagnement est souvent un effet du sacrement de la Réconciliation. C’est un moment privilégié de vérité et de lumière où le prêtre peut nous aider à discerner dans la trame de notre vie ce que Dieu attend de nous, afin d’y répondre avec plus de générosité.

                Cependant, cet accompagnement spirituel demeure facultatif et ne fait pas partie intégrante du sacrement. Les deux choses ne sont pas à confondre. Si, dans la plupart des cas, avec raison on les dissocie, on peut fort bien les harmoniser dans la mesure où le prêtre auquel nous nous adressons est le même que celui que nous avons choisi pour être notre accompagnateur spirituel.

                Puissent ces conseils nous inviter à emprunter plus souvent ce chemin de vie qu’est ce sacrement de la Miséricorde du Père, nous permettant de faire un petit pas vers notre Sauveur et vers notre prochain.

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