Homélie dimanche 4 août 2024

Dimanche 4 août 2024 – 18ème dimanche de l’année B (Ex 16,2-4. 12-15  –  Ps 77(78)  –  Ep 4,17.20-24)

Le Christ met le doigt sur la recherche intéressée de la foule ayant mangé jusqu’au rassasiement, avec la multiplication des pains qui précède. Une recherche, pour ces gens, le Christ étant un moyen pour eux d’être satisfaits.

La religion comme moyen, c’est une logique qui peut exister aujourd’hui.

Si c’est cela, alors on va choisir la religion qui nous convient, qui nous apporte ce que l’on souhaite, qui nous correspond, ou que nous arrangeons à notre façon.

Jésus, par ses propos, va emmener cette foule plus loin, plus profond :

« Travaillez pour la nourriture qui se garde, jusque dans la Vie Eternelle » ; et il poursuit en disant : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyez en Celui qui l’a envoyé »

L’œuvre de Dieu…

Oui, le Seigneur œuvre, il agit.

Jésus l’affirme lui-même : « Mon Père est sans cesse à l’œuvre, et moi aussi je suis à l’œuvre » (Jn 5,17)

Telles que la Bible nous les racontent, les œuvres de Dieu constituent l’histoire du monde et l’orientent. Elles révèlent progressivement le Seigneur comme Créateur et Sauveur, et de manière indépassable en Jésus le Christ, « le chef d’œuvre de Dieu », l’image du Père, le Verbe de Dieu fait chair.

Ainsi nous découvrons Dieu présent à notre vie, à l’histoire du monde et sa présence est agissante au sens où Dieu ne dit pas simplement « Je suis », mais « Je suis là ; je suis avec toi et à tes côtés ».

Le Seigneur est l’Unique qui se rend présent.

Il est de part en part une présence, et une présence en faveur de quelqu’un ; Il est notre allié ; il fait Alliance avec son Peuple et avec chacun ; Alliance scellée définitivement en Jésus mort et ressuscité.

Cette présence de Dieu est présence, élan et dynamique d’un amour tel qu’il est vécu dans le don et la communion au sein même du mystère de Dieu, entre le Père et le Fils et le Saint Esprit.

Le Seigneur est présent ; Il est là pour nous ; et Il agit ainsi pour notre salut. Il est là dans une proximité aimante.

Il est le Dieu des hommes, avec un cœur qui bat en leur faveur. Et sa présence agissante révèle aussi sa fidélité, sa grâce, son pardon son insondable miséricorde à notre égard.

Alors, nous-mêmes, sommes nous capables de dire : aujourd’hui, cette semaine, le Seigneur m’a dit cela, telle parole ? Le Seigneur a fait cela pour moi ? Discernons-nous les signes de Dieu dans notre vie ? Accueillons-nous ce qu’Il nous révèle, ce qu’Il nous dit ?

Si ce n’est pas si simple de voir l’œuvre du Seigneur dans notre vie, alors il y a deux conseils à suivre :

D’abord, prenons conscience de notre aveuglement et changeons de perspective.

  1. Commençons par rendre grâce pour la vie, pour ce que nous avons, en arrêtant d’être focalisés sur ce qui nous manque ; alors nous serons plus à même de reconnaître ce que le Seigneur nous donne.
  2. Donnons le droit au Seigneur d’agir comme Il veut dans notre vie. Faisons-lui confiance. Parfois nous ne comprenons pas le pourquoi de tel événement, mais patience, croyons et louons le Seigneur pour ce qu’il fait.

Et c’est lui, le Seigneur, qui, ainsi nous donne de nous ouvrir encore à lui, de croire dans le Christ, que le Père nous a envoyé.

Certains pensent parfois la foi comme une opinion ou comme une option de notre part, comme on pourrait faire sienne une idée.

La foi, l’acte de foi, est de l’ordre du mystère ; un mystère de notre liberté, notre liberté qui s’ouvre, accueille et reconnait celle de Dieu qui agit et se donne. L’œuvre de Dieu, c’est que nous puissions nous ouvrir à Lui et Le connaître.

Et comment Le connaître vraiment si le Seigneur ne nous ouvre pas, Lui-même son mystère, dans l’Esprit promis et envoyé.

C’est bien à nous d’annoncer cette expérience spirituelle dans un étonnement constant, un émerveillement toujours nouveau, celui de notre foi à partager à tous ceux qui sont enfermés dans un horizon très matérialiste où à hauteur d’hommes uniquement. Mais aussi à tous ceux, nombreux aujourd’hui, qui vivent une recherche spirituelle, à travers méthodes, exercices, traditions, pour trouver un peu de paix et d’unité intérieure, qui leur manquent tant.

Dans cette messe, demandons au Seigneur, qu’Il nous maintienne, qu’Il nous garde, dans cet esprit d’émerveillement devant son œuvre, sa présence agissante dans le monde, dans notre vie.

C’est la meilleure source de notre zèle pour annoncer avec joie ses merveilles à tous ceux qui les ignorent encore.

Amen