Présentation de Jésus au temple -2 Fév 2025
L’Évangile d’aujourd’hui nous présente le chef de la Sainte Famille, Joseph, obéissant fidèlement à la loi de Dieu donnée par Moïse concernant la purification de la mère et la rédemption de l’enfant, en présentant Marie et l’Enfant Jésus au Temple. La crèche de la basilique Saint-Pierre de Rome est reste en place jusqu’à aujourd’hui, marquant la fin de la période de Noël.
Nous célébrons aujourd’hui, en fait, une fête combinée, commémorant la pratique juive de la purification de la mère après l’accouchement et la présentation de l’enfant au Temple. Selon la loi mosaïque (Lv 12, 2-8), la femme qui donne naissance à un garçon ne peut, pendant quarante jours, toucher à rien de sacré ni entrer dans l’enceinte du temple en raison de son impureté légale. A l’issue de cette période, elle est tenue d’offrir un agneau d’un an et une tourterelle ou un jeune pigeon. La femme qui n’avait pas les moyens d’acheter un agneau lui offrit à la place deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme le fait Marie dans l’évangile d’aujourd’hui. La loi mosaïque enseignait que, puisque chaque enfant juif mâle appartenait à Yahvé, les parents devaient « racheter » l’enfant (le service « Pidyon haBen ») en payant « cinq shekels (= 15 Denier = salaire pour 15 jours de travail) à un membre de la famille sacerdotale » (Nm 3, 47-48).
Deux choses sont à noter : la sainte famille a observé ces lois comme un acte d’obéissance. Deuxièmement, le fait que la sainte famille a offert 2 tourterelles, au lieu d’offrir un agneau et une tourterelle, montre qu’elle a offert l’offrande des pauvres, ce qui est clairement conforme à la présentation de Jésus comme pauvre dans l’évangile de Luc.
Dimanche dernier, nous avons vu que saint Luc dans son évangile accorde de l’importance aux pauvres et aux femmes. Il est également vrai que parmi les évangélistes, Luc est celui qui accorde une grande importance au Saint-Esprit non seulement dans son évangile mais aussi dans son deuxième ouvrage, les Actes des Apôtres, au point que les Actes sont parfois appelés l’évangile du Saint Esprit.
Saint Luc souligne à plusieurs reprises que Siméon et Anne étaient guidés par l’Esprit Saint. Il dit que Siméon était un homme juste et pieux, attendant la consolation d’Israël, et que « le Saint-Esprit était sur lui » (Lc 2, 25). Il dit qu’« il lui avait été révélé par le Saint-Esprit » qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur » (Lc 2, 26) ; et enfin, qu’il se rendit au Temple « inspiré par l’Esprit » (Lc 2, 27). Il dit qu’Anne était une « prophétesse » (v. 36) ; c’est-à-dire qu’elle était inspirée par Dieu et qu’elle « adorait toujours avec le jeûne et la prière » dans le Temple (v. 37). Bref, ces deux aînés sont pleins de vie ! Ils sont pleins de vie parce qu’ils sont animés par le Saint-Esprit, obéissants à son action, sensibles à ses appels. À la lumière de cette scène évangélique, regardons la vie consacrée comme une rencontre avec le Christ : c’est lui qui vient à nous, conduits par Marie et Joseph, et nous allons vers lui guidés par l’Esprit Saint. Il est au centre. Il déplace tout, il nous attire au Temple, à l’Église, où nous pouvons le rencontrer, le reconnaître, l’accueillir, l’embrasser.
Un mot enfin sur les paroles de Siméon « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix ». C’était un certain 12 juillet 1998, l’arbitre venait juste de siffler la fin du match de la finale de la coupe du monde de football, qui avait vu s’opposer la France et le Brésil. À ce moment-là, le commentateur sportif Thierry Roland lâchait son devenu fameux « Je crois qu’après avoir vu ça, on peut mourir tranquille. » Avait-il conscience qu’il reprenait les paroles de Syméon : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole » ? Syméon faisait lui-même écho au patriarche Jacob, qui revoyant son fils qu’il croyait mort depuis bien longtemps, dira : « Maintenant que j’ai revu ton visage, je peux mourir, puisque tu es encore vivant ! » (Gn 46, 30) ou à Anna, qui, retrouvant son fils Tobie, s’écrira : « Je te revois, mon enfant. À présent, je peux mourir ! » (Tb 11, 9.) Une dernière prière quand tout est accompli, celle du Psalmiste : « En tes mains je remets mon esprit. » (Ps 30, 6.) Mourir tranquille, partir en paix… pour dire qu’une attente est arrivée à son terme et que l’avenir appartient à la relève est bien exprimé dans ces paroles.
Pourquoi cette fête s’appelle la Chandeleur ? C’est grâce aux paroles de Siméon qui dit lumière qui se révèle aux nations, et donne gloire à ton peuple Israël ».