A L’affiche : L’abbé Pierre une vie de combats

extraits d’un article de LA VIE du 6/11/23.

Benjamin Lavernhe : « La vie de l’Abbé Pierre est épique, héroïque ! »

À l’évidence porté par ce rôle hors norme, Benjamin Lavernhe raconte avec enthousiasme et chaleur son abbé Pierre. :

– J’ai été ahuri par le romanesque de sa vie. Je ne connaissais pas sa vie d’avant, quand il n’était que Henri Grouès : le noviciat, sa mobilisation pour la guerre, la résistance dans le Vercors, sauver des Juifs à 3000 m d’altitude sur des cimes enneigées… C’est épique, héroïque !

– Sa force d’orateur m’a saisi aussi. La parole de cet homme a déplacé des montagnes. J’étais ému de devenir en quelque sorte le porte-parole du discours inouï de l’Abbé Pierre et de tout ce qui fait son personnage : son indignation sincère, sa compassion, ses fulgurances, ses excès, sa rage, sa colère. Cette parole du cœur est rare aujourd’hui.

– Il parlait de sa foi quand on lui demandait mais il n’essayait pas de convertir les gens. Elle relevait du domaine de l’intime. Cela n’empêche pas qu’il était très pieux. Il n’a jamais caché qu’il avait été envahi d’interrogations, mais ça ne le faisait pas douter.

– En fait, il avait l’intelligence de parler à toutes les communautés. Sa parole est universelle et intemporelle. C’est en cela qu’il a été très populaire. Les Français sont parfois des bouffeurs de curés mais, l’Abbé Pierre, ils l’aiment !

– malgré toutes les raisons de douter et de fermer les yeux il y a une petite lumière, une lueur, une résistance, quelque chose qui nous murmure : « Mais si, en fait, il faut regarder ce qu’il y a de bien, ce qu’il est possible de faire, le combat contre la pauvreté et la misère est un combat qui sera éternel, qui ne pourra sans doute jamais être gagné, mais si ce combat n’est pas mené, il est perdu d’avance. » Je trouve cette pensée admirable, courageuse et inspirante.

– À l’issue des projections des gens me disent : « Je vais enfin passer ce coup de fil que je n’ai jamais passé, je vais décrocher mon téléphone et enfin faire du bénévolat, des maraudes… » J’ai même entendu un enfant de 11 ans s’exclamer : « Maman, avant je voulais être architecte, maintenant, je veux faire abbé Pierre ! »