Homélie du dimanche de Pâques, 9 avril 2023 :abbé THEBAUT

c’était encore les ténèbres

Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
 

Jésus, lumière du monde, est ressuscité et pourtant « c’était encore les ténèbres ».  
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Jean, l’Evangéliste, utilise généreusement le registre de l’opposition entre la lumière et les ténèbres pour nous dire Dieu, pour nous parler de Jésus.
Ainsi dès le prologue du 4ème Evangile, il écrit :
la vie était la lumière des hommes,[5] et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie. [9] Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme ; il venait dans le monde. [10] Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l’a pas reconnu.  

Jésus est la lumière du monde.  
Il est Dieu, né de Dieu,   lumière, née de la lumière,  vrai Dieu, né du vrai Dieu  
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La liturgie pascale d’hier soir a mis cela en valeur :
– début de la célébration dans la pénombre
– illumination générale avec l’annonce de la Résurrection.  
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Cependant, au matin de Pâques, lorsque Marie-Madeleine se rend au tombeau, elle ne croit pas encore au Christ Jésus
c’était encore les ténèbres.  
Bien que Jésus soit déjà ressuscité, nous sommes encore semble-t-il avec Marie-Madeleine sous le joug des ténèbres, comme si la nuit qui a présidée à la trahison de Judas continuait…
Jn 13.30 Aussitôt la bouchée prise, il sortit ; il faisait nuit.  

Et pourtant, Jésus est ressuscité ; sa lumière a resplendi mais tous ne peuvent la voir.
[10] Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l’a pas reconnu.
Ce n’est pas la lumière qui donne la foi mais la foi qui rend visible la lumière !  
Certains ont même pu être témoins du Ressuscité sans pour autant y croire. Il ne suffit pas de voir pour croire et qui refuse de croire reste à jamais dans le noir.  

S’agissant du disciple bien-aimé, probablement l’apôtre et futur évangéliste St-Jean, entrant dans le tombeau,
Il vit, et il crut.
Ne nous y trompons pas, il croit non par ce qu’il voit car il n’y a en fait rien à voir ; mais il voit parce qu’il croit : c’est sa foi qui lui donne la lumière de voir la réalité de la Résurrection de Jésus.
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En cela la foi ressemble beaucoup à l’amour.
On n’aime pas véritablement l’autre pour sa beauté mais l’autre est réellement beau parce qu’on l’aime.  
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Malheureusement, trop souvent et à trop d’endroits dans notre monde, les ténèbres de la nuit ne sont illuminées que par les éclairs des missiles… Difficile alors de croire en l’amour et d’espérer la Lumière.  

Que viennent enfin l’Apocalypse ! l’apocalypse véritable, celle de la révélation de Jésus Christ en pleine lumière.
Ap22.25  De nuit, il n’y en aura plus ; ils se passeront de lampe ou de soleil pour s’éclairer, car le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière, et ils régneront pour les siècles des siècles.