Homélie du dimanche 18 décembre 2022, 4ème Avent A, abbé THEBAUT

demande à la demande

le Seigneur parla ainsi au roi Acaz :
    « Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu,
au fond du séjour des morts ou sur les sommets, là-haut. »
    Acaz répondit :« Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. »
 

Le Seigneur invite le roi Acaz à lui faire une demande.
De même, la liturgie de l’Eglise nous invite à prier Dieu en particulier sous forme de prière de demande à l’occasion de la prière universelle…  

Mais le roi Acaz refuse d’obtempérer à la sollicitation divine et fatigue, lasse, ainsi le Seigneur Dieu.
Mais d’où vient la réticence de du Roi Acaz à demander quelque chose à Dieu ? et d’où vient peut-être parfois notre réticence envers toute prière de demande…
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Acaz répondit : « Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. »  

Acaz ne veut pas mettre Dieu à l’épreuve comme si l’épreuve ou la difficulté pouvait se trouver du côté de Dieu !!! Se faisant, Acaz met en doute les capacités mêmes de Dieu, il doute non pas de l’existence mais de l’être même de Dieu !  

A l’inverse, le prophète Elie, à la fois sûr de Dieu et de sa toute puissance et sûr de la fatuité des idoles, n’hésite pas à mettre les idoles à l’épreuve et en a appelé au feu divin…
1R18 [37] Réponds-moi, SEIGNEUR, réponds-moi : que ce peuple sache que c’est toi, SEIGNEUR, qui es Dieu, que c’est toi qui ramènes vers toi le coeur de ton peuple. “ [38] Le feu du SEIGNEUR tomba et dévora l’holocauste, le bois, les pierres, la poussière, et il absorba l’eau qui était dans le fossé.  

Bien que Dieu le lui est proposé, Acaz, doutant de la capacité de Dieu à l’exaucer, renonce à lui demander quoi que ce soit.
Et Elie, quant à lui, sûr de la puissance de Dieu, n’hésite pas à lui demander (pour ne pas dire exiger avec un petit chantage à honneur divin chez son peuple) un signe miraculeux, mais sans que Dieu ne lui ait rien proposé.  

Demande et non demande sont ici également mauvaises.   
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Ce n’est pas parce que Jésus nous dit en Luc 10.8 « mangez ce qu’on vous offrira. » qu’il faut se jeter sur tout y compris sans qu’on nous l’ait offert…
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Dans le cadre liturgique de la prière universelle, l’Eglise nous invite à la prière de demande :
pour les nécessités de l’Eglise universelle
pour les affaires publiques et les salut du monde
pour ceux qui souffrent
pour la communauté locale.

Nous faisons chaque dimanche cette prière mais honnêtement, en veillant généralement à ne rien demander de précis et sans en attendre grand-chose…  

Est-ce comme le roi Acaz pour ne pas mettre Dieu à l’épreuve ?
Ou est-ce parce que, suite à la mésaventure du prophète Elie, nous savons que demander à Dieu d’agir c’est avant tout lui offrir d’agir par et à travers nous ?  
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“Prie car tout dépend de Dieu, mais agis comme si tout dépendait de toi” (St Ignace de Loyola)
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« Demande pour toi » dit Dieu à Acaz.     //  Que votre prière se fasse universelle, nous dit l’Eglise.  
L’Esprit Saint inspire à saint Jacques l’union des 2 lorsqu’il nous invite à Jc 5,16 « priez les uns pour les autres »