Homélie du dimanche 16 octobre 2022, 29ème TO C, abbé THEBAUT

c’est la guerre !

 La 1ère lecture tirée du livre de l’Exode nous projette dans un contexte de guerre.
Les hébreux guidés par Moïse ont fuit l’Egypte des pharaons pour aller vers la Terre Promise. Ils mettront 40ans pour l’atteindre selon la Bible, afin sans doute que seuls ceux n’ayant pas vraiment connu l’esclavage entre en véritables hommes libres en Canan.
Pendant 40ans donc, ils vont errer, traîner, demeurer, écumer, piller si besoin pour survivre ce qu’ils ont pu trouver sur leur route à travers le désert du Sinaï. Autant dire que leur passage ne fait pas que des heureux et que les habitants des lieux cherchèrent à se protéger de ces intrus.  

En ces jours-là, le peuple d’Israël marchait à travers le désert.
    Les Amalécites survinrent et attaquèrent Israël à Rephidim.
 

C’est la guerre.  
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Qui est responsable de cette guerre ? Les Amalécites qui défendent leur territoire et leur bien ou les hébreux qui cherchent à survivre ? Auraient-ils pu s’entendre et partager leurs ressources ?  
Toujours est-il que le conflit semble aussi juste qu’injuste des 2 côtés. Il n’a pas les bons d’un côté et les méchants de l’autres.
Moïse fait appel à Dieu  pour le combat et les Amalécites en font certainement de mêmes avec leurs divinités.
je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main.  
Les humains font presque toujours de leurs guerres des guerres saintes, de justes causes. Elles le sont surement pour eux, mais comment le seraient-elles pour Dieu, pour le Dieu unique, Dieu des uns et des autres ?  
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S’agissant d’Israël, la notion même de Terre Promise, comprise territorialement, ne peut qu’être une source de conflit sans fin, surtout si d’autres considèrent Jérusalem القدس (al Quds) comme leur Ville Sainte.  
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Par delà les réalités historiques ou les mythes, Dieu n’étant pas dans un camp mais étant le Dieu unique de tous, il faudrait absolument dépasser les contingences matérielles et les réductions électives de la grâce divine, pour accueillir le fait que Dieu veut le bien de tous.  

La Terre Promise : c’est notre devenir à recevoir et à construire.
La Cité Sainte c’est là où je mets mon cœur.
Il n’y a de Guerre Sainte que contre le mal et le péché.  

C’est un combat long et difficile, un combat dans lequel aucun de nous ne peut lutter durablement seul, un combat où la solidarité humaine doit se conjuguer à la grâce divine.  
les mains de Moïse s’alourdissaient ;
on prit une pierre, on la plaça derrière lui, et il s’assit dessus.
Aaron et Hour lui soutenaient les mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre.
Ainsi les mains de Moïse restèrent fermes jusqu’au coucher du soleil.
 

Ce combat spirituel et physique contre le mal durera « jusqu’au coucher du soleil » i.e. jusqu’à la mort individuelle de chacun et collectivement jusqu’à la fin des temps  
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Le combat dure à jamais mais la victoire est assurée.
Pas seulement la victoire partisane et partielle de Moïse :
Et Josué triompha des Amalécites au fil de l’épée.
Mais la victoire globale et définitive en JC :
1Co15, 24-26 ensuite viendra la fin, quand il remettra la royauté à Dieu le Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité, toute puissance. [25] Car il faut qu’il règne, jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. [26] Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort,  
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C’est la guerre, la Guerre Sainte. Aux armes citoyens !  
Ep 6,14-17  Debout donc ! A la taille, la vérité pour ceinturon, avec la justice pour cuirasse [15] et, comme chaussures aux pieds, l’élan pour annoncer l’Evangile de la paix. [16] Prenez surtout le bouclier de la foi, il vous permettra d’éteindre tous les projectiles enflammés du Malin. [17] Recevez enfin le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu.