Homélie du dimanche 4 septembre 2022, 23ème TO C, abbé THEBAUT

Rhume de l’Esprit

un corps périssable appesantit notre âme,
avons-nous entendu dans la 1ère lecture tirée du livre de la Sagesse.  

Or il ne vous aura peut-être pas échappé que je ne suis pas en grande forme… et je crains que mon rhume n’ait appesanti mon âme alors que j’essayais de préparer cette homélie.  
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Commençons par l’Evangile.
quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi,
ne commence par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes,
affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ?
    S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin,
une délégation pour demander les conditions de paix.  

La fatigue sans doute m’a fait établir un parallèle malheureux avec la situation en Ukraine.
Je ne sais pas si les chiffres en combattants et en matériel étaient au début de la guerre dans les mêmes proportions que la parabole évangélique, mais je sais que l’un des belligérants possède l’arme de destruction nucléaire, il ne peut donc pas être véritablement vaincu militairement sauf à se laisser faire…  
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Dieu face à l’émergence du mal en sa création aurait pu tout raser, tout détruire et tout recommencer ou non. Mais Dieu n’a pas appuyé sur le bouton rouge de l’Apocalypse ; Il a préféré assumer le mal et le subir jusque dans sa propre mort sur la croix pour le battre. Victoire par chaos du vainqueur.  
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Revenons-en alors à la lettre de Paul, et à la situation de l’esclave en fuite Onésime renvoyé à son maître.  

Un parallèle scandaleux m’est venu avec la situation du conjoint chrétien catholique dûment marié religieusement mais ayant fuit le domicile conjugal possiblement pour un motif raisonnable (coups, abus etc.) et renvoyé au moins liturgiquement à son bourreau jusqu’à ce que mort s’en suive…  

L’histoire ne nous dit pas ce qu’est devenu Onésime en réalité : est-il retourné chez son maître ? a-t-il été bien reçu et traité comme un frère ? nous n’en savons rien. On peut se changer soit même, on ne saurait imposer à l’autre de changer.   
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Dieu ne nous impose de l’aimer ni en ce monde ni dans l’autre. Il se contente de nous aimer et d’espérer.  
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« On ne construit pas un bonheur sur les ruines d’une longue misère. » écrivait Hervé BAZIN dans Vipère au poing.
Mais je veux croire qu’on peut être heureux malgré tout en apprenant à aimer ce que l’on a voire même en chérissant jusqu’à ses cicatrices.  

Mon rhume a sans doute un peu court-circuité les épanchements de l’Esprit Saint lors de la préparation de cette homélie. Mais l’Esprit n’est pas l’apanage de celui qui parle c’est aussi le bien de celui qui écoute. Alors respirez à fond l’Esprit de Dieu et qu’il transforme pour vous mes remugles en grâce.