Jésus est revêtu des ornements royaux : couronne, manteau de pourpre, sceptre… ce n’est qu’une mascarade. Il n’est qu’un roi de carnaval que l’on brûle à la fin du défilé.
Hérode est officiellement le roi. Mais c’est Rome que l’a nommé, Rome qui l’a fait et pourrait le défaire. Il n’est qu’un homme de paille de l’empereur romain.
Pilate représente Rome et l’empereur. Il a tout pouvoir pour gérer, contrôler, exploiter la province pour le compte de Rome : il a les coudées franches, les mains libres pour agir à sa guise. Mais en réalité, son pouvoir militaire ne vaut que tant que les habitants du pays envahi l’acceptent. Pilate doit en réalité obéir à l’opinion publique, suivre la foule et ses cris : lorsqu’il s’en lave les mains, il avoue avoir les mains liées par la foule.
La foule, le peuple croit exercer par ses vociférations le vrai pouvoir. Il n’est que manipulé par les riches, les grands prêtres et les puissants.
Quant à ces oligarques, ils croient diriger le monde mais ne savent pas ce qu’ils font.
« Père, pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font »…
En cela réside peut-être le vrai pouvoir, le pouvoir ultime et absolu, celui de pardonner.
Le pardon est une grâce, un don de la royale majesté divine.
Prince Jésus, qui sur tous a maîtrie,
Garde qu’Enfer n’ait de nous seignerie :
A lui n’ayons que faire ni que soudtre.
Hommes, ici n’a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
ballade des pendus de François VILLON