« Mémoire de moi » et mémoire de la Cène
la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » L’eucharistie du jeudi saint est souvent désignée comme étant célébrée « en mémoire de la Cène du Seigneur ». Que signifie la distinction entre « Faites cela en mémoire de moi. » et « en mémoire de la Cène du Seigneur » ? ******** |
A chaque eucharistie, nous faisons mémoire de Jésus. Mais l’eucharistie n’est pas qu’une mémoire et est plus qu’un mémorial, c’est une anamnèse ! C’est-à-dire non pas un retour vers le passé mais une remontée du passé vers nous, une actualisation. A chaque eucharistie, nous acclamons le mystère de notre foi en Jésus, mort pour nous, ressuscité d’entre les morts et revenant ultimement nous faire partager sa gloire. Chaque eucharistie, faite en mémoire de Jésus, est une anamnèse, une actualisation de Jésus. Chaque eucharistie fait de Jésus notre contemporain, nous met mystérieusement en sa présence, présence concrètement matérialisée sous l’apparence du pain et du vin consacrés. ——- |
Faites cela en mémoire de moi. Dit Jésus C’est pourquoi, liturgiquement, la proclamation de l’anamnèse s’adresse toujours directement à Jésus. Gloire à toi qui étais mort, gloire à toi qui es vivant, notre sauveur et notre Dieu : Viens, seigneur Jésus. *************** |
L’eucharistie que nous célébrons le Jeudi Saint a ceci de particulier d’être non seulement « en mémoire de Jésus (comme toute eucharistie) mais aussi « en mémoire de la Cène du Seigneur » L’eucharistie du Jeudi saint est célébré en souvenir, en commémoration, en « catamnèse » de la Cène originelle. Nous retournons symboliquement dans la chambre haute pour assister au dernier repas de Jésus. ————- |
Nous mettons +/- la cène en scène : fleurs, nappe, lavement des pieds etc. ************** |
A la Cène du Jeudi Saint, le prêtre tient le rôle de Jésus, mime Jésus. A chaque eucharistie, le Christ Jésus c’est le prêtre, c’est le Christ qui agit à travers lui. En tout sacrement, c’est le Christ Jésus lui-même qui agit : c’est le Christ qui pardonne, le Christ qui baptise etc. Il est surement utile de se souvenir des évènements tels que vécus par Jésus, d’en faire mémoire, mais on risque alors de vivre dans le passé. Il serait vain de chercher à se rendre contemporains du Jésus d’il y a 2000 ans ; il faut l’accueillir comme notre contemporain : c’est cela faire véritablement « mémoire de Jésus ». |