homélie du dimanche 6 février 2022, 5ème TO C, abbé THEBAUT

laissant tout , ils le suivirent.

Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.  

Tout laisser pour suivre Jésus, c’est sans doute une chose d’autant plus difficile que l’on possède beaucoup de chose ;
Mais faut-il vraiment tout laisser pour suivre Jésus ?
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Rien de ce que l’on possède en ce monde, que cela soit matériel ou non matériel comme la gloire, la renommée, ou même les relations sociales,
rien de tout cela ne nous accompagnera dans la mort et même notre souvenir en ce monde sera un jour oublié.  

Comparé à l’éternité et à la rencontre céleste avec Dieu, rien ne compte vraiment.
On peut donc légitimement tout laisser, tout abandonner, tout sacrifier pour suivre Dieu.
  laissant tout, ils le suivirent.
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Ainsi, c’est bien en référence et par anticipation à la vie éternelle avec Dieu, que les religieux et religieuses laissent tout derrière eux pour suivre Jésus à travers leurs 3 vœux que sont la pauvreté, la chasteté et l’obéissance.  
Pauvreté : abandon des possessions matérielles personnelles et abandon de fait à la grâce de Dieu pour pourvoir aux nécessités de l’aujourd’hui et des lendemains.
Chasteté : détachement de l’illusion de se survivre à soi-même dans la génération.
Obéissance : renoncement à se gouverner soi-même.  

Ces 3 vœux ont une dimension prophétique dont le modèle se retrouve à mon avis dans l’appel d’Elisée par le prophète Elie :
1R19 (Elie) il trouva Elisée fils de Shaphat, tandis qu’il labourait avec douze paires de boeufs, lui-même étant à la douzième. Elie passa près de lui et jeta sur lui son manteau.[20] Elisée abandonna ses boeufs, courut derrière Elie et dit : “Laisse-moi embrasser mon père et ma mère, puis j’irai à ta suite.” Elie lui répondit : “Va, retourne, que t’ai-je donc fait ?” [21] Elisée le quitta, prit la paire de boeufs et l’immola. Il se servit du harnais des boeufs pour les faire cuire, et donna à ses gens, qui mangèrent. Puis il se leva et suivit Elie comme son serviteur.  

Elisée brûle ses biens : pauvreté ; renonce à une vie de famille : chasteté ; se met au service d’Elie : obéissance.
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Quand est-il des disciples de Jésus ?
laissant tout, ils le suivirent.  

Mais Simon-Pierre ne renonce pas pour autant à sa famille puisque Jésus séjournera régulièrement par la suite chez Pierre (il soignera même sa belle-mère).
Quant à renoncer à ses biens, Simon-Pierre et les autres pécheurs du lac ne le font que provisoirement. Ils ne brûlent pas leurs barques comme Elisée sa charrue et ses bœufs ; après la mort de Jésus, ils pourront reprendre leurs barques et leur vie d’avant.
Et pour ce qui est de l’obéissance, nous savons que celle de Pierre connaîtra des écueils.
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Suivre Jésus n’impose pas le détachement absolu de tout à tout le monde : la vocation prophétique ou religieuse n’est pas faite pour tout le monde.    
1Co12,28 Dieu a établis dans l’Eglise sont premièrement les apôtres, deuxièmement les prophètes, troisièmement les docteurs
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1Co 7,29-31 Je vous le dis, frères: le temps se fait court. Que désormais ceux qui ont femme vivent comme s’ils n’en avaient pas; ceux qui pleurent, comme s’il ne pleuraient pas; ceux qui sont dans la joie, comme s’ils n’étaient pas dans la joie; ceux qui achètent, comme s’ils ne possédaient pas; ceux qui usent de ce monde, comme s’ils n’en usaient pas vraiment. Car elle passe, la figure de ce monde.  

Tout se joue sur ce « comme si » ; c’est ce « comme si » qui nous permet de dire avec Pierre, que l’on soit ou non religieux ou prophète
Lc 18,28 « Voici que nous-mêmes, après avoir quitté ce qui nous appartenait, nous t’avons suivi. »
Et de recevoir « comme si » nous étions Pierre le jugement de Jésus :
29  « Amen, je vous le dis : nul n’aura quitté, à cause du royaume de Dieu, une maison, une femme, des frères, des parents, des enfants, 30 sans qu’il reçoive bien davantage en ce temps-ci et, dans le monde à venir, la vie éternelle. »