homélie du dimanche 26 juin 2021, 13ème TO B, abbé THEBAUT

vive la vie !

L’Evangile du jour est assez original puisqu’il nous livre deux récits de guérisons en apparence indépendants mais imbriqués l’un dans l’autre.
L’histoire d’une jeune fille mourante et celle d’une femme ayant des pertes de sang.
N’en doutons pas, les 2 récits vont ensemble ce que suggère d’ailleurs le texte en précisant que l’une a 12 ans tandis que l’autre est malade depuis 12 ans.
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12 ans cela peut correspondre plus ou moins à l’âge des premières menstrues. Le moment où l’enfant devient une femme.
Or le père qui interpelle Jésus insiste sur le côté enfantin de son enfant :
« Ma fille, encore si jeune, »
Il est comme incapable de la voir grandir, devenir femme et indépendante de lui ; d’une certaine manière, il l’empêche de vivre sa vie de femme et elle en meurt.  

C’est un enfant qui meurt mais c’est une jeune fille, une jeune femme, que Jésus ressuscite, elle est autonome 
Il saisit la main de l’enfant, et lui dit :
« Talitha koum »
 

Jésus dit de lui donner à manger mais ne la rend pas à ses parents…
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Les 12 ans de pertes de sang de la femme hémorragique invite à y voir une perte de sang en lien avec la menstruation.
Non seulement cette femme est religieusement impure du fait de ses  écoulements sanguins,  mais  encore ces pertes de sang menstruel la rendent aussi stérile : elle ne peut pas être mère, ne peut pas être véritablement femme selon la mentalité biblique.  
Elle était comme figée sur ses premières règles, encore une jeune fille quoique en âge d’être femme.  
C’est ce que Jésus affirme en appelant cette femme d’âge mûr « fille » après sa guérison.
« Ma fille, ta foi t’a sauvée.
Va en paix et sois guérie de ton mal. ».

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Dans les 2 cas, à  l’enfant et à la femme, est donnée la possibilité d’être mères ; Jésus leur sauve la vie en leur donnant la capacité à donner elles-mêmes la vie !  

Vivre c’est faire vivre. Vivre c’est donner la vie.
La seule vie qui vaille le coût d’être vécue c’est celle qui est donnée, c’est celle qui fait vivre.  

Bien évidemment, le célibataire que je suis se doit de préciser que cette fécondité dépasse la simple procréation. Même un célibataire sans enfant ou un couple stérile peuvent être féconds et sources de vie à leur manière.
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pour conclure 
– avec les 2 femmes de l’Evangile :
Donner la vie n’est pas un acte anodin. C’est une œuvre sacrée, c’est comme toucher au vêtement du divin Créateur de toute chose.
– avec les parents  de la fillette :
Donner la vie, c’est aussi accepter que cette vie donnée nous échappe et vive de sa propre vie. Et c’est là encore devenir père, mère, parent, à l’image de Dieu le Père à notre égard.
Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité,
il a fait de lui une image de sa propre identité.