Homélie du dimanche 18 juin 2023, 11ème TO A : abbé THEBAUT

des ouvriers pour sa moisson

« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
    Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
 

Samedi dernier, notre diocèse a eu la joie de connaître l’ordination d’un nouveau prêtre, l’abbé Jean-Jérome TRAN VAN TIEN et s’agissant de SPM, nous aurons la grâce d’accueillir demain l’abbé Marcel CISS, fidei donum du diocèse de Dakar au Sénégal.  

Certes, les « ouvriers pour la moisson » ne sont pas seulement les prêtres mais, les prêtres sont l’expression sacramentelle de cette mission dans l’Eglise.
Comme disait le saint curé d’Ars, Jean-Marie VIANNEY, patron de tous les prêtres de France et de tous les curés du monde, dans son langage du 19ème S. « Laissez une paroisse vingt ans sans prêtre : on y adorera les bêtes. »
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Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
 

Pour avoir des prêtres, il faut avant tout préalablement prier pour en avoir, vouloir en avoir, en souhaiter l’émergence dans nos communautés et nos familles, et prier pour cela.  

C’est aussi vrai pour tout ce qui concerne notre vie ecclésiale. Prier pour qu’elle soit vivante exige de se demander ce qu’on peut faire soit même pour qu’elle le soit. Sinon notre prière ne serait qu’hypocrisie.  
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On ne peut pas à la fois pleurer après le réchauffement climatique et refuser catégoriquement toute implantation d’éoliennes ou tout effort personnel de réduction des déchets…
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Prier pour les vocations exige d’écouter soi-même les appels de Dieu.  
Mais il ne suffit pas de se sentir appeler par Dieu à telle ou telle tâche pour y être envoyé.  

Lorsqu’un homme, +/- jeune, ressent l’appel au sacerdoce, commence alors un parcours de discernement et de formation avant qu’il soit ou non ordonné prêtre.  

D’abord si besoin un temps de propédeutique : mise en place des fondamentaux d’une vie de foi ecclésiale, prière individuelle et communautaire, lecture de la Bible, accompagnement spirituel, re-découverte parfois du célibat…

Puis vient ou non le séminaire, l’école des prêtres, avec son 1er cycle de 2 ans appelé cycle de discernement ou cycle de philosophie. Le but étant de discerner si la personne est bien faite pour être prêtre… de nos jours, les cours s’additionnent généralement d’un travail psychologique.    

Au terme de ces 2 années, si l’aventure continue, il est souvent proposé un temps de pause +/- long au candidat histoire de se refrotter au quotidien ordinaire de notre société : stage, travail, chômage, fréquentation de jeunes femmes… (ce fut pour moi, déjà d’un autre temps, le temps du service national).  

Vient alors ou non le 2nd cycle d’études de 4 ans centré autour la théologie.
Au terme de la 1ère année, se vit l’étape de l’admission : reconnaissance officielle et mutuelle de la démarche vers le sacerdoce ó les fiançailles (pouvant comme des fiançailles être éventuellement rompues).
L’année suivante, l’impétrant est institué acolyte et lecteur : ministères laïcs et d’ailleurs exercés de manière ordinaire par des laïcs dans nos paroisse. Le séminariste est alors envoyé une grande partie de l’année sur le terrain, en insertion pastorale.
Ce qui permet en 4ème année de consulter ceux qui l’ont vu vivre pour leur demander si, selon eux, le candidat peut être choisit comme prêtre. Si oui, la réponse est exprimée lors de l’ordination diaconale    
L’évêque : Savez-vous s’il a les aptitudes requises ?  
Réponse : Le peuple chrétien a été consulté, et ceux à qui il appartient d’en juger ont donné leur avis. Aussi j’atteste, qu’il a été jugé digne d’être ordonné.         

Comme vous le voyez, tout un vrai et long travail de préparation et de discernement tant humain, pastoral que psychologique est mis en œuvre pour éviter les erreurs, pour le bien du futur prêtre et celui des communautés qui lui seraient confiées…
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Mais il y a malheureusement des ratés…
Nous sommes certes un peuple sanctifié par Dieu mais nous restons un peuple de pécheurs.  

Le chapelet récité quotidiennement en la cathédrale St-Louis de La Rochelle comporte cette belle invocation :
« donnez-nous des prêtres, donnez-nous de saints prêtres, donnez-nous beaucoup de saints prêtres ».  
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Pour conclure, de même que rien n’est acquis dans un couple même marié et qu’il faut savoir entretenir la grâce sponsale reçue ;
de même, rien n’est définitif dans l’équilibre de foi ou de vie d’un prêtre…  

Frères et sœurs, ne vous contentez pas de prier pour avoir des prêtres, mais les ayant reçus, priez toujours pour leur sanctification et soutenez-les concrètement dans leur vie donnée pour vous.  

Alors même que mon départ approche, je vous confie les abbés Rony et Marcel…
Et par charité, priez encore un peu pour moi.