Homélie du dimanche 7 mai 2023, 5ème de Pâques A : abbé THEBAUT

un sacerdoce royal

Si vous avez assisté au couronnement du roi Charles 3, vous avez pu être frappé par le caractère quasi sacramentel de de cette consécration : prière, invocation de l’Esprit Saint, vêtements d’aspect ecclésiastique (étole, chape etc.).

A l’image du Christ, Roi des rois, le roi chrétien est supposé ne régner que pour servir et non pour être servi… Il est une incarnation du Christ serviteur.  

Il y a plusieurs manières de servir comme le Christ Jésus : de la gouvernance au service des tables.  
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Le service des tables ou plus largement le service des tâches matérielles.
C’est l’expression la plus évidente du service ou diaconie.  

Tâches matérielles ne veut pas dire tâches mécaniques et sans âme. Pour que ces tâches restent humaines tant pour ceux qui les accomplissent que pour ceux qui en bénéficient, elles exigent une grâce spirituelle exceptionnelle.  
Cherchez plutôt, frères,
sept d’entre vous,
des hommes qui soient estimés de tous,
remplis d’Esprit Saint et de sagesse,
et nous les établirons dans cette charge. [ .]
    On les présenta aux Apôtres,
et après avoir prié, ils leur imposèrent les mains.
 

7 personnes comme les 7 dons de l’Esprit ; personnes déjà remplis d’Esprit Saint et sur lesquels l’Esprit est encore invoqué par l’imposition des mains.  
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Il y a une vraie noblesse dans le travail physique et manuel, et dans l’humble service matériel.
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La gouvernance à la manière du Christ est une autre forme du service.  

Que ce soit comme parents à l’égard de ses enfants ou comme enseignants envers ceux des autres ; que ce soit comme prêtre pour une communauté ; que ce soit comme président ou comme roi…
le ou la chef-fe  est avant tout un ministre i.e. littéralement un serviteur, un diacre.  

Dans notre Eglise catholique, afin de ne pas oublier cette primauté du service, il est exigé de tout futur prêtre d’être d’abord ordonné diacre.
Notez qu’afin que le prêtre devenu évêque ne l’oublie pas, selon le Cérémonial des Evêques n°56 , « dans une célébration solennelle, il convient que, selon l’usage reçu de l’Antiquité, il porte sous la chasuble la dalmatique » i.e. le vêtement liturgique du diacre.
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Au baptême comme à sa confirmation, le baptisé est oint du Saint-Chrême sur la tête pour être « membre du Christ prêtre, prophète et roi » n°224
Tandis que lors de son ordination, le prêtre est oint dans la paume des mains « pour offrir à Dieu le sacrifice eucharistique » n°113 i.e. le service de la sainte Table…
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Tous les humains par le baptême renaissent libres et égaux en dignité : tous revêtent l’unique et suprême majesté du Christ.  
Que l’Esprit Saint fasse de nous les sujets actifs du Roi des rois, « un sacerdoce royal » comme le dit St Pierre.