Homélie du dimanche 30 avril 2023, 4ème de Pâques A : abbé THEBAUT

les brebis écoutent sa voix

Jésus se présente à nous à la fois comme le pasteur du troupeau et la porte de la bergerie tandis que nous sommes son troupeau.
Mais j’ai toujours un peu de difficulté avec ces métaphores faisant de nous des brebis car au final dans la vraie vie, elles ne sont élevées que pour l’abattoir.   
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Jésus se présente à nous à la fois comme le pasteur du troupeau et la porte de la bergerie i.e. celui qui garde et celui qui met à l’abri.
Il ne faut pas laisser filer plus loin la métaphore au risque de faire de Dieu un sadique complice du boucher ou alors accepter que la métaphore s’inverse et quitte l’ordre normal des choses :
Jn10.11 Je suis le bon pasteur ; le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis.
(Verset qui suit le péricope évangélique du jour)  

Le pasteur devient la brebis qu’on mène à l’abattoir, il devient la victime propitiatoire.
Jésus se donne lui-même en nourriture.  
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Nous sommes comme les grains de blé mais lui Il est le pain vivant et le pain eucharistique.
Nous sommes les poissons de la pêche miraculeuse mais il est lui-même ICTUS  
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Tout s’inverse avec Jésus.
Lc 1.52 il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles  

Il est le créateur qui s’abaisse dans sa création ;  
lui qui a créé l’humain à son image renonce à l‘original pour revêtir l’imitation et en faire une icône ;   
il est le maître et le seigneur qui vient pour servir et non pas pour être servi ;
il est le berger qui donne sa vie pour ses brebis ;
lui qui est la Vie, il accepte de vivre la mort pour que meurt la mort et que nous, mortels, nous vivions à jamais…  

Tout s’inverse avec Jésus.
Lc 9.24 qui veut sauver sa vie, la perdra ; mais qui perd sa vie à cause de moi, la sauvera  
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Nous vivrons à jamais en Christ si nous renonçons à nous accrocher à la vie.
Nous voulons renoncer au péché car nous nous savons déjà pardonnés.
Nous demandons l’Esprit Saint car nous l’avons déjà reçu.  
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Avec Jésus, il peut y avoir un élevage et des troupeaux sans qu’il y ait besoin pour autant d’un abattoir ;
avec Jésus pas besoin de boulangerie pour avoir du bon pain frais en abondance ;
avec Jésus c’est à jamais le temps de la pêche miraculeuse…  

Miquelon et notre archipel ont plus que jamais besoin de Jésus !
Mais que son Esprit Saint nous aide à ne pas nous focaliser sur les seuls besoins matériels pour dire enfin avec le psalmiste :
Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien..


j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.