Homélie du dimanche 26 février 2023, 1er de Carême A, abbé THEBAUT

la tentation

Avant même peut-être la question de l’existence de Dieu, qu’on ne voit pas, s’impose à nous celle du mal, de la misère et de la mort que l’on éprouve au quotidien.  

Du vient le mal ? pourquoi le mal ? peut-on y échapper ?
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Dans le Livre de la Genèse, le 1er récit de la création nous est dit que Dieu a créé le monde et que cela était bon en particulier l’humain créé à son image.
Le second récit de la création entendu ce dimanche nous redit la spécificité de l’humain ayant reçu en Lui le souffle divin. Mais ce récit mythologique nous dit aussi que l’humain a été trompé par le serpent – cause et origine du mal extérieure donc à lui – et est tombé dans le piège du péché.  

L’humain a été créé bon. Sa nature est originellement pure de tout péché.
Cependant, depuis les origines, le péché est entré dans le monde,
et que par le péché est venue la mort ;
et ainsi, la mort est passée en tous les hommes,


Le péché est comme ajouté par-dessus notre nature humaine. Le péché ne fait partie de notre nature humaine mais nul être humain n’y échappe naturellement.
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L’humain est donc certes parfois complice complaisant du mal, mais il en est surtout et avant tout la victime.
Ro 7.20 si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui accomplis l’action, mais le péché qui habite en moi.  
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En Jésus, Dieu s’est fait humain, pleinement humain : il a assumé totalement notre nature humaine – a l’exception du péché (He 4.15) car le péché ne fait pas originellement partie de notre nature humaine mais s’y est simplement comme ajouté.
Jésus d’une certaine manière se retrouve donc dans l’état originel d’Adam et Eve comme eux il connaîtra la tentation par le serpent : le péché n’est pas dans le fait d’être tenté mais dans la soumission à la tentation.  
C’est bien parce qu’il a connu en sa chair humaine tout comme nous la tentation et qu’il y a résisté que Jésus a vaincu humainement le péché et peut ainsi faire participer l’humanité toute entière à sa victoire.
C’est bien une Victoire humaine de Jésus sur le mal : les anges ne viennent le réconforter qu’après sa victoire. C’est dans sa chair humaine que Jésus a vaincu le mal.  
Ro8.3 Dieu, en envoyant son propre Fils avec une chair semblable à celle du péché et en vue du péché, a condamné le péché dans la chair,  
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Dès lors, lavés par le baptême dans l’Esprit Saint des conséquences en nous du péché des origines et associés selon la chair à la mort du Christ et à sa victoire sur le mal, nous pouvons nous aussi résister aux tentations du mal et éviter au moins tout péché grave.  
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Les privations et efforts du Carême n’ont pas pour but de nous infliger volontairement et sadiquement des tentations au risque accru d’y succomber, mais de nous rappeler que Jésus, en son humanité, les a déjà vaincues.
Le Carême est un moyen qui nous est donné de nous associer à la résistance de Jésus aux tentations et d’être ainsi associés à Pâques à sa victoire totale sur le mal.