Homélie du dimanche 27 novembre 2022, 1er Avent abbé THEBAUT

une foi aveugle

En ces jours-là, [.] on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, [.] ; les gens ne se sont doutés de rien,  

Pris dans la vie de tous les jours, absorbés par l’ordinaire et aveuglés par la normalité, on peut ne plus rien voir de ce qui pourtant devrait parfois nous crever les yeux…  
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Je crois en l’Eglise, une sainte, catholique et apostolique.
Je crois en l’Eglise, Eglise sainte parce que Jésus en est la tête.  

Mais à trop regarder la tête, on en a parfois oublié le reste du corps et négligé les membres les plus faibles du corps. A trop rêver de la sainteté de l’ensemble, on s’est mutuellement rendu aveugles à la faiblesse de chaque membre pris en particulier et même au péché grave de quelques membres du corps qu’est l’Eglise que nous formons ensemble.

Aveuglement d’autant plus grand à l’égard des membres du corps de notre Eglise supposés être les plus nobles, les plus saints, les plus exemplaires…    

Nous nous laissons éblouir par la lumière que nous projetons nous mêmes sur les autres.  
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De même, parfois notre idéalisation du couple et de la famille, nous rend trop souvent sourds et aveugles face aux drames, aux abus, aux violences physiques, sexuelles ou psychologiques subis au sein des maisons, au cœur de nos familles.  
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Ne nous laissons pas éblouir et abuser par nos propres rêves de sainteté !
prenons conscience et de notre faiblesse et du risque que représentent, du fait de cette faiblesse, certains modes de pensée ou de comportement.
Le pape Jean-Paul 2 parlait de structures de péché…  il y en a probablement même jusque dans notre institution ecclésiale.  

En fait, tout lieu d’autorité, de subordination ou de pouvoir engendre la tentation et le risque de l’abus de pouvoir. Cela ne veut pas dire qu’il nous faille renoncer à toute autorité ou hiérarchie, mais cela nous impose et exige de nous une vigilance accrue et des moyens concrets et adaptés pour ce faire : correction fraternelle, exercice partagé de l’autorité,  synodalité et collégialité etc.
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Le Fils de Dieu  lui-même en son incarnation a connu la tentation du pouvoir. Il a été tenté ! ne rêvons donc pas de ne pas l’être nous aussi.  
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Tout pouvoir implique tentations et risques de chute.
Il nous faut donc prier sans relâche tout particulièrement pour ceux qui exercent une autorité : parents, gouvernants, pape et pasteurs, dirigeants d’entreprise etc.
Et malheureusement et sans illusion, être toujours attentifs et prier sans relâche pour celles et ceux qui en sont encore les victimes.