Hospitalité
Comme vous le savez, le presbytère fait entre autres chambres d’hôtes, ce qui certes rapporte quelque argent à la Mission Catholique ( somme déclarée fiscalement comme bénéfice commercial), mais activité qui occupe aussi grandement vos prêtres : ménage, travaux etc. Temps qui pourrait sembler être pris sur de plus légitimes activités pastorales : visites à domicile, offices etc. Voila qui nous replace +/- devant le dilemme entre Marthe et Marie. ***************** |
Marthe s’affaire à bien faire les choses dans son rôle d’hôtesse, accaparée par les nécessités du service. Marie se contente d’être là, présente auprès de leur invité, Jésus (et reconnaissons que laisser seul un invité cela ne se fait pas). Marthe reproche à sa sœur de ne rien faire mais Jésus semble la rappeler à l’essentiel, la présence auprès de l’hôte. On a parfois interprété ce péricope évangélique comme une survalorisation de la vie de contemplation par rapport à la vie active ; vie monastique vs vie apostolique ; vie consacrée vs vie de famille… Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. » Ainsi, à moins d’être martyrs, il était autrefois rare d’être reconnu saints dans l’Eglise. Monique aurait-elle été canonisée si son fils Augustin ne l’avait été ? Les parents Martin auraient-ils été canonisés s’ils n’avaient pas été les parents de Thérèse ? XXème siècle ! ——————— |
Les activités matérielles : entretien des bâtiments, administration, courses, hébergement etc. nous prennent, à nous prêtres comme à la plupart d’entre vous sans doute, beaucoup de temps. Nous ressemblons pour beaucoup parfois plus à Marthe qu’à Marie. ******************* |
Cependant, il ne faut pas en rester aux apparences, l’opposition entre Marthe et Marie n’est peut-être pas dans ce qu’elles font ou ne font pas que dans le sens qu’elles donnent à ce qu’elles vivent. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. » Marie a choisi tandis que Marthe, du moins peut-on le supposer, subit les contraintes du service, elle les assume parce qu’il le faut bien, sans pour autant l’avoir véritablement choisi. Or, on peut être contraint à une vie de type contemplative : prison, maladie… sans que cela ne soit un mode vie épanouissant ou saint. Idem avec le célibat. De même que l’on peut choisir une vie d’honnête travailleur-se et le vivre de manière heureuse, épanouie, sainte et féconde. Le tout étant de le choisir, de le vouloir, d’y mettre sa volonté. Certes, tous les choix ne sont pas possibles dans la vie et nous assumons tous une part de contrainte y compris la conséquence de nos engagements passés ; « seuls les fous et les irresponsables font toujours tout ce qu’ils veulent » : il faut aussi savoir choisir ce qui nous est comme imposé. ——————- |
Je choisis ainsi de faire en sorte que l’obligation de servir le petit-déjeuner en chambres d’hôtes devienne un moment privilégié de rencontre, de pastorale, d’évangélisation. ************* |
Il faut choisir : choisir Dieu, choisir d’aimer, choisir la vie, choisir d’être heureux. Dt 30.19 Tu choisiras la vie pour que tu vives, Pour vivre, il faut le choisir et demander ainsi à Dieu son Esprit Saint pour faire les bons choix et rendre bonnes les conséquences de nos mauvais choix. |